Bonsoir à tous, et bienvenue aux Champs Libres ce soir, pour découvrir le pourquoi du titre de ce cycle, "Babel sans peine", un clin d'oeil à la méthode Assimil, crée par Alphonse Chérel, un Rennais né à côté du Champ de Mars en 1882.
J'invite pour cet échange Yannick Chérel,
Merci beaucoup.
Yannick Chérel, installez-vous et prenez votre micro. Yannick Chérel est président d'Assimil, il est le petit-fils d'Alphonse Chérel, voilà. Bienvenue.
Ben, bonsoir, merci d'être venue.
Et j'invite également Patrick Souadet, qui est directeur commercial chez Assimil, et qui va ... et avec qui on pourra également parler des évolutions des méthodes de langues dans notre société qui, qui bouge beaucoup, où.. où on numérise, et où les choses peuvent être accessibles en ligne, de façon dématérialisée.
Si vous voulez bien, je vous propose euh de vous faire découvrir notre échange en trois temps :
D'abord, nous allons parler de, d'Alphonse Chérel, du début de sa vie avant de créer la méthode Assimil.
Ensuite, dans un deuxième temps, nous parlerons de cette première méthode Assimil, "l'anglais sans peine", qui date de 1929, et de son développement.
Et enfin, dans un troisième temps, nous allons parler euh du développement après Alphonse Chérel, et euh, donc euh, les méthodes de langues aujourd'hui - qu'en est-il ?
Voilà. Ensuite, après ces, cet échange, entre nous trois, je vous propose d'avoir un temps d'échange avec nos conférenciers, par nos questions. Et puis voilà, je vous souhaite ensuite une très bonne fin de soirée.
Alors, Yannick Chérel, merci beaucoup d'être venu à Rennes. Vous n'avez pas connu votre grand-père.
Euh, ben non, je ne l'ai pas connu, mais..
Mais vous le connaissez par l'intermédiaire de votre père.
Voilà. Tout à fait, j'ai .. mon père m'a souvent raconté le, le parcours de mon grand-père, et le parcours qu'il a eu lui-même avec son père, donc c'est, c'est essentiellement au travers euh... mon père que j'ai connu euh.. mon grand-père, qui est donc euh fondateur de la méthode Assimil, euh.. et puis j'ai appris aussi euh ce qu'il disait de lui-même, à travers les, les interviews qu'il avait données euh à l'époque. Donc il se disait humaniste, et euh il était persuadé que les, les peuples iraient vers une entente universelle s'ils arrivaient à comprendre et parler les langues de, des autres en fait, voilà. Donc c'est ce qui a, comment dire euh.. c'est ce qui a guidé son parcours toute sa vie, en fait, voilà.
Très bien. Alors je vous présente, là, en ce moment euh.. la rue Alphonse Chérel, qui se trouve dans le quartier nord Saint-Martin, entre la route de Saint-Malo et Beauregard, dans des nouvelles.. dans un nouveau quartier. Peut-être certains d'entre vous habitent-ils ce..
Comment ?
Ah, y'a pas de renvoi, excuse-moi euh.. tout va bien. Excusez-moi, il y avait un temps entre, entre le renvoi et l'affichage mais, merci beaucoup nos amis de la régie, tout va bien.
Donc, la rue Alphonse Chérel se trouve au nord de la ville, dans un quartier nouveau qui se trouve à peu près entre un rond-point quand on va route de Saint-Malo et puis euh, là où se trouve maintenant les a.. les nouvelles archives départementales, hein.
Et l'essentiel c'est qu'on ne soit pas dans une impasse.
Oui ! Ici euh, je vous présente l'acte de naissance d'Alphonse Chérel, né le 2 juin 1882, à Rennes. Et puis .. Oui ?
Donc il est, il est né donc effectivement en 1882 à Rennes, euh il est né juste à côté du, du Champ de Mars, et il a vécu plus précisément à Romazé, qui est dans la campagne rennaise. Donc son, son père était, son père était donc minotier, donc ils avaient un, un moulin familial depuis euh, depuis 1794 et donc euh, ben l'activité principale de la famille c'était d'acheter le, le grain aux paysans, de moudre le, le grain puis de revendre la farine. Voilà.
Voilà.
Donc il est né dans ce cadre et il a grandi dans ce cadre. Et, bon il a fait ses études à Rennes, et à l'école, très tôt il a entendu parler anglais, y'avait des . certains de ses petits camarades qui avaient la chance d'avoir des précepteurs qui euh, qui pou.. qui avaient euh la possibilité d'apprendre les, des langues étrangères, ce qui était quand même assez rare à l'époque.
Donc euh, ça, ça l'a vraiment euh interessé énormément, ce, cette approche de la langue. Et euh, également il a lu beaucou de, beaucoup de livres, notamment de, de voyage. Donc tout ceci associé, les langues et le voyage, il a .. il, très tôt il a, il a souhaité partir euh, à l'étranger.
Oui, et donc euh, oui, il lisait le tour du monde des deux enfants, et puis il le dévorait, même, et dès 1902 il voit une annonce dans un journal local.
Oui, tout à fait. Donc il, il, il voit une annonce dans un journal, euh, disant qu'une famille anglaise cherche un précepteur pour apprendre le français à ses enfants. Donc, ni une ni deux, il euh, il fonce pour Londres, enfin, foncer à l'époque c'était quand même pas très très rapide, parce qu'on mettait à peu près euh..
Douze heures.
Douze heures, pour, pour aller jusqu'à Calais, de Rennes à Calais, donc c'était quand même une petite aventure en soi.
Et donc, il va euh... apprendre le français aux ... à la fam.. aux enfants de cette famille anglaise, et lui même va apprendre l'anglais dans la foulée. Il restera environ euh trois, quatre ans à Londres.
Oui, oui. En 1906, alors là, il part pour ...
Berlin.
Berlin.
Voilà. Donc euh .. il est poussé à aller visiter cette ville qui est très, très moderne, qui euh est calquée un peu sur le modèle de Chicago à l'époque, donc c'était une ville très, euh... ben oui, euh, comment dire ...
Euh ...
Oui, moderne, voilà, bon.
Oui. Donc. Berlin lui plaît beaucoup. Le Berlin de, d'avant la première guerre mondiale lui plaît beaucoup, c'est un lieu d'effervescence, de création, euh..
Voilà.
En .. notamment dans le domaine des arts, tout lui plaît dans cette ville et son premier séjour - parce qu'il va y revenir - est, est très .. perçu très différemment de ...
.. séjours qu'il y passera après. Et, et donc il en profite pour apprendre l'allemand, euh, lors de son passage à Berlin, pendant ces, ces années.
Je note qu'en 1909, il y reste, il reste jusqu'en 1909 à Berlin, je note qu'en 1909 son frère lui, qui est en Russie ...
Voilà, son frère est en Russie.
Euh, comme précepteur, et ...
Egalement.
...lui, lui dit " recherchons précepteur français pour grande famille russe, viens ! "
Donc il, il .. cette fois-ci, il part euh, il part pour Moscou pour être précepteur à, à Moscou et également, il enseigne à .. euh .. les enf.. aux enfants d'une famille euh de l'aric.. de l'aristocracie russe de l'époque, euh .. le français, et lui-même va apprendre le russe lors de ce, lors de ce voyage.
Il va y rester jusque, jusqu'à la déclaration de, de de la ..
