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nabbynabs
Complete / 6702 Words
by casabanglais 0:00 - 5:40

En février dernier, aux Césars, Céline Sciamma est montée sur scène pour recevoir le prix de la meilleure adaptation pour " Ma Vie de Courgette". C'est un film d'animation de Caude Barras qu'elle a adpté d'un livre de Gilles Paris et ça raconte l'histoire d'un petit garçon qui débarque dans un orphelinat et retrouve un foyer auprès des enfants malmenés et meurtris.
Sur scène, Sciamma a dit :"Je crois que les récits qui nous parlent et qui nous touchent individuellement, c'est aussi les récits qui nous manquent collectivement. Et je crois qu'on avait besoin de ce récit d'adoption, de ce récit d'accueil, de ce récit de refuge. Je crois qu'on avait besoin de ce récit qui dit que la famille, ça s'invente, ça se recompose, ça se choisit. Je crois qu'on avait besoin" a-t-elle dit "d'un récit qui nous ressemble c'est à dire un récit du côté des sensibles, des fragiles, un récit du côté des amitiés solidaires, des humiliés, les vrais.
Ces récits dont parle Céline Sciamma, on les trouve souvent dans l'art, dans la fiction au cinéma, dans la littérature. On les investit, ils nous ressemblent et nous permettent de nous ressembler. Mais les récits qui nous manquent sont aussi parfois les notres, un pan de vie qui a été tu comme une béance et dans le secret nous a entravés;
Aujourd'hui dans Transfert, quelqu'un à qui il a manqué pendant la moitié de sa vie un bout de son propre récit. C'est quelqu'un qui s'appelle Gwen, que j'aime infiniment, qui est ma cousine et qui m'a raconté son histoire.
Je me suis toujours dit euh ... que je ne fonctionnais pas comme les autres, que j'arrivais pas à toucher une part de mes émotions que les autres arrivaient à toucher. Euh ... Mais jusqu'à ce que j'apprenne la vérité, je ne me suis jamais dit : "Oh peut-être que c'est euh ...peut-être que c'est dans ma famille, peut-être que c'est ... Jamais. Je, je me souviens. Je devais avoir vers seize ans. Je me vois dans le jardin chez mes parents et leur disant : "De toute façon, moi, je me marierai jamais.3 Et c'était une évidence. Plus tard, je me suis dit : "Peut-être que j'aimerais avoir un enfant mais je le ferai pour moi toute seule parce que je ne voyais pas rester avec le même homme jusqu'à la fin de mes jours". C'était pas possible. Peut-être parce que l'histoire de mes parents était tellement belle. Je me sentais pas euh..., je ne pensais pas que j'allais pouvoir la renouveler mais je ne me suis jamais vue mariée avec des enfants. Je me suis jamais vue dans ce schéma traditionnel. ça, ça n'existait pas pour moi. C'était pas possible.
Le couple de mes parents c'était ... On savait qu'ils étaient amoureux. Euh ...ils se câlinaient, ils se faisaient toujours des bisous. Mon père lui mettait toujours la main au derrière. C'est une image que je ..., pour moi, c'est l'image idéale d'une bonne relation. C'est ..., je peux pas m'en empêcher ... si l'homme avec qui je suis me pelote pas les fesses, ça le fait pas.Et donc euh ..., je crois que c'était à la fois sensuel, tendre. C'était jamais exhibitionniste. Quand il y avait un repas de famille, on savait qu'ils allaient faire une sieste. Et on se doutait bien que c'était une sieste crapuleuse. Mais c'était pas ... Y'avait jamais de vulgarité. Y'a jamais de mots vulgaires dans notre famille, ça n'existait pas!
Euh ... mon papa n'était pas là souvent parce qu'il était sur la route donc maman gérait tout à la maison. C'était l'autorité. C'était ma meilleure amie. Elle était très avant-garde. Elle portait des pantalons quand les nanas n'en portaient pas à cette époque-là.Euh... Elle fumait, elle conduisait. Ses belles-soeurs, elles faisaient pas ça.
Mon père, c'était le ... le gros ... le gros nounours. Il était assez imposant mais j'ai une image de lu avec des petits chatons dans ses bras où on avait ... on savait qu'il n'allait pas leur faire du mal.
Mon papa avait neuf ans de plus que ma mère. Un homme barbu et les seuls hommes qui m'intéressaient, c'était les hommes barbus bien évidemment, beaucoup plus vieux que moi bien évidemment, mariés le plus souvent et c'était parfait parce que, comme ça, je n'avais pas besoin de m'engager.*Je commençais toujours mes relations amoureuses en disant : " Y'a un début. Y'a une fin. Entre les deux, ça va être super. Je vais être fidèle. Toi, si tu veux pas l'être, ça me dérange pas. Mais un jour, ça va s'arrêter.C'est comme ça. Me parle pas de me marier. Me parle pas d'avoir d'enfants, ça m'intéresse pas. C'est pas mon projet.C'est pas ce que je veux faire de ma vie."
J'ai jamais eu de manque d'être ... j'ai jamais eu le manque d'être amoureuse parce que je savais pas ce que c'était. Je n'étais pas tombée amoureuse à vingt ans. J'étais toujours pas tombée amoureuse à trente et j'étais toujours pas amoureuse à quarante. C'est..., ç'a été le cheminement de mon, de mon coeur. Je me disais : "Tiens, c'est chouette. Mes parents , visiblement, c'est un grand amour qu'ils vivent. Euh... Eh bien, je connaîtrais jamais ça. C'est pas grave

