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French Script Request

mikkilinn
Complete / 4555 Words
by redcheek 0:00 - 0:08:34

-Oh ! Bah ! Jammy, qu’est-ce qui t’arrive ? Tu te prends pour un Romain ou quoi ?
-Ah non ! Pour un Pompéien ! Ils savaient vivre ces gens-là.
-Pompéi, c’est une très bonne idée, ça ! On pourrait y aller aujourd’hui pour faire l’émission.
-Eh oui ! En plus, Fred est dans le coin.
-Fred, tu nous rejoins ?
-Ouais bah, deux secondes ! J’arrive ! Je suis en pleine mer. Attendez-moi.
-Eh bah nous, on prend de l’avance. Allez, Marcel, emballe ton char. A Pompéi !
-Ils vont être baba à Rome (jeu de mots avec le baba au rhum, qui est un gâteau).
(latin)
-Ça y est ! Nous y sommes. Regardez, c’est incroyable ! Pompéi, une ville fantôme, une ville qui nous ramène deux mille ans en arrière, au temps des Romains. Ici, la vie s’est brutalement interrompue au premier siècle après Jésus-Christ. Le 24 août 79 très exactement, ce volcan, le Vésuve, est entré en éruption. Et en quelques heures à peine, cette petite ville a littéralement disparu. Ça peut paraître difficile à imaginer aujourd’hui puisqu’elle a été dégagée et pourtant, ce jour-là, Pompéi a été complètement ensevelie sous plusieurs mètres de cendres et de pierres volcaniques.
(latin)
-Je vous l’avais bien dit qu’il y avait des fantômes à Pompéi ! Le jour de l’éruption, les habitants n’ont pas eu le temps de fuir. Ils ont été surpris au beau milieu de la journée dans leur activité quotidienne. Et du coup, quand on a commencé à fouiller sous les cendres, eh bien on a découvert un formidable témoin de la vie sous l’Antiquité. Une sorte de photographie de la vie de l’empire romain du premier siècle. On a même retrouvé le nom de certains habitants. Tenez, ici par exemple, c’était la maison de Caius Secundus. Et grâce à des inscriptions sur les murs notamment, on a appris de lui que c’était un homme politique, qu’il avait un fils qui s’appelait Popidius, et que ce fils également faisait de la politique. Eh oui, on sait beaucoup de choses sur les Pompéiens.
-C’est vrai, Sabine. Pompéi était une petite ville de province plutôt prospère, qui comptait entre douze mille et quinze mille habitants. Rien à voir avec Rome, la capitale, où vivaient déjà près d’un million de personnes. Regardez. Voilà les maisons et les rues telles que les Pompéiens devaient les voir. On s’y croirait !
-Les Pompéiens vivaient donc ici en toute tranquillité. D’autant plus qu’à l’époque, à part quelques savants, personne n’imaginait que le Vésuve était un volcan. Les textes de certains écrivains de l’Antiquité mentionnent simplement l’existence d’une montagne. Pompéi n’a pas vu venir le danger.
-On ne peut pas leur en vouloir. Il faut dire que le décor n’inspirait pas vraiment le danger. Pompéi se trouve dans le sud de l’Italie. Question climat, il y a pire ! Juste à côté de Naples, qui à l’époque s’appelait Néapolis. La mer est à deux pas, ce qui n’est pas négligeable quand on aime les bains de pieds et le poisson. Bref, vous l’avez compris. A Pompéi, à cette époque, on se la coulait douce, si j’ose dire ! D’ailleurs, ce n’était pas la seule cité à en profiter. Herculanum, Oplontis, Stabies étaient également construites au pied du Vésuve. Malheureusement, le 24 août 79, le rêve s’est transformé en cauchemar. Le Vésuve entre en éruption. Un bouchon de lave saute comme le bouchon d’une bouteille de champagne. Une véritable pluie de pierre ponce s’abat sur la région. Mais le volcan ne décolère pas. Un nuage de cendres incandescentes et de gaz dévale les pentes du volcan. Les maisons sont incendiées, la population asphyxiée. Au fil des heures, toute la région est ensevelie sous des mètres de cendres.