Voilà, jusqu'au début de la première guerre mondiale. Donc il doit rentrer en France pour accomplir son devoir même s'il est déjà un petit peu âgé à l'époque, et euh .. il, il commence déjà à être polyglotte, donc il va être engagé comme traducteur par l'armée, par l'armée française.
Ah oui, alors c'est à ce moment-là qu'il se passe cette petite anecdote, où il avait coché qu'il parlait anglais, allemand et russe..
..et russe, oui, voilà à l'époque.
..et l'officier d'un certain niveau lui dit, " Chérel " - Ah, d'ailleurs, voilà Alphonse Chérel - " Chérel, euh .. vous parlez anglais, allemand et russe ? " " Euh, oui, oui. " Alors, l'officier lui parle en anglais, " Do you really speak English ? " dans un anglais très académique, et Alphonse Chérel répond dans un anglais impeccable de la rue, " Yes of course ", et voilà. C'est un moment que j'aime bien !
Merci. Euh, ensuite, ben il se .. pendant la guerre il est envoyé en Turquie, dans les Dardanelles. Il apprendra quelques bribes de turc, euh, à cette occasion, mais il sera blessé et donc il, il boîtera suite à cet incident, en fait.
Oui. On est là très, très très loin, tout près de la Turquie, euh, là où At.. Atatürk, le futur Atatürk s'est rendu célèbre, et alors, après à, à .. euh, quand il est blessé, à un moment on lui donne des médicaments pour le soulager.
Voilà.
Et, euh ..
Il va re.. en fait, il va rester euh .. environ soixante-douze heures dans le coma, et quand il se réveille, en fait, il va délirer en allemand, et donc il est pris pour un espion par l'armée française, il est .. il est interrogé ensuite pour savoir s'il n'est pas espion, en fait, voilà. Donc ça fait partie des petites anecdotes.
Oui, il passe devant le haut commandement, quand même, et après, heureusement, c'est la fin de, de cette première guerre mondiale, il a à ce moment-là déjà trente-six ans, et euh ... que va-t-il faire ?
Ben là, il décide, euh, de poursuivre ses voyages, donc là cette fois-ci il part en Espagne, où il va faire des petits travails [sic] de traduction essentiellement.
D'accord.
Voilà. Et il en profite, évidemment, pour apprendre l'espagnol euh, à cette occasion.
Ensuite, bien, il décide de partir pour l'Italie, où il travaille dans le textile, là on l'appelle euh, " Alfonso il poliglota ". Voilà, et il apprend à cette occasion, l'italien. Voilà.
Là, il a bien failli y rester, parce qu'il plaisait beaucoup au, euh... au reponsable de l'entreprise, là.
Oui, il voulait le garder mais il avait la bougeotte donc il ...
Il est reparti.
..il restait jamais très longtemps ...
La bougeotte, mais un vrai fil conducteur !
Oui !
Voilà, voilà.
Il est reparti pour euh ...
Là, cette fois-ci il repart à nouveau à Berlin, mais on est entre .. c'est l'entre-deux-guerres, l'ambiance est très différente et cette fois-ci, il est un peu déçu par euh .. par la ville, et donc il ne, il n'y restera pas, pas très longtemps, en fait.
Ah. Ca, c'est son frère Georges qui lui avait envoyé ce message depuis euh .. depuis Moscou, et son frère Georges - très important, parce que ..
C'est une vraie histoire familiale, parce que les .. quand, quand Assimil va démarrer, les frères vont euh travailler ensemble, euh donc il y en a un qui va être le, l'auteur de la méthode, et l'autre le gestionnaire de la société, en fait, voilà.
Un peu comme ce soir, là.
Ils se sont répartis les rôles, quoi, en fait.
Il faut toujours des amplificateurs sur le terrain.
Très bien. Alors, à ce moment-là, après Berlin, il revient à Paris.
Voilà, alors là, il commence à se dire, après tous ces voyages, donc il se dit: "Bien, j'ai une aisance pour apprendre les langues étrangères, donc… et puis il est un peu temps de s'établir dans la vie. Donc il va se dire :"Est-ce que je vais pas pouvoir faire profiter mes contemporains de cette facilité que j'ai à apprendre les langues étrangères. Donc, là, il est à Paris. Il décide de publier des petites éphémérides qui permettent d'apprendre une leçon de langue par jour. Donc c'est …
Le calendrier
…c'est d'abord l'anglais qu'il va faire c'est… vous déchiriez une page par jour et vous aviez à chaque fois une petite leçon agrémentée d'un dessin humoristique parce que c'est toujours plus facile d'apprendre les langues avec l'humour. Voilà, c'était le principe de la méthode qui commençait à naître.
Voilà, là il fait la connaissance d'un dessinateur-caricaturiste.
Oui, c'est Pierre Soymier qui va faire les dessins d'Assimil jusqu'à sa prise de.. à la retraite, au milieu des années 70 (soixante-dix).
Une grande fidélité aussi dans la famille, auprès des auteurs mais aussi auprès des illustrateurs.
Mais c'est une fidélité qu'on retrouve aussi après pour l'imprimeur. Parce qu'il cherche un éditeur
Il rencontre un certain succès avec ses éphémérides mais les personnes souhaitent qu'il aille plus loin et qu'il crée une vraie méthode d'apprentissage des langues. Donc, là, c'est la naissance de la collection "sans peine" qui perdure aujourd'hui. Donc avec "L'anglais sans peine" qui commence avec la célèbre phrase "My tailor is rich" sur laquelle on reviendra tout à l'heure. Et donc il va voir plusieurs imprimeurs. Et un imprimeur lui fait confiance, c'est Emile Busson qui lui dit :"Je veux bien prendre le risque d'imprimer vos ouvrages, mais la condition c'est que vous restiez chez moi si ça fonctionne. Et donc on est resté fidèle à l'imprimerie Busson jusqu'à sa fermeture dans les années 80 (quatre-vingt) à peu près.
Sa méthode repose … C'est un peu de l'anti-par-cœur.
Le principe de la méthode Assimil c'est d'apprendre une langue étrangère comme vous avez appris votre langue maternelle. C’est-à-dire que il n'y a pas de par-cœur, on fait un saupoudrage de grammaire. Les points de grammaire arrivent quand on rencontre la difficulté, qu'il faut à tout prix l'expliquer. Parce que ce qu'on privilégie dans la méthode Assimil, c'est la conversation avant tout.
Alors parlez-nous de cette fameuse phrase. La première phrase de la première méthode Assimil.
Alors pourquoi "My tailor is rich", ben il a choisi cette phrase en utilisant ce qu'on appelle des mots transparents. C'est-à-dire que dans la méthode vous avez la langue, ce qu'on appelle la langue cible, c'est-à-dire la langue que l'on apprend et en regard, vous avez le français, la traduction en français. Donc en face de "My tailor is rich", vous avez "Mon tailleur est riche". Donc très simplement, l'apprenant peut voir que "My" c'est "Mon", "Tailor" c'est "Tailleur", "is" c'est "est" et "Rich" "Riche" Ça met en confiance, en fait, l'apprenant, parce qu'il a tout de suite la sensation de comprendre la langue qu'il est en train d'apprendre.
C'est une phrase que disait son premier… le patron de la première famille dans laquelle il est allé à Londres.
Oui, oui, c'est la famille Wilson.
My tailor is rich but my English is poor.
Voilà, mais on n'a gardé que la première partie de la phrase.