by Galland 0:00:00 - 0:08:48

En février dernier, aux Césars, Céline Sciamma est montée sur scène pour recevoir le prix de la meilleure adaptation pour " Ma Vie de Courgette". C'est un film d'animation de Caude Barras qu'elle a adpté d'un livre de Gilles Paris et ça raconte l'histoire d'un petit garçon qui débarque dans un orphelinat et retrouve un foyer auprès des enfants malmenés et meurtris.
Sur scène, Sciamma a dit :"Je crois que les récits qui nous parlent et qui nous touchent individuellement, c'est aussi les récits qui nous manquent collectivement. Et je crois qu'on avait besoin de ce récit d'adoption, de ce récit d'accueil, de ce récit de refuge. Je crois qu'on avait besoin de ce récit qui dit que la famille, ça s'invente, ça se recompose, ça se choisit. Je crois qu'on avait besoin" a-t-elle dit "d'un récit qui nous ressemble c'est à dire un récit du côté des sensibles, des fragiles, un récit du côté des amitiés solidaires, des humiliés, les vrais.
Ces récits dont parle Céline Sciamma, on les trouve souvent dans l'art, dans la fiction au cinéma, dans la littérature. On les investit, ils nous ressemblent et nous permettent de nous ressembler. Mais les récits qui nous manquent sont aussi parfois les notres, un pan de vie qui a été tu comme une béance et dans le secret nous a entravés;
Aujourd'hui dans Transfert, quelqu'un à qui il a manqué pendant la moitié de sa vie un bout de son propre récit. C'est quelqu'un qui s'appelle Gwen, que j'aime infiniment, qui est ma cousine et qui m'a raconté son histoire.
Je me suis toujours dit euh ... que je ne fonctionnais pas comme les autres, que j'arrivais pas à toucher une part de mes émotions que les autres arrivaient à toucher. Euh ... Mais jusqu'à ce que j'apprenne la vérité, je ne me suis jamais dit : "Oh peut-être que c'est euh ...peut-être que c'est dans ma famille, peut-être que c'est ... Jamais. Je, je me souviens. Je devais avoir vers seize ans. Je me vois dans le jardin chez mes parents et leur disant : "De toute façon, moi, je me marierai jamais.3 Et c'était une évidence. Plus tard, je me suis dit : "Peut-être que j'aimerais avoir un enfant mais je le ferai pour moi toute seule parce que je ne voyais pas rester avec le même homme jusqu'à la fin de mes jours". C'était pas possible. Peut-être parce que l'histoire de mes parents était tellement belle. Je me sentais pas euh..., je ne pensais pas que j'allais pouvoir la renouveler mais je ne me suis jamais vue mariée avec des enfants. Je me suis jamais vue dans ce schéma traditionnel. ça, ça n'existait pas pour moi. C'était pas possible.
Le couple de mes parents c'était ... On savait qu'ils étaient amoureux. Euh ...ils se câlinaient, ils se faisaient toujours des bisous. Mon père lui mettait toujours la main au derrière. C'est une image que je ..., pour moi, c'est l'image idéale d'une bonne relation. C'est ..., je peux pas m'en empêcher ... si l'homme avec qui je suis me pelote pas les fesses, ça le fait pas.Et donc euh ..., je crois que c'était à la fois sensuel, tendre. C'était jamais exhibitionniste. Quand il y avait un repas de famille, on savait qu'ils allaient faire une sieste. Et on se doutait bien que c'était une sieste crapuleuse. Mais c'était pas ... Y'avait jamais de vulgarité. Y'a jamais de mots vulgaires dans notre famille, ça n'existait pas!
Euh ... mon papa n'était pas là souvent parce qu'il était sur la route donc maman gérait tout à la maison. C'était l'autorité. C'était ma meilleure amie. Elle était très avant-garde. Elle portait des pantalons quand les nanas n'en portaient pas à cette époque-là.Euh... Elle fumait, elle conduisait. Ses belles-soeurs, elles faisaient pas ça.
