Biensûr c'est lui qui a vaincu nos ancêtres les Gaulois à Alésia et biensûr c'est à ses pieds que Vercingétorix a jeté ses armes en gage de soumission. Mais outre sa couronne de lauriers et son char triomphal, que connaissons-nous de Jules César?
Galilée nous emmène visiter la ville éternelle en souvenir d 'une époque glorieuse où tous les chemins menaient à Rome et résonnait du piétinement sourd des légions en marche.
C'est ici à Rome que Jules César a été assassiné en 44 avant Jésus-Christ.
Au-delà de l'image de Jules César, que peut-on connaître de sa personnalité?
Pour les Français, Jules César, c'est d'abord le vainqueur d'Alésia.
La bataille d'Alésia est perdue. Les Romains ont eu raison de l'héroïque résistance gauloise. Vercingétorix veut épargner à son peuple d 'autres souffrances.Pour se rendre à l 'ennemi, il a du traverser tout le campement de l 'adversaire jusqu'au trône de son vainqueur. D'un geste noble , il renonce à sa dernière protection. Il laisse tomber ses armes aux pieds de Jules César et s'offre de toute sa personne.
Le romain le regarde , à peine surpris par la noblesse du geste. Le visage du vainqueur n'exprime que mépris et dédain. Ce qui compte pour Jules César ce n'est pas la valeur de l 'ennemi, mais sa victoire. Elle doit servir ses ambitions politiques.
La conquête de la Gaule doit, à Rome, lui apporter gloire et pouvoir.
"Ce tableau est l'oeuvre d'un peintre de la fin du XIX ème siècle Lionel Royer. Il a été peint exactement en 1899 et il y a bien entendu un enjeu politique qu'on ne peut comprendre qu'en replaçant le tableau dans son époque où les Français restent encore plus de vingt ans après les évènements traumatisés par la défaite de la guere de 1870. Et donc le peintre transpose un peu cet évènement dansune histoire plus ancienne où le rôle, le mauvais rôle de l 'ennemi héréditaire, l 'envahisseur qui oppresse le peuple français est tenu ici par Jules César qui est un peu donc l'égal des allemands en Alsace Lorraine en 1870.
Bien sûr, c'est lui qui a vaincu nos ancêtres les Gaulois à Alésia et bien sûr, c'est à ses pieds que le fier Vercingétorix a jeté ses armes en gage de soumission. Mais outre sa couronne de lauriers et son char triomphal, que connaissons-nous de Jules César ?
Galilée nous emmène visiter la ville éternelle en souvenir d'une époque glorieuse où tous les chemins menaient à Rome et résonnaient du piétinement sourd des légions en marche.
C'est ici, à Rome, que Jules César a été assassiné en 44 avant Jésus-Christ.
Au-delà de l'image traditionnelle de Jules César, que peut-on connaître de sa personnalité ?
Pour les Français, Jules César, c'est d'abord le vainqueur d'Alésia.
La bataille d'Alésia est perdue. Les Romains ont eu raison de l'héroïque résistance gauloise. Vercingétorix veut épargner à son peuple d'autres souffrances. Pour se rendre à l 'ennemi, il a dû traverser tout le campement de l'adversaire jusqu'au trône de son vainqueur. D'un geste noble, il renonce à sa dernière protection. Il laisse tomber ses armes aux pieds de Jules César et s'offre de toute sa personne. Le Romain le regarde, à peine surpris par la noblesse du geste. Le visage du vainqueur n'exprime que mépris et dédain. Ce qui compte pour Jules César, ce n'est pas la valeur de l'ennemi, mais sa victoire. Elle doit servir ses ambitions politiques. La conquête de la Gaule doit, à Rome, lui apporter gloire et pouvoir.