Maintenant, parlez-nous du nom Assimil, sans e.
Le nom est né parce qu'il est facilement compréhensible. Il vient évidemment de l'assimilation intuitive, c'est-à-dire apprendre la langue comme on a appris sa langue maternelle. Il a choisi sans e pour que ce soit compréhensible à l'Internationale parce que la méthode va se développer aussi à l'Internationale. À l'époque il va confier la distribution à des amis qui … la troisième génération … par exemple en Italie ou en Suisse c'est aussi la troisième génération qui travaille avec nous aujourd'hui. On est resté aussi très fidèle à nos distributeurs.
Ses débuts ont été assez difficiles. Il a commencé à Paris dans une modeste chambre d'hôtel, et avec son frère…
Ils avaient les livres qui étaient stockés dans des cantines. Et ils allaient démarcher les libraires à bicyclettes d'abord sur Paris et puis ensuite ils emmenaient les bicyclettes dans les trains et puis ils allaient démarcher les libraires en province.
Ce que nous continuons à faire avec d'autres moyens de locomotion. Il y a même une anecdote qu'on peut raconter justement dans ce domaine.
Oui, en tournée à Arcachon, hélas, mon grand-père va avoir un accident, assez dramatique pour lui puisqu'il était équipé d'un vélo à rétropédalage. Il a pris un retour de pédale dans la jambe. La blessure s'est infectée, et donc on a dû l'amputer de la jambe. Donc il était unijambiste sur la toute fin de sa vie. Donc ce qui n'était pas facile pour voyager, pour le moins.
Et alors donc, heureusement, le succès arrive pour la méthode Assimil. Ils vont pouvoir quitter l'hôtel, avoir de vrais bureaux, et puis cesser de donner le numéro de téléphone de l'hôtel.
Oui, parce que le propriétaire de l'hôtel avait accepté que les libraires appellent directement pour passer commande. C'était quand même sympathique de sa part.
Et ce qui va accompagner aussi la méthode, dès 1933 (mille neuf cent trente-trois), ce qui manque à l'écrit, c'est le son. Et donc on va enregistrer très rapidement des 78 (soixante-dix-huit) tours et des cours vont être également donnés à la radio puisque le public n'était pas équipé forcément de phonogrammes, etc. ou de lecteurs de disques.
Oui, oui, du coup, il utilise tous les moyens de l'époque : les 78 (soixante-dix-huit) tours… Pour la radio, il s'agit en fait de la radio animée par Jean Nohain, Mireille et Pierre Dac.
Alors tous ces noms-là n'évoquent pas forcément pour notamment les jeunes générations, ils n'ont pas de points d'ancrage par rapport à Jean Nohain. Mais il y a d'autres personnes qui connaissaient bien sûr toute la saga, à la fois autour de la radio, d'une part mais après de la télévision. Donc ces gens-là ont fait à la fois la radio et la télévision et ce qui est assez magique c'est effectivement dans les périodes difficiles, il y a entrepreneurs comme ça sur un segment qui est celui de la niche des langues qui ont entrepris et qui sont allés bien au-delà.
Et alors, après, Alphonse, très tardivement, va se marier. Il a rencontré votre grand-mère et ils vont s'installer en Dordogne loin de Paris.
Ben, c'est juste avant la Seconde Guerre Mondiale. Donc ils vont avoir deux fils : donc mon père et puis mon oncle.
Votre père, Jean-Loup qui a été directeur ou président d'Assimil ?
Oui, il a été président d'Assimil, donc de 1968 (mille neuf cent soixante-huit) à 2007 (deux mille sept) maintenant.
Alors la Seconde Guerre Mondiale arrive et, alors évidemment…
Ben là, l'activité est très ralentie parce qu'on manque de tout : de papier pour imprimer, il n'y a plus de plomb non plus pour imprimer les livres. Donc l'activité est réduite et puis, ben ce qui marche le plus, évidemment, c'est "L'Allemand sans peine". À cette période, oui, voilà.
Et on le voit là, dans le film "La vache et le prisonnier".
Cette époque est évoquée avec humour par Fernandel dans "La vache et le prisonnier".
Intervieweuse: "l'Italien sans peine "qu'il met dans sa besace. "L'anglais sans peine" et L'allemand...
Yannick Chérel : "L'allemand sans douleur"...
Intervieweuse (rit): Oui, effectivement ces méthodes Assimil sont envoyées à la fois au, au...
Yannick Chérel: au STO et ...
Intervieweuse: aux prisonniers aussi par les familles.
Patrick Souadet: Le STO étant le Service, donc, de Travail Obligatoire pour certains Français qui, donc dans ce moment de l'Histoire, ne savaient pas du tout ce qu'ils allaient devenir. Soit ils allaient continuer à parler français, soit éventuellement obligés de parler allemand d'où la nécessité effectivement d'avoir des rudiments et d'avoir une méthode adaptée.
Intervieweuse: Alors là dans le contexte..
Yannick Chérel: Alors le maitre mot de la méthode Assimil, c'est l'humour, mais ça ne plait pas forcément à tout le monde. Donc dans" l'allemand sans peine" de l'époque, il y avait des caricatures d'Hitler et Goering et donc mon grand-père, Georges, a été convoqué et puis ça lui a valu 4 mois de prison parce qu'on plaisantait pas trop avec , avec ces personnages, quoi, en fait, voilà...
Intervieweuse: Il a quatre mois de prison ferme, il est content d'échapper à l'exécution, à des exécutions sommaires qu'il y a pu avoir. La guerre se termine (oui), Alphonse Chérel a déjà soixante-trois ans, il pense à prendre sa retraite (oui) et les succès commerciaux diffèrent un peu à, à la sortie de la guerre... Euh,..
Yannick Chérel: L'activité repart...
Intervieweuse:Là, c'est une vitrine pendant la guerre (oui)..excusez-moi, Yannick, c'est une vitrine qui parle de la Méthode Assimil pendant la guerre.
Yannick Chérel: Oui, on voit qu'il est conseillé d'envoyer une Méthode Assimil pour qu'ils puissent se débrouiller sur place, quoi, en fait, voilà (rit)
Patrick Souadet: Ce qui est marrant avec cette photo notamment puisque je suis chargé en tant que directeur commercial d'accompagner la marque auprès des libraires aujourd'hui, des différents revendeurs et c'est le côté avec cette croix, l'association de prescription. Donc le libraire est un prescripteur, est un revendeur, est un passeur de textes mais ça fait penser aussi à la pharmacie et ,parfois, euh, il est évident que si on avait pu faire à l'époque une méthode sous une forme pharmaceutique, éventuellement sous forme de pilule ou de suppositoire, ç'aurait été peut-être pour l'enseignement des langues suffisant ou nécessaire. Voilà ça m'y fait penser et on essaye d'établir un relais justement à la suite de cette histoire.
Intervieweuse: Sont publiés "French without Toil"
Yannick Chérel: Voilà, l'activité redémarre très vite après la seconde guerre mondiale, et c'est un succès instantané
intervieweuse : Alors là, par contre, c'est le grand développement durant toute cette période
Y. C. : oui, avec quelques méthodes...enfin... toujours les principales langues européennes
- Intervieweuse : Est-ce que vous pouvez nous parler, l'un ou l'autre, de cette méthode d'assimilation intuitive ou du rythme du livre de chaque méthode ?
