La vendeuse : On ouvre mardi, mardi soir il est vendu.
Driss : Bon, on y va ? Ca fait une heure que vous êtes scotché, là ! Il faut changer de chaîne à un moment, là.
Philippe : Il y a beaucoup de sérénité qui se dégage de ce tableau. Même une certaine violence.
La vendeuse : Je le trouve très touchant aussi.
Driss : C’est touchant des tâches rouges sur un fond blanc ? Et ça coûte combien ça ?
La vendeuse : Je crois qu’il est à trente mille euros, mais je peux vérifier si vous voulez.
Driss : Ouais, vaut mieux vérifier quand même. Parce que ça me parait exagéré comme prix. Vous n’allez pas acheter cette croûte là trente mille euros ; c’est pas possible ça !
Philippe : Ah, ben, si, si, c’est possible.
Driss : Le mec, il a saigné du nez sur un fond blanc, il demande trente mille euros.
Philippe : Dites-moi, Driss, à votre avis, pourquoi les gens s’intéressent à l’art ?
Driss : J’sais pas, c’est un business.
Philippe : Non. C’est parce que c’est la seule trace de notre passage sur Terre.
Driss : Des conneries çaь Philippe. Moi, pour cinquante euros, je vais chez Casto et je vous la fait la trace de mon passage sur Terre. Je vous mets même du bleu en bonus, si vous voulez.
Philippe : Allez, arrêtez de dire n’importe quoi. Donnez-moi un chocolat !
Driss : Non !
Philippe : Donnez-moi un chocolat !
Driss : Pas de bras, pas de chocolat ! C’est une vanne, hein ! Oh, je déconne !
Philippe : Ah, c’est une blague ?
Driss : Ben oui, c’est une blague.
Philippe : Ah, c’est une blague ?
Driss : Elle est bien quand même ?
Philippe : Très bonne, c’est une très bonne blague !
Driss : C’est une vanne connue : « Pas de bras, pas de chocolat ! » Mais avec vous…
Philippe : Allez !
Driss : …elle est chanmée.
Philippe : Une blague.
Driss : Mais oui ! Vous n’avez pas de bras Philippe. Je vais la faire à la Marge Simpson. C’est dommage qu’il n’y ait pas de public !
La vendeuse : Pardon ! J’ai…J’ai fait une petite erreur sur le prix.
Driss : Ah voilà !
La vendeuse : Oui, il est à quarante et un mille cinq cent euros.
Philippe : Je le prends !
Driss : Ah bon ?