« Ce tableau est l'œuvre d'un peintre de la fin du XIXème siècle (dix-neuvième siècle), Lionel Royer. Il a été peint exactement en 1899 (dix-huit cent quatre-vingt-dix-neuf) et il y a bien entendu un enjeu politique qu'on ne peut comprendre qu'en replaçant le tableau dans son époque où les Français restent encore, plus de vingt ans après les événements, traumatisés par la défaite de la guerre de 1870 (dix-huit cent soixante-dix). Et donc le peintre transpose un peu cet événement dans une histoire plus ancienne où le rôle, le mauvais rôle de l 'ennemi héréditaire, l'envahisseur qui oppresse le peuple français est tenu ici par Jules César, qui est un peu donc l'égal des Allemands en Alsace Lorraine en 1870. L’autre aspect important de cette toile, toujours par rapport à l’époque - celle d’une gauche républicaine laïque - c’est d’opposer la figure aristocratique, hautaine, un peu dédaigneuse, méprisante de Jules César et de son état-major, à la figure populaire, celtique de Vercingétorix le chevelu, à l’opposé de la distinction raffinée, sophistiquée de la culture classique latine. »
Aujourd’hui, à Rome, on peut confronter l’imagerie inspirée par César avec les traces qui nous restent de sa politique. C’est ici, dans le forum, que se trouve la voie sacrée sur laquelle César et ses troupes ont défilé après leur victoire sur les Gaulois.
« Le Triomphe était une procession qui traversait toute la ville. Elle partait à peu près de la partie de Rome que nous voyons là-bas et passait exactement par où nous nous trouvons maintenant, le long de la voie sacrée qui traversait le forum romain. Puis la procession montait lentement vers le Capitole où se trouvait le Temple de Jupiter, à qui le général victorieux rendait hommage. »
Et pour mieux comprendre ce que représentait, pour les Romains, la cérémonie du Triomphe, on peut décrypter les bas-reliefs qui se trouvent aujourd’hui au musée de la Civilisation romaine.
« Le Triomphe était une cérémonie rituelle qui a bien servi la carrière politique de César. Il faut savoir qu’arrivé au Temple de Jupiter, le général victorieux déposait ses armes et s’emparait des symboles du Dieu. Ainsi, il devenait l’image vivante de la divinité. Ici, nous voyons ces attributs divins portés par le général vainqueur. Dans la main droite, il tient un rameau de laurier et dans la gauche, le sceptre surmonté d’un aigle. Au cours du Triomphe, le général vainqueur exhibait aux yeux du peuple le butin qu’il rapportait à Rome, ainsi que ses prisonniers. Pour César, c’était une manière d’apparaitre comme l’homme providentiel de la république. »
Au XXème siècle (au vingtième siècle), le cinéma a souvent reconstitué de façon spectaculaire cette cérémonie du Triomphe, sans jamais en montrer le caractère rituel et sacré. Au cours de ces triomphes, les ennemis vaincus étaient égorgés. L’exécution de Vercingétorix est souvent perçue comme une preuve de la cruauté de César.
« Vercingétorix avait été gardé en prison six ans entre Alésia et le Triomphe de Jules César. Sa prison se trouvait dans cette partie du forum. À l’époque chrétienne, elle fut baptisée ‘Prison Mamertinum’, puis transformée en église.
On pourrait dire que César était cruel, à vouloir tuer un ennemi aussi noble et courageux que Vercingétorix. En réalité, à l’époque, c’est une fin normale pour un grand ennemi de Rome. D’ailleurs, pour un chef aussi glorieux que Vercingétorix, il valait mieux être tué que d’être vendu comme esclave et finir ses jours de façon extrêmement humiliante, indigne d’un grand chef. »
Mais avant tout, aux yeux du monde entier, César, c’est d’abord le grand chef militaire, le grand conquérant à l’égal d’Alexandre. Le cinéma a souvent mis en scène les batailles à l’époque des Romains, sans jamais s’attarder sur les prouesses de César. Et pourtant, c’était un chef exceptionnel, qui ne répugnait pas à combattre à la tête de ses légions.
Homme d’action, César excelle aussi dans le génie militaire.
« Comme exemple de génie militaire, il y a bien sûr le fameux pont construit sur le Rhin pour combattre les Germains. Il pouvait soutenir le poids d’une immense armée. César pensait au moindre détail. Par exemple, les piles et les soubassements de l’ouvrage pouvaient résister à des troncs d’arbres jetés par l’ennemi. Et il faut savoir que ce pont n’a été construit qu’en dix jours.