- P. S. Oui, alors, ce qui recommandé donc dans le principe de cette méthode intuitive c'est d'y consacré un minimum de temps, il y a marqué en bas de nos ouvrages " collection sans peine" mais ce n'est pas une collection sans effort donc là, déjà, il faut rentrer dans le textuel, donc du livre accompagné toujours d'un enregistrement. On conseille souvent à partir de 100 leçons pour les principales méthodes de langue d'avoir une pratique passive dans un premier temps donc qu'on se laisse bercer par la langue. Toutes les 7 leçons vous avez un système de révision. On monte jusqu'à la cinquantième leçon de manière très passive et on vous demande de redescendre d'un cran pour reprendre la leçon de manière beaucoup plus active. Toujours accompagné des enregistrements, il faut masquer la langue test et avancer progressivement à raison de 20 minutes, une demi-heure par jour. C'est pas forcément...C'est généralement suffisant pour les principales langues. Euh, il y a des langues qui sont un peu plus difficiles comme le chinois ou le russe ou le japonais qui demandent un apprentissage un petit peu plus long et structuré. Il ne faut surtout pas saturer. Il ne faut pas commencer 3 jours et je m'arrête 3 mois parce que inévitablement le résultat ne sera pas là. Mais notre récompense pour cette méthode à la fois passive dans un premier temps puis active, on la récolte souvent au cours des différents salons nationaux ou internationaux que nous avons où un certain nombre de personnes d'univers très différents, de niveaux très différents, viennent nous remercier et nous encourager à aller au-delà pour certaines langues et en tout cas, nous remercier d'avoir parfois modifié leur profession tout simplement.
"Et toujours ce qui agrémente les méthodes ce sont ces petits dessins, l'humour. Alphonse Chérel, après la guerre, les collections donc se développent mais il est un peu fatigué en plus..." *Oui il est..." "ayant été blessé, il n'a plus trop envie de voyager. Mais son fils grandit et en fait il va repartir." "Voilà donc en 1953 il décide de repartir donc malgré le fait qu'il soit amputé. Donc ils vont d'abord, donc il emmène son fils avec lui et ils vont d'abord sur l'île de Jersey euh donc euh en Grande-Bretagne euh où ils passent quelques mois. Donc mon père en profite pour apprendre quelques mots d'anglais. Et puis surtout après ils vont partir au Portugal, qui, donc le protugais, c'est une langue que ni l'un ni l'autre ne connaisse et donc ils vont co-écrire la méthode de portugais sans peine. Donc mon, ce voyage a donné l'occasion à mon père de voir comment son père travaillait sur les méthodes Assimil, voilà."
Et, euh, ensuite, votre oncle, Georges, décède.
Oui, et puis peu de temps après, mon grand-père Alphonse décède également, voilà.
A Libourne. C'est Marie-Louise, l'épouse de Georges, qui va prendre la relève.
Qui prend les rênes de la société pendant plusieurs années. Et puis ensuite mon père est interessé pour reprendre l'activité. Mais elle le met donc au défi de réécrire une methode ASSIMIL, et elle le fait partir en Grèce, et donc il va lui-même donc partir apprendre le grec et écrire "Le grec sans peine" à la fin des années soixante. L'épreuve est passée et donc il prend les rênes de la société en 1968.
Elle l'envoie balader se faire voir chez les Grecs.
Voilà, en d'autres termes.
Par la suite, Jean-Loup s'intéresse vraiment beaucoup à la méthode, il a pris le virus comme son père, il va s'intéresser beaucoup à l'évolution des supports aussi.
Oui, donc pendant cette période 1968, disons à nos jours, quoi, on s'est attelé à developer le catalogue ASSIMIL parce qu'il y avait à l'époque 7, 8 langues, et donc aujourd'hui on en compte 80. Et puis surtout on s'est adapté, même devancé aux differents supports audio qui étaient à disposition. Donc on a été les premiers sur disque, puis ensuite les premiers sur cassette, puis ensuite les premiers sur CD, et enfin les premiers sur .mp3. Voilà.
Voilà, l'évolution des supports.
Oui.
Donc, on s'adresse aussi à la jeunesse.
Ah, oui.
Il y a un segment jeunesse qui est important puisque on peut apprendre avec ASSIMIL non seulement en apprentissage précoce pour les enfants à partir de 3 ans, ou voire même sur un segment 6-7 ans, l'anglais bien sûr, l'espagnol, l'italien, l'allemand, mais aussi le portugais, le russe, le chinois et l'arabe, en apprentissage précoce. Il est évident que pour l'apprentissage précoce on n'est pas forcément toujours très très aidé par le monde de l'éducation puisqu'on aurait tendance à vouloir essayer de privilégier, au moins pour l'anglais à partir du cycle des approfondissements, d'avoir des supports adaptés à la fois dans le texte et l'audio. On ne désespère pas que dans les prochains mois des décisions soient prises pour vraiment faire en sorte que les Français, les jeunes Français, soient aussi polyglottes.
Donc la phrase culte inspire...
Un clin d'oeil d'Astérix.
... Goscinny et Uderzo, mais en fait je lisais qu'un universitaire avait recensé en 1999 près de 180 films et plus de 400 pièces de théâtre qui utilisent la phrase "My tailor is rich." Il y a même la méthode à Mimile. Parlez-nous de la méthode à Mimile. Qu'est-ce que c'est que la méthode à Mimile ?
Alors, la méthode à Mimile, c'est un livre qui a été réalisé par Alphonse Boudard, certains ont peut-être ça en écho, qui est tout simplement une méthode d'argot, d'argot surtout de taulard, et Alphonse Boudard a choisi, donc, avec un côté un peu dérisoire, "La méthode à Mimile". Et elle nous est resservie maintenant un peu à toutes les sauces, en fonction des générations qui évoluent. C'est en tout cas un très très beau clin d'oeil.
Oui, alors à ce moment-là, ASSIMIL va toucher beaucoup de célébrité.
La méthode Assimil va toucher beaucoup de célébrités, non seulement Fernandel évoque la méthode Assimil dans ce film La Vache et le prisonnier, mais aussi Louis de Funès plus tard dans le gendarme à New York
Le gendarme à New York, oui ils font des cours de langue et donc ils reprennent les phrases de la méthode Assimil dans le film.
Et puis du coup, aussi des gens comme Charles Aznavour vont parrainer vos méthodes.
Oui pour l'arménien.
Henri Salvador pour heu...
pour le créole guyanais
le créole guyanais, oui
Georges Chevalier qui se fait envoyer une méthode aux Etats Unis
Oui, Maurice Chevalier.
Maurice, pardon pardon
Il a été le premier d'ailleurs, Maurice Chevalier
oui tout à fait
Il avait pris le bateau et puis il a emmené avec lui la méthode Assimil et heu... Par contre heu, de temps en temps les libraires... Heu, alors, certains libraires étaient des clients heu... des bons intermédiaires et puis d'autres méconnaissaient quand vous appeliez et que vous disiez "c'est la méthode Assimil", c'était pas toujours, quelquefois c'était compris à...
c'était compliqué, ils pensaient que la notion de prix, avant que ça passe à sept mille, c'était Assimil et ça leur semblait parfois un peu cher, pour l'anecdote hein. Mais sachez que ça a beaucoup évolué et que vous avez la chance à Rennes d'avoir des libraires, d'abord dignes de ce nom, qui portent aussi nos couleurs en ce qui concerne l'apprentissage des langues, et il y a de très très belles adresses qu'on pourra vous donner, peut être certains sont parmi nous pour justement porter le message sur la culture polyglotte et sur l'apprentissage des langues.