Mon père, c'était le ... le gros ... le gros nounours. Il était assez imposant mais j'ai une image de lu avec des petits chatons dans ses bras où on avait ... on savait qu'il n'allait pas leur faire du mal.
Mon papa avait neuf ans de plus que ma mère. Un homme barbu et les seuls hommes qui m'intéressaient, c'était les hommes barbus bien évidemment, beaucoup plus vieux que moi bien évidemment, mariés le plus souvent et c'était parfait parce que, comme ça, je n'avais pas besoin de m'engager.*Je commençais toujours mes relations amoureuses en disant : " Y'a un début. Y'a une fin. Entre les deux, ça va être super. Je vais être fidèle. Toi, si tu veux pas l'être, ça me dérange pas. Mais un jour, ça va s'arrêter.C'est comme ça. Me parle pas de me marier. Me parle pas d'avoir d'enfants, ça m'intéresse pas. C'est pas mon projet.C'est pas ce que je veux faire de ma vie."
J'ai jamais eu de manque d'être ... j'ai jamais eu le manque d'être amoureuse parce que je savais pas ce que c'était. Je n'étais pas tombée amoureuse à vingt ans. J'étais toujours pas tombée amoureuse à trente et j'étais toujours pas amoureuse à quarante. C'est..., ç'a été le cheminement de mon, de mon coeur. Je me disais : "Tiens, c'est chouette. Mes parents , visiblement, c'est un grand amour qu'ils vivent. Euh... Eh bien, je connaîtrais jamais ça. C'est pas grave.
Il y a des hommes avec qui ça s'est passé normalement, avec qui je suis restée en bon termes et y en a, notamment le dernier, ça a été un petit peu plus difficile. C'était à l'époque quelqu'un pour qui je travaillais, c'était mon client et un jour on a un rendez-vous en région parisienne pour parler de m'engager à joindre son équipe. Et à la fin du rendez-vous, il met sa main sur la mienne et il me dit : "Mais je peux pas travailler avec toi, j'ai été amoureux de toi depuis le jour où je t'ai rencontré. Et donc on a pris l'ascenseur et notre histoire a commencé. C'était fabuleux parce que c'était toujours fun, on se retrouvait dans des conventions, on se retrouvait dans des hôtels ou on allait se passer un weekend de temps en temps donc c'était que du fun, c'est pour ça que les hommes mariés ça m'intéressait parce qu'il y avait pas la vie quotidienne, il y avait pas le... Moi j'ai toujours eu peur de me lasser euh j'ai toujours eu envie d'une vie, s'il y a une seule chose dont j'ai rêvé c'est d'avoir une vie excitante et c'est la vie que j'ai. Mais il est arrivé un moment où ça ne me convenait plus parce que ça commençait à devenir un petit peu moins excitant, un petit peu moins sympa et je ne savais pas, je n'ai pas su m'en dégager et donc il est arrivé un moment où j'ai pris la décision de partir aux Etats Unis et ça a coïncidé avec le décès de mon père donc c'était parfait. Donc je suis à la voix du Nord, le journal à Lille, et je fais des interviews, des audits annuels de journaliste. Je suis dans le bureau qui m'est affecté et je reçois un coup de fil de ma mère. Jamais elle ne m'a appelé sur mon lieu de travail et elle me dit : "papa est malade" je lui dis "d'accord" "il a un problème d'estomac" - Bon d'accord. Et là on s'organise un petit dîner ensemble. Et mon père qui est toujours très...qui est jovial et de bonne humeur, ce jour-là, quand maman s'échappe pour aller aux toilettes, me dit... je lui dis : "mais pourquoi tu vas pas à l'hôpital ? Pourquoi tu te fais pas opérer ? Il me dit dans son vieux jeu classique : "de toute façon quand on rentre à l'hôpital, on en sort plus malade que quand on y arrive. C'était un petit peu la façon de penser des personnes de cette génération. Je lui dis : "Mais enfin c'est stupide. Va te faire opérer et puis on en parle plus. Ca c'était au mois de mai. En août il était plus là.

