Face au réchauffement climatique et à l’épuisement des réserves de pétrole, les énergies renouvelables (comme l'éolien ou le solaire photovoltaïque) passent aujourd’hui pour la solution rêvée. D’un côté elles n’émettent pas de CO2 et d'un autre elles sont inépuisables.
Cependant, leurs rendements sont bien trop faibles pour subvenir aux futurs besoins énergétiques de la planète. Les renouvelables souffrent de sérieux défauts, dont leur faible densité énergétique. Par unité de surface les renouvelables ne peuvent fournir que de très faibles puissances, du moins par rapport aux centrales nucléaires et thermiques. Il faut 10 hectares à une centrale nucléaire pour concentrer une puissance de 1,5 GW; la même puissance d’éoliennes consomme 18 700 hectares! Même le scénario le plus optimiste établi par les experts de Greenpeace prévoit que seul un tiers de la consommation énergétique de 2030 proviendra des énergies renouvelables.
Du côté de l’offre d’énergie, il y a le nucléaire, même s’il pose des problèmes de sécurité et de déchets. Et puis, il y a la captation et le stockage souterrain du CO2 qui permettrait de continuer à utiliser le charbon et le gaz. Reste donc la réduction de la demande, autrement dit les économies d’énergie. Il est nettement moins coûteux d’économiser l’énergie que de la fabriquer.
Examinons le cas de l’Allemagne, en tête du peloton européen à la fois pour l’éolien (16 000 MW installés contre 400 pour la France) et pour le solaire (800 MW photovoltaïques installés contre 26 pour la France, et 4 300 MW thermiques installés contre 550 en France). Les Allemands sont très avancés aussi sur les questions d’efficacité énergétique (recyclage). Pourtant en 2004 l’Allemagne émettait 10,46 tonnes de CO2 alors que la moyenne européenne était de 7,96 et que la France était de 6,71. Explication? La production électrique allemande est majoritairement basée sur le charbon alors qu’en France elle repose sur le nucléaire et l’électricité.
En France, on impute traditionnellement le retard pris dans le développement des énergies renouvelables à l'accent mis sur l'énergie nucléaire et l'hydraulique, mais il ne faut pas négliger les freins sociaux: encore aujourd'hui, les programmes immobiliers individuels ou collectifs, privés ou publics, ne laissent qu'une place tout à fait marginale aux systèmes de captation de l'énergie solaire.