Quand nous avons préparé ce cycle avec plusieurs collègues à la bibliothèque et que j'en parlais autour de moi, certains me disaient "ah bon, le créateur de la méthode Assimil est rennais? Ah, si vous saviez ce que je lui dois!" Et c'était le cas d'une amie qui a appris le bulgare, le macédonien. J'ai aussi connu une universitaire qui a dû partir au Brésil et qui a rapidement appris le portugais, heu, comment, vous avez dû avoir de nombreux témoignages comme cela dans les salons.
Alors pas plus tard que la semaine dernière, j'ai cité l'anecdote tout à l'heure ensemble, il y a une personne d'origine plutôt modeste, plombier électricien de son état, qui avait comme diplôme le certificat d'études et qui est devenu marathonien. Donc, il s'est mis à courir dans les différents pays européens, et entre autres en Finlande il y a quelques mois. Il a fait la connaissance d'une finlandaise... donc parce qu'il faut aussi une certaine motivation pour apprendre les langues. Il faut que ça soit associé entre autres, bon là, à un caractère un peu amoureux, donc il a pris une méthode de finnois, qui est une des langues les plus difficiles à apprendre au monde, et au bout de sept mois, il avait réussi à obtenir son niveau B2, d'un parler courant de finnois, de 2000 à 2200 mots de vocabulaire dans la structure et il est venu nous remercier, il avait des trémolos dans la voix, il avait, vraiment... sur le fait que par le biais de cette méthode de finnois, voilà. Et puis j'ai rencontré aussi une personne donc qui était diplomate, donc là heu, l'ouverture sur les langues a un caractère presque obligatoire, et qui a appris 19 langues grâce à la méthode Assimil, et qui lors des différents Salons du livres nationaux ou régionaux que nous faisons, vient systématiquement voir notre catalogue et voir si on a sorti l'indonésien, si on a sorti le kmer, si on a sorti le sanscrit, qui sont en prévision, mais qui nous suit y compris, j'en profite, sur les langues anciennes, puisque nous avons à notre catalogue, le grec ancien, le latin, l'égyptien hiéroglyphique, bientôt le sanscrit, et ça permet à des jeunes gens et des jeunes filles, qui font leurs humanités encore aujourd'hui, à se préparer à des doctorats dans les années futures.
[Journaliste] - Et quelques fois vous êtes même remercié par des gens qui , euh..., trouvent du travail suite à ...
[Patrick Souadet] - Ben bien sûr, bien sûr, là aussi euh ... il y a une réelle motivation, c'est dans le cadre du ..., du, du travail, soit pour des missions euh ..., que ce soit le cas des techniciens ou des ingénieurs qui partent pour des missions à l'étranger et qui ont besoin, soit par le biais de petits guides de conversations, qui font partis de nos collections, pour mettre un pied à l'étrier donc euh vers les...., vers l'apprentissage des langues mais aussi vers des méthodes et qui ont besoin en quatre - cinq mois euh... par correction par rapport à leurs voyages, soit au Japon, soit en Russie, euh, d'apprendre la langue, et la volonté de le faire.
[Journaliste] - Alors regarder des .., des visuels de promotion, c'est ... c'est ...
[Patrick Souadet] - Des années 60.
[Journaliste] - Oui. C'est assez amusant ... euhhh ..., c'est comme si on était à la gare ou à l'aéroport en fait et ...
[Yannick Chérel] - Oui, ben c'est l'invitation au voyage en même temps, hein ...
[Patrick Souadet] - Oui, tout à fait! [rires]
[Yannick Chérel (dans le fond)] - Ben oui ...
[Journaliste] - Euh ... Les méthodes Assimil se sont diversifiées, ... ça c'est notre visuel qui a été par réalisé par Alain Le Quernec (?), qui est ... un affichiste assez réputé et qui habite Quimper. Euh donc on va parler un petit peu de..., des évolutions dans les méthodes de langues, parce que, d'abord la diversification parce que j'imagine que vous ... vous vous... vous n'avez pas que des méthodes "Sans peine", euh dans le monde d'aujourd'hui, dans le monde des affaires, dans le monde des sciences, il a fallu diversifier.
[Patrick Souadetl] - Oui oui, bien sûr, bon donc j' vous parlais tout à l'heure de l'apprentissage précoce des enfants, donc une collection jeunesse bon la collection phare c'est la collection que, qui est la collection "Sans peine" c'est à dire la méthode accompagnée de CDs audio ou de CDs MP3, un apprentisdsage vraiment dans des langues comme l'anglais bien sûr, l'espagnol, l'italien, le russe, le chinois,le ... le japonais, euh ..., donc cette collection "Sans peine" ; nous avons aussi une collection de guide de conversation, plus de quatre-vingt titres, on en a eu près d'une centaine, on a été obligé d'en supprimer certains parce qu'on était allé loin dans l'apprentissage des langues et parfois sur des titres qui ont été un petit peu rayés du catalogue pour peut-être en fournir d'autres, mais euh donc des guides de conversation qui permettent de se débrouiller en cas de voyages euh touristiques ou en cas de missions rapides, et au-delà nous avons aussi créé une collection de dictionnaires, qui sont des dictionnaires de perfectionnement à la langue donc euh plutôt sur des langues à caractère exotique dans la mesure où on ne nous attend pas, nous Assimil, sur des langues comme l'anglais, l'espagnol, l'italien, pour le perferctionnement à la langue, mais plutôt sur le japonais, le turc, le portugais, le chinois ... et le russe.
[Journaliste] - Très bien. Euh depuis le 78 tours, qu'on a vu en premier comme support jusqu'au MP3 qu'on a également aperçu ... euh ... qu'est ce qu'il y aura demain ? De ... De ... Quel support imaginez-vous demain? Un support virtuel ?
[Patrick Souadet] Ben j' vais laisser mon patron faire les présentations, puisqu'on a toujours un coup d'avance, on essaye en tout cas...
[Journaliste] - mmmfff [petit rire étouffé]
[Yannick Chérel] - On ... On [ sur la dernière phrase de Patrick Souadet] On travail depuis des années euh à préparer euh ... la méthode Assimil pour le vingt-et-unième siècle
Yannick Chérel: Donc bah c'est évidemment... Le support à venir et qui s'adapte parfaitement à la méthode Assimil, c'est le e-learning. Donc vous aurez bientôt des méthodes Assimil toutes neuves en téléchargement et puis des applications pour tablettes numériques et pour smartphones etc...
Journaliste: D'accord... Très bien...
Yannick Chérel: Puisqu'il faut bien... Puisqu'on a l'écrit et l'audio, c'est des supports qui sont très très adaptés pour l'apprentissage des langues.
Journaliste: Je vais poser des questions un peu bêtes sur des petites choses qu'on voit dans la presse suite à Expo Langues... Ce fameux stylo magique qui permet de lire mais en fait c'est pas de la méthode quoi... C'est juste... C'est plutôt gadget?
Yannick Chérel: Bah, on a été intéressé par le principe mais ce n'était pas à la hauteur de nos espérances niveau qualité donc on a préféré passer notre chemin sur ce genre de produit.
