Je partirai demain. Je suis en France depuis huit ans. Je suis né dans ce pays et, pourtant, j’y ai vécu en exil. Ces huit années-là ont été longues, très longue, car je n’ai jamais cessé d’attendre le jour où je bouclerais ma valise pour revenir a Bactriang.
Ce matin, je me suis regardé dans la glace du lavabo. J’ai vieilli. Le poil, la peau, le regard. Surtout le regard, et je me demande si, là-bas, Ils me reconnaîtront Je me demande aussi si cela vaut vraiment la peine de reprendre la route. Il y a tellement de chose qui ont changé en huit ans, à commencer par moi. Malgré tout, il faut que je règle cette vieille histoire, ne serait-ce que pour apprendre à De Soto qu’il n’a pas gagné la partie.