-Eh oui, Jammy. Le réveil du Vésuve a été terrible. Dans les premières heures de la catastrophe, beaucoup de Pompéiens trouveront la mort, écrasés par la chute (d’une colonne ??? – Je n’entends pas bien cette partie à cause de la musique) . Dans l’affolement, certains tentent de fuir vers les portes de la ville. D’autres préfèrent s’abriter dans les endroits les plus sûrs. Mais quelques heures plus tard, après une accalmie dans la nuit, des nuées intenses déferlent sur la ville. La plupart des Pompéiens vont succomber, étouffés par la cendre et les gaz.
-Dis-moi, Jammy, qu’est-ce qui leur est arrivé aux Pompéiens pour qu’on les retrouve dans cet état ? Regarde, on dirait que leurs corps sont en plâtre.
-Eh bien, voilà. Le 24 août 79, les corps des Pompéiens asphyxiés ont été recouverts par des cendres incandescentes. Rapidement, ces cendres se sont solidifiées, formant une sorte de gangue autour des cadavres, fixant à jamais l’empreinte de ces corps sans vie. Avec le temps, les chairs de ces cadavres se sont décomposées. Et lorsque les fouilles ont commencé, les premiers archéologues ont mis à jour des ossements qui bizarrement se trouvaient dans des cavités. Au dix-neuvième siècle, un archéologue italien eut donc l’idée d’injecter dans ces cavitésdu plâtre, comme s’il s’agissait de moules. Et lorsqu’il eut dégagé les cendres qui entouraient ces cavités, eh bien il retira le moulage de corps sur lesquels on pouvait encore lire l’expression au moment de la catastrophe.
-Après la catastrophe, on a peu à peu oublié que des cités antiques avaient existé au pied du Vésuve. On a même oublié leurs noms. Ici à Herculanum, vous allez comprendre pourquoi. Venez avec moi. La ville était complètement recouverte de lave, à tel point que rien ne dépassait, pas même une ruine. Et du coup, on a commencé à construire une ville moderne par-dessus l’ancienne, sans se douter de ce qu’on avait sous les pieds. C’est seulement au dix-huitième siècle que, presque par hasard, on a redécouvert ces trésors enfouis dans un parfait état de conservation.
-Ce qui nous a permis de mieux comprendre le monde antique, et même d’écrire l’histoire de ces villes romaines. Dis Sabine, tu nous racontes l’histoire de Pompéi ?
-Eh bien justement, la petite voix, on a découvert que Pompéi n’avait pas toujours été romaine. Tu vois, ces fortifications, elles ceinturent toute la ville. Eh bien, elles ont été érigées par des peuples plus anciens qui voulaient se protéger des invasions, ce qui n’a pas empêché l’armée romaine de s’emparer de la ville au premier siècle avant Jésus-Christ. Cela dit, au moment de l’éruption, la paix était revenue dans la colonie et les Romains étaient à la tête d’un gigantesque empire.
-Faisons le tour du propriétaire. En l’an 79, Pompéi se trouve au milieu d’un gigantesque territoire, qui va de l’Espagne au Proche-Orient, en passant par l’Afrique du Nord, l’Egypte (où d’ailleurs, à l’époque, il n’y a plus de pharaon depuis belle lurette) la Turquie, la Grèce, une partie des Balkans, de l’Allemagne et la Gaule, bien sûr, conquise en 51 avant Jésus-Christ par un certain Jules César. Alors au moment où le Vésuve entre en éruption, l’empire est dirigé par Titus. Avant lui, il y a eu bien d’autres empereurs : Néron, Auguste, pour ne citer que les plus importants. Pour info, Jules César dont on parlait à l’instant n’a jamais été empereur ; il était proconsul. A l’époque Rome était une république dirigée par plusieurs chefs à la fois.
-Wow ! Tout ça, ça me rappelle les bons péplums des années soixante.

by redcheek 0:08:34 - 0:18:10

Grâce à toutes leurs conquêtes (les conquêtes militaires, bien sûr !) les Romains commençaient à être plutôt calés en géographie. Ils avaient même des cartes routières. Vous reconnaissez, c’est la Péninsule Italienne. Ils s’intéressaient aussi à l’astronomie et traçaient des cartes du ciel où figuraient les constellations.