Patrick Souadet: Pour aller plus dans le détail sur ce concept, il y a maintenant 3-4 ans on avait décidé de travailler avec un lecteur optique qui permettait de lire de manière magique l'encre des livres tout simplement hein, comme un scanner, de pouvoir restituer la partie audio de la langue en la lisant avec ce scanner. Et la volonté aussi, c'était de pouvoir s'enregistrer au plus près de la langue. Et puis on s'est avéré... Enfin, il s'est avéré que travailler avec des Chinois, surtout quand on est Français, c'est assez compliqué. J'ai toujours plaisir à dire qu'on travaille comme des artisans encore aujourd'hui mais il va falloir qu'on aille beaucoup plus vite maintenant dans ce monde en perpétuel mouvement. Mais travailler comme des artisans, ç'est-à-dire ne pas aller trop vite. Il faut savoir que pour la conception d'une méthode de langue, quelle qu'elle soit, il faut à nos équipes, qui sont chargées de piloter des auteurs avec un cahier des charges très précis pour l'apprentissage, il faut environ 4 ou 5 ans avant de sortir une méthode. Donc on veut pas aller trop trop vite aussi en besogne. Et notre préoccupation, c'est de faire en sorte que nos clients... Enfin, les consommateurs des méthodes de langue ne soient pas dépassés par la technologie et surtout n'aient pas l'impression d'avoir des outils gadgets entre les mains. Et là, on allait prendre une direction qui était très gadgetisée selon nous, qu'il aurait été en plus difficile de faire aboutir avec l'expérience en Chine qui, pour des très gros tirages, peut se révéler économiquement viable mais peut-être pas à notre échelle. Donc on a préféré travailler sur toute la préparation du numérique sur les textes, sur la partie audio et proposer dans quelques mois, effectivement, ce téléchargement.
Journaliste: Hé bien... Je tiens à vous remercier d'être venus jusqu'à Rennes pour nous parler d'Alphonse Chérel, des débuts de la méthode Assimil et nous sommes très très heureux. Je vous présente là des visuels qui ont été réalisés par des étudiants de LISAA, l'école... Une école de graphisme de Rennes.
Yannick Chérel: On les remercie parce que c'est très réussi.
Journaliste: *Rires*
Patrick Souadet: Oui et puis c'est une bonne manière de perpétuer "My tailor is rich" donc ça c'est... C'est sûr.
La journaliste: Et puis donc, voici notre prochaine rencontre de la semaine prochaine dans le cadre des Mercredis de la Bibliothèque: la venue de Michel Le Bris pour nous parler de Robert Louis Stevenson. Maintenant, je vais vous proposer de poser des questions à nos deux invités. Je vous remercie.
Patrick Souadet: Alors merci aussi à cette organisation parce que bon, c'est effectivement une manière de rendre hommage au travail d'Alphonse Chérel. On a été très heureux de la manière dont nous avons été reçus à Rennes. En plus, dans un endroit magique en plein centre ville et où on sent que c'est une ville, bien sûr, multi-culturelle, je vous apprendrai rien mais qui a une volonté de diffusion vers les langues et vers les peuples en général comme on a pu le voir sans doute sur la...
Journaliste: Oui, dans les deux pitches réalisés par Youenn Chapalain de France 3 pour ce cycle, oui. Et que nous remercions très vivement.
Question: Oui, bonjour. M. Chérel, j'avais une question à vous poser. C'était tout simplement: Vous, combien de langues parlez-vous? Et je voulais savoir où se trouvait l'entreprise aussi aujourd'hui?
Yannick Chérel: Alors.. Bah je parle anglais et je me débrouille en espagnol. Voilà, c'est déjà suffisant.
Journaliste: Vous relisez les manuscrits.
Yannick Chérel: Je relis les manuscrits, donc, qui me sont confiés par le service éditorial pour voir si ça cadre bien dans l'esprit de la méthode Assimil. C'est-à-dire qu'il faut que les textes soient agréables à lire, le vocabulaire utile et puis qu'il y ait de l'humour donc ça me permet quand même de... Comment dire? De voir beaucoup de langues étrangères tout en les survolant, mais bon. Voilà, ça me fait quand même un peu voyager. Et sinon, l'entreprise est basée à Chennevières-sur-Marne donc c'est dans le...La banlieue est de Paris. Avant, on était dans le quartier des éditeurs mais les...Donc quel...? Le 6è? Le 6è arrondissement de Paris mais les locaux étaient devenus beaucoup trop exigus pour le stockage. Parce que tout est fait en interne chez nous. C'est vrai qu'on est des artisans de l'édition et qu'on se distribue nous-mêmes et on avait besoin de plus d'espace donc Chennevières était plus approprié.
Patrick Souadet: Alors, ce qui est assez fantastique aussi dans cette saga c'est que le nom qui a été choisi, le nom d'Assimil permet de penser (sic) à des tas de gens que nous sommes une multi nationale. Alors, nous sommes une multi nationale avec 40 personne en tout cas et d'autres personnes qui essaiment un petit peu notre nom dont notamment une équipe de commerciaux qui vient conforter cette équipe de 40 personnes. Mais c'est assez magique aussi dans la manière dont on est perçu.
Yannick Chérel: Oui, on peut... Enfin... On n'est pas vraiment une multi nationale dans la taille mais on est présent dans une centaine de pays. Donc à travers des agents exclusifs Assimil qui ne vivent que de l'activité Assimil essentiellement en Europe et sinon c'est des distributeurs qui se chargent de distribuer les produits Assimil puisque les méthodes sont adaptées à des publics étrangers en fait. Puisque le principe de la méthode est simple, il est aussi simple à adapter.
Question: Bonjour et merci pour la rencontre. Je voulais poser une question qui est peut-être un peu... Comment dire? Un peu superficielle, un peu sentimentale. J'espère qu'elle n'est pas indiscrète. Et comme j'ai été très contente il y a à peu près trois semaines en découvrant que Alphonse Chérel était né dans ce quartier, qui je crois lui plairait assez puisque ça devient en dehors des universités une espèce d'épicentre culturel de la ville... Je pense que ça lui aurait fait plaisir. Et je voulais vous demander quelle était l'adresse... Si la maison où il est né existe toujours. Parce que le quartier évolue tellement.
Yannick Chérel: La... Le moulin qui ... De la famille à Romazy existe toujours. Donc à l'occasion, on avait... Assimil avait participé à la course du Figaro il y a quelques années et donc on en avait profité, toute la famille, pour venir sur les terres des ancêtres en fait. Et donc on avait pu visiter le moulin et l'actuel propriétaire se souvenait du passage de mon grand père dans les années 50 qui lui-même était revenu voir le moulin de son enfance quoi, en fait. Donc le moulin existe toujours. A Romazy.
Journaliste: A Romazy. Alors, à Rennes, je ne sais pas si vous connaissez la rue? Je sais qu'ils étaient dans un 3 pièces. Ils étaient dans un appartement avec votre grand mère. Et je sais aussi que au moment de la naissance d'Alphonse Chérel, ils étaient amis avec Jean Baptiste Martenot qui est l'architecte des Halles chez nous. Et Jean Baptiste Martenot avait exprimé des voeux très sympathiques lors de sa naissance. Mais pour savoir précisément où ils habitaient, je ne sais pas...
Yannick Chérel: Ca remonte à quand même plusieurs années et puis c'est des....
Journaliste: Tout près du boulevard de la Liberté, je pensais?
