M. Brunner dirigeait la visite.
Il avançait en tête du groupe dans son fauteuil roulant, nous faisant traverser les grandes galeries sonores du musée en longeant des statues de marbre et des vitrines pleines de poteries orange et noir vraiment très anciennes.
J'étais sidéré de savoir que tous ces trucs-là avaient survécu à deux mille, et même trois mille ans.
Il nous a rassemblés devant une colonne de pierre haute de quatre mètres surmontée d'un grand sphinx, et il s'est mis à nous expliquer que c'était une pierre tombale, une stèle, construite pour une fille de notre âge. Il nous a parlé des reliefs sculptés sur les côtés. J'essayais d'écouter ce qu'il avait à dire parce que c'était plutôt intéressant, mais tout le monde bavardait autour de moi et chaque fois que je leur disais de se taire, Mme Dodds, l'autre professeur qui encadrait le groupe, me fusillait du regard.
Mme Dodds était une prof de maths pas très grande, originaire du sud des États-Unis et qui portait toujours un blouson de cuir noir malgré ses cinquante ans. Elle avait l'air assez méchante pour vous pilonner votre casier de vestiaire en rentrant dedans en Harley-Davidson. Elle était arrivée à Yancy au milieu de l'année, quand la professeur précédente avait fait une dépression nerveuse.
Works Cited
Riordan, R., & Pracontal, M. (2010). Je pulvérise ma prof de maths sans le faire exprès. In Le voleur de foudre (1st ed., Vol. 1, p. 13). Paris: Le Livre de poche jeunesse.