-Les Romains avaient hérité des Grecs et des Mésopotamiens des connaissances sur les astres, importantes, à tel point que… on a même des représentations de cette sphère céleste dans une simple maison, dans un portique d’une grande villa, où là, on a une sphère armillaire, c’est-à-dire avec des anneaux, qui montrent le trajet des planètes, et en plus la représentation des saisons.
-Eh oui, car les Romains avaient déjà un calendrier de 365 jours et même des horloges, enfin, des cadrans solaires, quoi ! Plus surprenant encore, en médecine et en chirurgie, ils avaient inventé tout un tas d’instruments. Bon, fallait pas être douillet, hein ! Et cette grosse pince, vous savez à quoi elle servait ? Eh bien, à arracher des dents. Eh oui !
(latin)
-Vous avez entendu ça ? On joue une tragédie. Nous sommes ici dans un théâtre. Un tout petit théâtre qui à l’époque était couvert. On l’appelait l’Odéon et on y jouait des pièces à longueur de journée. Mais bon, nous, on va pas pouvoir rester ; on a rendez-vous avec un archéologue dans une boulangerie. Heureusement qu’ils avaient inventé les cadrans solaires portables. Ouh, on est pas en avance ! (Pardon, merci. Pardon. Excusez-moi. Je ne fais que passer.) Dans les rues de Pompéi, il y avait pas mal de circulation, peut-être même des embouteillages, qui sait ? Et regardez ces sillons creusés dans la chaussée. Les archéologues pensent qu’ils ont été dessinés par les constructeurs de la voie pour faciliter la conduite des chars sur ces gros pavés.
-Attention, Sabine, le char !
-Ouh là ! Merci Jammy. Je devrais pourtant le savoir. Les piétons empruntaient les trottoirs et ils traversaient au passage non pas clouté mais surélevé, pour ne pas se crotter les pieds. Les rues étaient plutôt boueuses à l’époque. Allons bon ! Nous revoilà sur le forum ! C’était le cœur politique, religieux et commercial de la ville mais ici il n’y avait pas de boulangerie. On n’est pas du tout au bon endroit. On va finir par être en retard.
-Et voilà à quoi ressemblait le forum à l’époque. C’est ici que siégeaient les duumvirs, les maires de la ville, et aussi les décurions, les conseillers municipaux. Tous les ans, il y avait des élections. C’est aussi sur le forum que l’on célébrait le culte de Jupiter ou d’Apollon et même celui de l’empereur, qui était vénéré comme un dieu vivant. Autour de cette grande place se trouvaient des marchés et même un tribunal, la basilique, où l’on rendait la justice.
-Jammy, je suis complètement perdue ! C’est pas par là. Bah non. Et par là ? Bah, j’en sais rien ! Tu peux pas m’aider, s’il te plaît ?
-Mais enfin, Sabine, c’est quand même pas compliqué de se repérer dans une ville romaine ! Les Romains les construisaient comme des camps militaires : bien carrées, rien qui dépasse ! D’abord, ils commençaient par tracer deux axes : l’axe nord-sud, qu’on appelle le cardo, et l’axe est-ouest, le decumanus. Ensuite, ils construisaient des routes parallèles, comme ceci et comme cela. Alors, c’est vrai qu’à Pompéi, c’était un peu différent. En effet, Sabine l’a dit, la ville n’a pas été construite par les Romains. Cela dit, on retrouve quand même le decumanus et le cardo, légèrement décalés mais ils sont là. Dans la vieille ville, les rues sont même un peu sinueuses. C’est ici qu’on trouve le quartier des théâtres et juste derrière la caserne des gladiateurs. Les combats se déroulaient plus à l’est dans l’amphithéâtre. Et juste derrière, ce grand bâtiment, c’est la grande palestre, le gymnase où on pouvait venir faire du sport et éventuellement piquer une tête dans la piscine.
-Tiens, la voilà la piscine. Pour bâtir leurs villes, les Romains disposaient de tout un tas d’outils : des compas, des équerres, des clous, et puis aussi la groma, un instrument topographique, qui leur permettait de viser juste et ainsi de tracer des routes bien droites et bien perpendiculaires. Ils avaient également mis sur roues un drôle de char, l’odomètre, qu’ils utilisaient pour mesurer les distances (on calculait en milles romains à l’époque) et, regardez, on en a reconstitué un.