Patrick Souadet: Alors puisqu'on évoque la Bretagne, et que nous avons dans notre catalogue une méthode de breton, ça permet aussi d'évoquer ce que nous n'avons pas évoqué tout à l'heure je crois, c'est que nous avons aussi un certain nombre de langues régionales sur lequel on a pu s'appuyer au cours des années. Bon, bien sûr il y a le breton. Charité bien ordonnée commençant par l'endroit où est né Alphonse Chérel mais aussi nous avons une méthode de basque, nous avons une méthode de corse et nous avons crée aussi un certain nombre de guides de conversation comme le ch'timi; "Ch'timi de poche" donc pour lequel on a eu un succès plus que d'estime puisqu'on en a vendu plus de 90 000 exemplaires et on peut dire qu'on en a vendu 45 000 avant Bienvenue chez les Ch'tis et que le film a été un amplificateur. A titre commercial, je pensais qu'en ayant vendu 12 ou 15000, on aurait fait le tour de la question. Hé bien, là aussi, dans un format adapté au format guide de conversation jeune, les jeunes Ch'tis dans les collèges et les lycées ont pu les mettre dans les poches et ont pu jouer avec la langue dans les cours de récréation. Et ça a été un amplificateur. Après bon, Dany Boon je l'ai rencontré au Salon du Livre. Je lui ai offert, c'est ce que je vous racontais, donc un guide de conversation qu'il a pris avec une certaine réserve au départ parce que je pensais qu'il était moins timide que ç. Il est donc très, très réservé. Il est revenu nous revoir quelques instants plus tard sur notre stand. On a parlé de tout et de rien, surtout du pays Nord Pas de Calais. Il nous a pas du tout dit qu'il avait une idée de réaliser un film. Quelques mois après, une armée de journalistes est venue nous rencontrer pour réaliser un lexique à destination des journalistes pour promouvoir le film. Donc il avait... Il nous a rendu un petit peu la pareille. On a revendu grâce au film Bienvenue Chez les Ch'tis plus de 45000 exemplaires derrière. Donc ça c'est vraiment des petits succès d'édition et le dernier en date c'est le Luxembourgeois qu'on peut pas forcément appeler comme une langue régionale française mais pour laquelle il y a pas mal de frontaliers qui se rendent au Luxembourg pour travailler. Et là récemment, on a réussi sur ce titre là à en vendre plus de 9000 exemplaires donc il y a un intérêt pour ces langues à caractère régional ou frontalière (sic). Et on obéit aussi à cette demande régulièr. Alors, on s'est fourvoyé à faire du franco-provençal, bon, qui marche plus ou moins bien. On a fait du provençal qui marche mieux. On a fait du marseillais de poche. On a fait du lyonnais de poche. Voilà, on s'est... Voilà. Par contre il y a des langues régionales auxquelles on s'attaque pas parce que malheureusement il y a des petites querelles de clocher. C'est le cas du poitevin saintongeais. On a été obligé de déclarer forfait parce que là les querelles linguistiques sont réelles y compris sur le territoire français.
Question: Oui. J'ai appris l'italien avec la méthode Assimil et j'ai acheté la méthode débutant histoire de m'amuser quoi et je me disais "Oh ça m'étonnerait que je dépasse les 10 leçons, les 10 premières leçons" . Et j'ai vraiment accroché et j'ai fait toute la... Et j'ai appris les 105 leçons quoi. Et j'ai acheté après la méthode... Enfin...Le perfectionnement quoi et j'ai trouvé un réel plaisir à m'entraîner et à parler italien quoi. Parce que je trouve que les leçons sont très intéressantes. On apprend plein de choses sur les pays concernés aussi bien la sociologie, la politique, la... Et euh... Donc... Mais en revanche quand vous dites que 20 minutes par jour suffisent... Peut-être pour une intelligence hors normes mais pour la mienne... Enfin pour moi, c'était 45 minutes tous les jours. 46, 45 quoi. Et donc en inventant des petites méthodes particulières et ça a vraiment bien marché et je suis allée en Italie il y a trois ans et je me suis rendu compte que je parlais pas si mal que ça italien quoi.
Yannick Chérel: Merci pour les compliments en tout cas... Non.... Tout à l'heure on a dit sans peine mais pas sans efforts non plus.
Question: Bah oui, tout à fait, ouais. Mais la question que je voulais vous poser c'est qui élabore les méthodes? Ce sont des enseignants des pays concernés ou alors... Enfin, vous avez dit tout à l'heure que il fallait 4 à 5 ans pour mettre au point une méthode mais alors comment sont-elles...?
Patrick Souadet: Alors, on a notamment.... Il y a des écoles de langue et il y a l'INALCO aussi qui nous fournit un certain nombre d'auteurs, donc, réputés dans leur discipline mais qui ont besoin de travailler à partir d'un cahier des charges précis, c'est-à-dire qu'elles sont "coachés", c'est un mot très à la mode maintenant, par notre service éditorial. Mais en tout cas, au fur et à mesure ces auteurs ne produisent euh... Un amalgame... Que nous surveillons de près sur des conseils mais à partir d'un cahier des charges précis. C'est-à-dire qu'il faut vraiment pas aller trop trop vite dans la partie pédagogique. Y a des gens qui maîtrisent bien les langues mais qui en ont pas forcément la pédagogie. D'ailleurs c'est ce qu'il se passe dans le domaine, malheureusement, de l'Education Nationale parfois. Et on intervient, nous, souvent en béquille pour des lycéens qui n'arrivent pas à adhérer aux... en tête de classe. Tout ça pour dire qu'il faut du temps effectivement et il faut que ça obéisse à une structure d'apprentissage de langues non académique. Parfois c'est le repoche qu'on nous fait, c'est-à-dire qu'il n'y a pas suffisamment de grammaire pour certains. Mais cette grammaire elle est instillée au fur et à mesure donc c'est ce qui fait l'intelligence de la méthode. Et je réponds souvent à des personnes qui peuvent objecter le contenu de la méthode: "Nous sommes sur ce marché des langues depuis 1920... Euh depuis 1929 grâce à Alphonse Chérel . Si nous n'avions pas rendu service à des milliers et des millions d'apprenants, on ne serait plus là."
Journaliste: Plus de 30 millions...
Patrick Souadet: Donc ça veut dire que ça a obéi à une structure. Bon et il faut, bien sûr... Il faut y passer plus de 20 minutes souvent. C'est plus 30 minutes-40 minutes mais il ne faut pas non plus bloquer l'apprenant dès lors qu'on a un discours et que le libraire doit avoir ce discours... Sur lui dire "Il va vous falloir 1 heure et demi par jour." Ca n'est pas adapté... Euh voilà...
Question: Ce n'est pas un absolu.
Patrick Souadet: C'est pas un absolu, on est bien d'accord.
Question: Moi j'avais une toute petite....
*Voix indistincte qui pose une question*
Patrick Souadet: Oui, il y a des enseignants des langues, effectivement, qui enseignent, je vous le dis, à l'INALCO pour un certain nombre de langues. Si nous avons par exemple... Pour l'arabe. Nous avions... Enfin... Nous avons un auteur qui s'appelle Jean Jacques Schmidt qui maîtrise parfaitement la langue arabe dans bien des aspects mais qui n'a pas forcément toujours le caractère pédagogique. On lui a adjoint Dominique Halbout qui, elle, était enseignante de l'INALCO, qui avait fait en plus notre méthode de turc qui est toujours présente à notre catalogue- excellente pédagogie et réputée comme telle - qui a fait l'arabe avec lui et qui a amélioré donc cet auteur. A tel point qu'ils ont fait aussi le perfectionnement ensemble. Elle a réalisé elle-même de son coté une méthode de persan donc la langue farsi ... Vous n'avez pas beaucoup d'éditeurs qui se sont lancés sur ce marché. Et donc la qualité aussi de ces auteurs agglomère aussi d'autres auteurs qui sont intéressées par d'autres langues.
