En Somalie, le destin tragique d'une grande athlète: une sprinteuse victime d'un drame de l'immigration comme il y en a tant d'autres. Elle avait participé aux Jeux Olympiques de Pékin, il y a 4 ans. Son histoire a fait le tour du monde. Explications. On la voit à droite toute timide du haut de ses 17 ans. Elle défile derrière le porte drapeau, nous sommes en 2008, la jeune somalienne va participer aux Jeux Olympiques de Pékin. Au début de la course du 200 mètres, on ne la voit guère sur les images et pour cause, Saamiya Youssouf Omar est bonne dernière mais qu'importe, elle participe, incarnant l'esprit des JO. Après c'est le retour au pays, à Mogadiscio. Elle s'entraine encore et toujours, dans ce pays en proie à la pauvreté à la guerre, les miliciens islamistes voient d'un très mauvais œil les sportifs, et quand l'athlète est une femme, c'est pire bien sûr et elle reçoit des menaces de mort. Saamiya décide alors de tenter sa chance ailleurs pour atteindre son objectif, les Jeux Olympiques de Londres. En 2010, elle quitte la Somalie pour l'Ethiopie. Elle n'y trouve pas d'entraîneur et part cette fois en Lybie. Après des mois d'infortune, elle décide, ce sera l'Europe sinon rien mais elle n'arrivera jamais en Italie. Une traversée tragique à bord d'un bateau comme celui-là avec des dizaines de migrants à son bord. Les garde-côtes italiens ont secouru bon nombre de personnes mais l'athlète somalienne a péri noyée. C'était en avril dernier. Ce n'est que 4 mois plus tard qu'on a appris la nouvelle de la mort de Saamiya. C'est un athlète somalien de haut niveau qui l'a révélé à la presse italienne. Ici à Rome, dans le quartier somalien, on se souvient du symbole qu'elle incarnait. 'La première fois que j'ai vu une femme somalienne devenir une athlète, c'était elle. Je me souviens hier matin, je regardais une de ses vidéos sur Internet et je n'ai pas pu m'empêcher de pleurer'. Saamiya Youssouf Omar venait d'avoir 22 ans.