-L’axe des roues de ce char est muni d’une came. La came à chaque tour agit sur cette roue dentée. Cette roue dentée est munie d’un bras. Ce bras, à son tour, va agir sur cette seconde roue dentée, munie de cavités dans lesquelles se trouve à chaque fois un caillou ou une bille. Et tous les milles parcourus, un caillou ou une bille va tomber dans le petit réservoir. A l’arrivée du parcours, on compte les billes ou les cailloux et on a la distance parcourue en milles.
-Dix-sept ans avant l’éruption du Vésuve, Pompéi avait déjà subi un terrible tremblement de terre qui avait, en partie, détruit la ville. Le temple d’Isis, une divinité égyptienne adoptée par les Pompéiens, s’était même retrouvé tout de travers. La ville se transforma en un énorme chantier avec ces énormes grues actionnées par des hommes placés dans une roue, comme des hamsters. Les Pompéiens achevaient tout juste les réparations lorsque le Vésuve s’est réveillé.
(latin)
-Ça y est ! Je crois que j’ai trouvé ma boulangerie ! Ça devait sentir bon à l’époque ! Cette boulangerie fait encore l’objet de fouilles. Vous voyez, c’est pour ça qu’il y a autant d’échafaudages. Alors, cette boulangerie a été baptisée « la maison des amants chastes » parce qu’on a découvert, sur l’un des murs, une fresque qui montre un homme et une femme en train de s’embrasser du bout des lèvres. C’est adorable. Alors, si on est sûr d’être dans une boulangerie, eh bien c’est parce qu’on y a trouvé les meules qui servaient à écraser les grains pour en faire de la farine. Ces meules étaient activées soit par des hommes, soit par des animaux, des ânes notamment. Un peu plus loin, on trouvait les pétrins dans lesquels l’artisan préparait sa pâte. Et puis là, regardez, le four dans lequel on cuisait les pains. Ils savaient vivre à l’époque ! On dirait presque un four à pizza. En fait, en deux mille ans, rien n’a changé. Mais le plus intrigant, vous allez voir, c’est le tableau en pierre qui se trouve près du comptoir de la boulangerie. C’est là que j’ai rendez-vous avec mon archéologue. Il est là. Quatre heures ! Pile à l’heure ! Bonjour, Antonio. Ça va bien ? Alors sur ce tableau, on peut voir encore gravés, regardez, des chiffres romains qui datent du premier siècle après Jésus-Christ. Alors, Antonio, ces chiffres romains signifiaient quoi, exactement ?
-Le maître de la boulangerie a utilisé cette paroi comme une ardoise et il y a gravé les comptes, ses comptes, ce qu’il a fait dans la journée.
-Mais la vie était chère à l’époque à Pompéi ?
-Pas trop chère parce que la plupart des habitants de Pompéi étaient des petit(e)s gens, des personnes qui n’avaient pas beaucoup d’argent. Par exemple, on pouvait acheter un peigne à deux as. Et on pouvait aussi acheter un verre de vin à deux as.
-D’accord, alors l’as, c était à l’époque la petite monnaie du monde romain.
-Il y avait la société des petit(e)s gens, qui utilisaient la monnaie en bronze, et il y avait la société des riches, qui utilisaient la monnaie en or.
-D’accord. Donc à l’époque, on avait une société à deux niveaux, les petites gens d’un côté, les aristocrates de l’autre, et en plus, Jammy, à l’époque il y avait des esclaves.