Question: Excusez moi mais j'avais une question mais déjà je suis un assidu convaincu. J'ai deux ouvrages ici, là, dans ma poche: un de 71 et un de 82, à savoir en allemand et en espagnol. J'ai gravi beaucoup d'échelons grâce à la méthode Assimil. Bon ça fait... Bien entendu, je le dis avec beaucoup d'émotion, parce que je suis très ému de pouvoir vous le dire... Mais je suis très assidu et en fin de compte, c'est pas 20 minutes par jour, c'est par ci par là. En matière de langues, j'ai pas l'impression qu'il y a une méthode, il y a sutout une assimilation plutôt qu'une méthode donc ça, ça peut faire appel à un côté pédagogique parce qu'on peut l'évoquer, qui est très important mis en situation avec les gens. Moi, je donne des cours d'allemand, d'anglais, d'espagnol. Bon, je le fais avec plaisir dans divers milieux associatifs et je ressens un petit peu en fait l'intérêt, l'intérêt propice qui met en situation avec la fluidité de la langue, l'interprétation de la langue et après la grammaire etc... Et tout ça vient s'embourber là dedans. Il faut trouver, comme vous,une méthode qui permet justement de glisser gentiment là dessus sans vraiment se prendre la tête. En matière de langue ceelui qui se prend la tête comme un autre se prendrait la tête avec des mathématiques ou autre chose, il court à l'échec. Alors que la diffusion de la langue se suffit à elle-même. Pour moi qui enseigne, je me rends compte... Alors excusez moi de vous avoir euh... Voilà de...
Yannick Chérel: Ah nan mais vous avez tout à fait raison.
Question: Je suis vraiment très flatté parce que votre méthode Assimil m'a beaucoup aidé justement à tout simplement glisser gentiment. Vous voyez ce que je veux dire? Et je peux vous garantir que... Pfff... Voilà... Je suis polyglote. J'y vais gaiement. Ca fait 40 ans que je suis là dedans. La méthode Assimil là j'en ai deux là dans ma poche. Je l'ai amenée ce soir parce que je voulais même, à la limite, vous demander un autographe.
Patrick Souadet: Euh... Yannick Chérel va le faire.
Question; Et je suis très ému ce soir, c'est tout ce que je voulais dire.
Yannick Chérel: Je ne suis pas l'auteur de ces méthodes donc c'est un peu difficile pour moi de...
Question: Non mais tout le monde est l'auteur d'une méthode et puis finalement on se rend compte qu'il n'y a pas forcément une méthode absolument universelle en quoi que ce soit. Les langues, c'est quoi? C'est un voyage permanent sur des sentiments, des émotions, la culture...
Yannick Chérel: C'est vrai qu'on a souvent ce type de témoignage sur la...
Question: Mais moi je vous mets pas du tout une étiquette.
Yannick Chérel: Non, non!
Question : Parce qu'il n'y en a pas. Si ce n'est d'aimer les langues.
Yannick Chérel: Les utilisateurs de la méthode adaptent leur façon d'apprendre. Nous, ce qu'on préconise, c'est un apprentissage quotidien de la langue parce que sinon, on perd assez rapidement. C'est surtout l'assiduité qu'on préconise.Mais après, chacun adapte... [murmures en arrière-plan]
Question : et en plus, les nouveaux supports, notamment les MP3, qui peuvent se transférer sur des lecteurs MP3 ou sur des ipods, ces outils-là permettent aussi de pouvoir lire les textes de la langue sur cet outil, de pouvoir avoir également toute la partie audio, en utilisation nomade. Alors vous avez des gens qui se baladent dans le métro, dans le bus, dans le train avec, comme vous le faites Monsieur, vos livres. Vous les annotez, vous êtes dans le textuel à fond, après vous passez à l'audio.
Voix en arrière plan : C'est l'anticipation qui crée la situation et qui fait aimer les langues. Parce que confronté dans un métro demander son chemin, ça parait être une situation très singulière mais en même temps c'est l'ouverture sur la langue pour pouvoir le traduire dans la situation.
Homme : Oui, d'autres questions ?
Femme : Je crois qu'il reste une question à droite ...
Homme 1 : Oui, allons-y
Homme 2 : Oui, vous nous avez expliqué à l'heure actuelle comment vous ... quelles techniques vous aviez pour élaborer vos méthodes, savez-vous comment Alphonse Chérel faisait ? Au départ, il ne devait pas avoir de collaborateurs ! Donc, comment il a fait pour trouver ce fil conducteur avec la graduation des difficultés ? Est-ce qu'après il s'est entouré de collaborateurs, comme vous l'avez expliqué tout de suite ? Hum ... Et puis, une question complémentaire : dans les dernières années de sa vie, le succès était arrivé donc quelle réflexion il se faisait par rapport au succès de sa méthode ? Est-ce que votre père, Monsieur Chérel, vit toujours ? Et lui même, quelle réflexion a-t-il pu vous laisser sur la méthode, son succès ?
Homme 1 : Alors, je vais essayer de reprendre toutes les questions . Donc la ... au début bah mon ... mon grand père a écrit les méthodes seul, il n'avait pas de collaborateurs donc il a lui même appris les langues sur le terrain, donc il a trouvé le principe de mettre les textes en regard et de ... de ... de faire des petits exercices d'application en suite et il a trouvé aussi le principe de la phase passive dans un premier temps puis suivie de la phase active et il a écrit donc les 6 premières méthodes de la ... de la collection Assimil, puis en suite mon père a écrit le grec moderne, et puis après lorsqu'on a voulu effectivement développer la collection Assimil pour offrir un large éventail de langues, on a effectivement fait appel à des auteurs mais qui, comme on vous l'expliquait, ont suivit un canevas Assimil. Donc mon père a du écrire un cahier des charges de la méthode Assimil puisqu'il avait vu son père travailler et il avait travaillé avec lui sur la méthode de Portugais donc il a pu établir un cahier des charges qu'on a fait évoluer au fil des années, toujours sous la coupe de mon père, qui voyait si ça cadrait toujours aussi bien avec le principe de la méthode Assimil.
Femme : Et puis votre père vit toujours ...
Homme 1 : Oui, mon père, heureusement, il est toujours de ce monde (rire) donc il me téléphone tous les jours pour savoir si tout va bien, comment se porte la société, euh ...
Homme 3 : Je confirme ! (rires)
Homme 1 : Il se tient perpétuellement au courant de ce qu'il se passe chez Assimil. On lui envoie les nouveaux ouvrages évidemment pour qu'il les voit. Je lui demande des conseils tous les jours par rapport à des projets et cetera, savoir ce qu'il en pense etc, donc il a toujours un oeil sur l'activité de la société.
Homme 3 : Il faut des gardiens du temple pour travailler dans ces domaines intellectuels (rires)
Ligne 2, faute d'orthographe : La méthode Assimil, créée