Autre œuvre de génie militaire, l’ensemble du dispositif déployé pour attaquer Avaricum (la ville de Bourges, actuellement). Vingt-cinq jours de travail accomplis par cinquante mille soldats. Les conditions climatiques étaient très dures mais là, on remarque une autre qualité de César. Fin connaisseur de la psychologie de ses soldats, il leur laisse le choix de continuer ou non le siège. Et c’est dans l’enthousiasme que les travaux sont achevés. En revanche, César n’épargne pas ses ennemis, comme c’est de règle à l’époque. Une fois la ville tombée dans les mains des Romains, il fait massacrer tous les habitants, hommes, femmes, enfants, en souvenir de l’âpreté des combats. »
Sa carrière militaire conduit Jules César aux quatre coins du monde romain : en Asie mineure, en Espagne, en Gaule, en Égypte. La puissance militaire de Rome a souvent été représentée, mais cette puissance avait comme principal objectif de servir ses desseins politiques.
« Nous nous trouvons ici dans le forum de César, qui est la principale œuvre d’urbanisme de César à Rome. Les constructions voulues par César remplacent l’ancien forum devenu trop petit. Mais c’est surtout une œuvre de prestige et de propagande. Ce forum a été construit avec l’argent de ses conquêtes, en particulier de la Conquête des Gaules. Il faut savoir qu’il avait ramené un million d’esclaves vendus sur les marchés de la péninsule. De tels travaux ne pouvaient que le rendre populaire. »
Au temps de César, le monde romain devenait tellement vaste que son organisation ne correspondait plus à celle d’une simple cité dirigée par une assemblée de notables, le sénat. César, lui, imaginait que le pouvoir devait être assumé par une autorité suprême qu’il pensait incarner avec l’appui du peuple.
« On voit ici les reste du temple que César avait fait bâtir pour la déesse Vénus, qu’il présentait comme l’une de ses ancêtres. Bien sûr, César était trop intelligent pour le croire, mais il aimait qu’on propage cette histoire qui augmentait son prestige. César était un aristocrate assez snob mais en même temps, il se présentait comme quelqu’un proche du peuple. Il aimait apparaître comme un défenseur de ce peuple, ce qui l’opposait au sénat qui lui, représentait le conservatisme, l’immobilisme de la politique romaine. »
Dans l’imaginaire actuel, le sénat romain serait constitué de vénérables patriciens épris d’équité et de paix. Or il s’agissait essentiellement d’aristocrates soucieux de conserver leur puissance. Et voyons comment va se développer le conflit entre César et le sénat.
« Dans un lieu comme celui-ci, on peut saisir le sens de la vie politique de l’époque. D’un côté César avec son forum et de l’autre la curie, le siège du sénat, qui se trouvait dans cet édifice. César a souvent essayé d’affaiblir le pouvoir du sénat en multipliant le nombre de sénateurs. Ainsi, il fait rentrer au sénat des gens du peuple, des provinciaux et des Barbares acquis à sa cause. »
La vanité de César a souvent été représentée sans que l’on comprenne la complexité de sa politique. Son populisme et son ambition s’opposaient aux intérêts des sénateurs. Dans ce conflit, il ne pouvait y avoir qu’un seul vainqueur. Un complot se prépare.
Nous sommes au printemps, ce qu’on appelait à l’époque les ides de mars. Voilà le chemin qu’a emprunté César pour se rendre à la curie et, en 44 avant Jésus-Christ, le sénat se réunissait dans l’ancien palais de Pompée, celui-là même qui jusqu’à sa mort, au nom des sénateurs, s’était opposé à César.
« Nous sommes en train de descendre dans les fondations de l’ensemble monumental construit par Pompée. Et par un jeu ironique du destin, c’est ici même que s’était réunie la curie le jour où les sénateurs ont décidé d’assassiner Jules César. Et fait encore plus incroyable, comme nous l’affirment les anciens, c’est au pied de la statue de son ennemi Pompée que César s’est effondré. »
« Encore à notre époque, chaque année le quinze mars, des anonymes déposent au forum des gerbes de fleurs, sur le lieu où le corps de César a été brûlé après sa mort. Ainsi, le mythe de César continue à se propager »
Mais dans l’imaginaire des Français, César demeure essentiellement celui qui a conquis la Gaule et vaincu Vercingétorix.