-Les historiens estiment d’ailleurs qu’à Pompéi quatre personnes sur dix étaient esclaves. Mais contrairement à une idée reçue, ces esclaves n’étaient pas forcément relégués à des tâches subalternes. En général, il s’agissait de prisonniers de guerre. Parmi eux il y avait donc des architectes, des médecins, des artistes, qui continuaient à faire leur métier, mais en tant qu’esclaves. Autrement dit, sans gagner d’argent et privés de tous leurs droits. A côté, il y avait les hommes libres, la plèbe, très nombreuse, et les bourgeois, beaucoup moins nombreux. Eux avaient le droit de gagner de l’argent et surtout de voter. Cela dit, la plèbe était surtout constituée de petits commerçants et de travailleurs journaliers. Les grands bourgeois, eux, étaient propriétaires ; ils cumulaient terres et commerces, et surtout ils détenaient tous les pouvoirs. Alors bien que très inégalitaire, cette société n’était, malgré tout, pas figée. Parfois des esclaves pouvaient être affranchis par leurs maîtres. A partir de là, ils pouvaient gagner de l’argent mais ils n’avaient toujours pas le droit de voter. Seuls leurs enfants pouvaient acquérir ce droit. A l’inverse, on a vu de grands bourgeois faire faillite, finir sur la paille, et même se vendre comme esclaves.
-Tu as oublié, Jammy, de parler des gladiateurs, qui se donnaient en spectacle dans l’arène de l’amphithéâtre. C’est vrai qu’ils étaient un petit peu à part. On comptait dans leurs rangs beaucoup d’esclaves mais aussi quelques hommes libres qui souhaitaient devenir riches et célèbres. Car les gladiateurs pouvaient être de véritables vedettes adulées par les foules et gagner beaucoup d’argent, un petit peu comme les footballeurs aujourd’hui, en somme.
-Oh, on se calme dans les gradins ! A l’époque aussi il y avait des bagarres entre supporters. Tenez, en l’an 59, l’empereur Néron a fait supprimer les jeux à Pompéi parce qu’une bagarre avait mal tourné. Alors, on en est où ?

by redcheek 0:18:10 - 0:28:12

-Ouïe !... Aïe, ah non ! Je peux vraiment pas voir ça !
-Oh bah, t’as raison, Sabine. En général ces combats de gladiateurs se terminaient par la mort de l’un des concurrents. Quelques philosophes se sont bien opposés à ces jeux barbares mais les Romains ne pouvaient plus s’en passer. Ils étaient complètement accros. Les gladiateurs n’étaient pourtant pas de simples combattants assoiffés de sang. C’étaient de véritables athlètes, des sportifs de haut niveau qui suivaient un entraînement intensif. Ces jeux étaient donnés par l’empereur lui-même ou par les hauts magistrats des villes. Et ils pouvaient durer plusieurs semaines ! Et pour le gladiateur victorieux, c’était l’assurance de la gloire et du succès auprès des femmes.
-Venez, nous sommes attendus dans la maison de Ménandre. C’est la maison d’une très riche famille pompéienne, des proches de l’impératrice Poppée, la femme de Néron. C’est vous dire s’ils vivaient dans le luxe !
(latin)
-Qu’est-ce que tu dis, Sabine, là ?
-Bah, je demande s’il y a quelqu’un !
-Ah, d’accord !
-Il y a quelqu’un ! Christine, où est-elle ? Là ! Je l’ai trouvée tout de suite. C’est pas évident, hein ! parce que, dans une maison comme ça, on a compté quarante pièces, simplement au rez-de-chaussée.
-Ouais, il y avait encore un étage. Et on a même encore là l’escalier.
-C’est vraiment immense, hein ! Alors, le cœur de la maison romaine, bah c’est ici, cette pièce que l’on appelle l’atrium. Alors, dis-nous, pourquoi y a-t-il un trou au plafond et un bassin dans le sol ?
-En fait, on récupérait les eaux de pluie, qui descendaient dans le bassin. En dessous il y avait une citerne. Et si tu peux voir à l’extrémité, on a en fait encore la marque du puits, dans lequel on puisait, tout simplement avec un seau l’eau de la pluie.
-Alors, l’atrium jouait aussi, je crois, un rôle dans la distribution de la lumière.
-Oui parce qu’en fait c’est un point de lumière important dans la maison, étant donné qu’on a très peu d’ouvertures qui donnent sur la façade. On se méfiait des voleurs ; on n’ouvrait pas beaucoup de fenêtres.
-Alors, dans les maisons romaines modestes, en fait on se contentait de l’atrium et des chambres, qui étaient autour. Mais dans les maisons luxueuses comme celle-ci, bah, on a construit plus grand. On a fait des jardins, notamment. On y va ?