by dommibor91 0:00:40 - 0:28:24

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(musique)

En février dernier, aux Césars, la réalisatrice Céline Sciamma est montée sur scène pour recevoir le prix de la meilleur adaptation pour "Ma vie de courgette". C'est un film d'animation de Claude Barras qu'elle a adapté d'un livre de Gilles Paris, et ça raconte l'histoire d'un petit garçon qui débarque dans un orphelinat et retrouve un foyer auprès des enfants malmenés et meurtris. Sur scène, Sciamma a dit "Je crois que les récits qui nous parlent, et qui nous touchent, individuellement, c'est aussi les récits qui nous manquent, collectivement et je crois qu'on avait besoin de ce récit d'adoption, de ce récit d'accueil, de ce récit de refuge. Je crois qu'on avait besoin de ce récit qui dit que la famille ça s'invente, ça se recompose, ça se choisit. Je crois qu'on avait besoin, a-t-elle dit, d'un récit qui nous ressemble, c'est à dire un récit du côté des sensibles, des fragiles, un récit du côté des amitiés solidaires, des humiliés, des vrais. Ces récits dont parle Céline Sciamma, on les trouve souvent dans l'art, dans la fiction, au cinéma, dans la littérature. On les investit. Ils nous ressemblent et nous permettent de nous ressembler. Mais les récits qui nous manquent sont aussi parfois les nôtres, un pan de vie qui a été tû, comme une béance, et dans le secret, nous a entravé. Aujourd'hui dans Transfert, quelqu'un a qui il a manqué pendant la moitié de sa vie, un bout de son propre récit. C'est quelqu'un qui s'appelle Gwen, que j'aime infiniment, qui est ma cousine, et qui m'a raconté son histoire.

(musique)

Je me suis toujours dit que j'étais, euh ..., que je fonctionnais pas comme les autres, que j'arrivais pas à toucher une part de mes émotions, que les autres arrivaient à toucher. Euh..., mais jusqu'à ce que j'apprenne la vérité je ne me suis jamais dit "Ah peut-être que c'est euh..., peut-être que c'est dans ma famille, peut-être que c'est quelqu..., jamais.

Je me souviens, euh..., je devais avoir vers euh... seize ans. Je me vois dans le jardin chez mes parents en/et leur disant de toute façon, moi, je ne marierai jamais. Et c'était une évidence. Plus tard je me suis dit euh... "Peut-être que j'aimerais avoir un enfant, mais je le ferai pour moi toute-seule", parce que je ne me voyais pas rester avec le même homme jusqu'à la fin de mes jours. C'était pas possible. Peut-être parce que la/l'histoire de mes parents était tellement belle. Je ne me sentais pas euh..., je ne pensais pas que j'allais pouvoir la renouveler. Mais je ne me suis jamais vue mariée, avec des enfants. Je ne me suis jamais vue dans ce schéma traditionnel. Ça n'existait pas pour moi, c'était pas possible.