-Eh oui ! Et ces jardins étaient toujours entourés de colonnades ; c’est ce qu’on appelle le péristyle. Bon alors les filles, on continue la visite ?
-Ici, c’étaient les thermes. La salle de bain, quoi ! Avec une très belle mosaïque au sol.
-Et là, c’était probablement un salon.
-Ici, on a la salle à manger, très grande pour recevoir beaucoup d’invités.
-Et dans le fond de la maison se trouvait le quartier des animaux et des esclaves. Eh oui ! Ils étaient logés à la même enseigne. C’est aussi là que l’on garait et que l’on réparait les chars.
-Les chambres réservées au personnel servile étaient des chambres très modestes, peu ou pas décorées. Mais, d’une manière générale, les maisons sont toutes comparables. De la plus petite à la plus grande maison, par exemple, on trouve la même exubérance, la même richesse du décor.
-Eh oui ! Les sols et les murs étaient recouverts de mosaïques et de fresques, comme ici, l’une des plus célèbres dans la Villa des Mystères. Certaines nous sont parvenues presque intactes. D’autres ont besoin d’être restaurées et, là, c’est tout un art. Avec la même précision et la même rigueur scientifique, les archéologues reconstruisent certaines maisons. Enfin, grâce à des échantillons de terre, de graines et d’herbes carbonisées, on est même capable de reconstituer les jardins tels qu’ils étaient à l’époque.
-Et tu sais, Jammy, les Pompéiens ne se contentaient pas de recueillir l’eau de pluie dans l’atrium de leur maison. Ils avaient l’eau courante ! La preuve : regarde ce gros tuyau en plomb. Il fait partie d’un système de canalisation qui distribuait de l’eau de source dans toute la ville. Et le plus épatant, c’est qu’il y a encore le nom du fabricant sur le tuyau !
-L’eau consommée à Pompéi était acheminée par un aqueduc qui la captait beaucoup plus loin, sur les contreforts des Apennins, une montagne située plus à l’est, ce qui permettait aux habitants de la région d’être alimentés en eau pendant toute l’année, y compris pendant la saison sèche. Car cet aqueduc n’alimentait pas uniquement Pompéi. Il s’agissait en fait du plus long aqueduc jamais construit par les Romains sur la péninsule italienne. Quatre-vingt-seize kilomètres entre la source et la pointe de la baie de Naples. Une dérivation permettait d’alimenter Pompéi. Alors pour franchir les vallées, les Romains ont dû construire des aqueducs à deux, voire trois arches. Mais ils étaient également obligés de creuser la montagne. Pour cela, ils creusaient des puits à intervalles réguliers, tous les dix mètres environ, et à partir de là, ils creusaient un passage pour l’eau.
-Et ce n’est pas tout, Jammy. L’aqueduc amenait l’eau jusqu’à ce bâtiment situé sur le point le plus élevé de la ville. Là elle était nettoyée avant de poursuivre son chemin. Vous venez ? On va jeter un petit coup d’œil à l’intérieur. Regardez, l’eau arrivait par ici. A l’entrée, elle était filtrée par une première grille, puis par une seconde, située à ce niveau. Ici, il y avait un petit barrage dans toute la largeur, un barrage de vingt-cinq centimètres de hauteur qui retenait l’eau, le temps que les particules et les poussières coulent au fond du bassin. L’eau de surface, qui elle était propre, finissait par passer par-dessus le barrage et allait s’écouler dans trois énormes tuyaux de plomb qui s’enfonçaient à soixante centimètres sous la ville.
-L’ennui à Pompéi, c’est qu’entre le point le plus élevé et le point le plus bas de la ville, il y a trente mètre de dénivelé. Autrement dit, entre ces deux points, la pression augmente de trois bars, ce qui à l’époque était suffisant pour endommager les canalisations. Les Romains, qui n’étaient pas aussi fous que certains le prétendent, avaient trouvé le moyen de réduire cette pression. Il suffit pour cela de diminuer la hauteur de la colonne d’eau. Regardez. Ici on a une colonne qui fait trente mètres de hauteur. La pression en bas est de trois bars. Si on divise la hauteur de cette colonne en deux, l’eau dévale quinze mètres, arrive dans ce bassin à une pression d’un bar et demi. La pression s’annule puis l’eau suit le courant, dévale les quinze derniers mètres et arrive ici à une pression d’un bar et demi, deux fois moins qu’ici. Autrement dit, en divisant la hauteur de la colonne d’eau, on divise la pression. Les Romains maîtrisaient parfaitement ces données. Voilà pourquoi ils avaient disposé dans Pompéi des paliers qui permettaient de réduire la pression.
-Et à Pompéi, à chaque carrefour, on trouvait une fontaine. Ici les plombiers ne manquaient pas de boulot avec tous ces tuyaux en plomb, ces vannes et ces pompes à entretenir.
-L’eau qui était acheminée en ville servait également à alimenter les thermes. Très importants, les thermes, dans la vie romaine. On y venait pour se laver, bien sûr, mais aussi pour discuter entre amis et quelquefois pour parler affaires. Alors ici, à Herculanum, eh bien on pouvait se rafraîchir au frigidarium, en prenant un bain frais dans cette piscine. Mais ce n’est pas tout. Venez avec moi, vous allez voir. Certains préféraient barboter dans ce grand bassin dont l’eau était chauffée ; c’était la salle tiède. D’autres enfin pouvaient prendre un bain chaud, vraiment très chaud, dans la caldarium. Alors ici, l’eau était bouillante et la température de l’air pouvait atteindre soixante degrés ! Jammy, tu te rends compte ? Soixante degrés ! Mais comment ils faisaient pour chauffer, au juste ? Soixante degrés !
-Ils avaient pas de pétrole, alors ils avaient des idées. En fait, tous les établissements thermaux étaient équipés d’un sous-sol pas très haut, une cinquantaine de centimètres. Ce sous-sol était complètement fermé. Il communiquait uniquement grâce à une bouche avec un foyer situé dans la pièce à côté, qui était alimentée par des esclaves. Et la chaleur s’engouffrait dans ce sous-sol. Le matériau aussi est important : de la brique qui emmagasinait la chaleur et la diffusait dans la pièce au dessus. La fumée était évacuée par des « tubuli » -des conduits, si vous préférez- placées entre les cloisons. Elles canalisaient également la chaleur, ce qui permettait de chauffer les pièces par les murs.
-En sortant des thermes, une fois bien propre et bien relaxé, on pouvait aller grignoter un petit morceau ou boire un coup au thermopolium du coin. Je crois qu’on y est.
(latin)
-Ah bah, ça c’est une bonne nouvelle ! Un thermopolium, des thermopolia. Eh oui, il y en avait plusieurs en ville ; on les trouvait notamment aux grands carrefours. Mais je me demande ce qu’il pouvait y avoir dans ces grandes jarres.
-En fait, on pouvait y trouver plein de choses. On pouvait trouver du vin, on pouvait trouver des olives, des céréales, et même la soupe que le patron préparait depuis le matin.
-Et qu’il faisait réchauffer, parce qu’ici on est dans un thermopolium.
-Voilà. On mangeait chaud.
-Et sur les étagères, là, qu’est-ce qu’on pouvait trouver ?
-On peut imaginer qu’on pouvait trouver là les coupes à boire, toute la vaisselle dont on avait besoin pour servir les clients.
-Et puis sur les murs, eh bien, on peut imaginer que le patron accrochait les jambons, les saucissons, tout ce qui était destiné aux clients.
-Ouais, c’était entre le bistrot et le fast-food, quoi !
-Alors, Sabine, on le prend, ce petit verre ?
-Oui, une seconde… A la tienne, Jammy ! On trinque ?
-Pas de problème ! Salutem, Sabina ! Dommage que Fredus soit pas avec nous pour trinquer.
-Eh, c’est bon, j’arrive ! Je vois la terre. Attendez-moi.
-Ah bah, trop tard, Fredus ! A cette heure-ci, C’est Pas Sorcium est Terminum !
-Oh non ! T’es pas en train de me dire que j’ai ramé pendant toute l’émission pour rien !
-Bah si ! Et rameur humanum est ! (jeu de mots avec « errare humanum est ») comme on dit. Enfin, je crois.

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