Le couple de mes parents c'était euh..., on savait qu'ils étaient amoureux, euh... ils se câlinaient, ils se faisaient toujours des bisous. Mon père euh... lui mettait toujours la main au derrière (hi ha !), c'est une image que je..., que ..., pour moi c'est l'image idéale d'une bonne relation. C'est .., je peux pas m'en empêcher, si..., l'homme avec qui je suis me pelote pas les fesses (hi ha !) ça le fait pas (ha ha ha ha !). Et euh..., donc je crois que c'était à la fois euh... sensuel, tendre, euh... c'était jamais exhibitionniste. Quand il y avait des repas de famille, euh... ben on savait qu'ils allaient euh... faire une sieste, et on se doutait bien que c'était une sieste crapuleuse, mais c'était pas euh..., il y avait jamais de vulgarité. Il y a jamais eu de mots vulgaires dans notre famille, ça n'existait pas. Euh... mon papa n'était pas là souvent parce qu'il était sur la route. Donc maman gérait toujours à la maison. C'était la..., c'était l'autorité. C'était ma meilleure amie. Elle était très avant-garde. Elle portait des pantalons quand les nanas n'en portaient pas à cette époque là. Euh... elle fumait, elle conduisait, euh... ses belles-sœurs elles faisaient pas ça. Mon père c'était euh... le... le gros... le gros nounours. Il était assez imposant, euh... mais euh... j'ai une image de lui avec des petits chatons dans ses bras où on avait..., on savait qu'il allait pas les..., qu'il allait pas les toucher, qu'il allait pas leur faire du mal.

Mon papa avait neuf ans de plus que ma mère. Un homme barbu et... les seuls hommes qui m'intéressaient c'étaient les hommes barbus, bien évidemment, beaucoup plus vieux que moi, bien évidemment, mariés, le plus souvent, et euh... c'était parfait parce que comme ça ben je n'avais pas besoin de m'engager. Je commençais toujours mes relations amoureuses en me disant "Y'a un début. Y'a une fin. Entre les deux ça va être super. Je vais être fidèle. Toi si tu veux pas l'être, ça me dérange pas. Mais un jour ça va s'arrêter. C'est comme ça. Me parle pas de me marier. Me parle pas d'avoir d'enfants. Ça ne m'intéresse pas. C'est pas mon projet. C'est pas ce que je veux faire de ma vie".

J'ai jamais eu de manque d'être de..., j'ai jamais eu le manque de..., de... , d'être amoureuse parce que je savais pas ce que c'était. Euh... je n'étais pas tombée amoureuse à vingt ans, je n'étais toujours pas tombée amoureuse à trente et j'étais toujours pas amoureuse à quarante. C'est euh..., ça a été le..., le cheminement de mon..., de mon cœur. Je me disais tiens c'est chouette mes parents euh..., visiblement c'est..., c'est un grand amour qu'ils vivent. Euh... eh ben..., je connaîtrai jamais ça. C'est pas grave.

Y'a des hommes qui..., pour qui ça s'est euh..., euh... passé... normalement, avec qui euh... je suis restée en bons termes, et y'en a euh..., notamment le dernier, ça a été un petit peu plus difficile. C'était, à l'époque, quelqu'un pour qui euh... je travaillais, euh... c'était mon client, et un jour, on a un rendez-vous en région parisienne pour parler de m'engager euh... dans son..., à joindre son équipe. Et à la fin du rendez-vous, il met sa main sur la mienne et il me dit euh..., mais..., je peux pas travailler avec toi. J'ai été amoureux de toi depuis le jour où je t'ai rencontrée et donc euh..., on a pris le... l'ascenseur (hi hi hi ha!) et notre histoire a commencé. C'était fabuleux parce que c'était..., c'était toujours fun. On se retrouvait dans des conventions. On se retrouvait dans des hôtels. On allait se passer euh... un week-end de temps en temps euh... Donc c'était que du fun. C'est pour ça que les hommes mariés ça m'intéressait parce que y'avait pas la vie quotidienne, y'avait pas le... Moi j'ai toujours eu peur de me lasser. Euh... j'ai toujours eu envie d'une vie... Si y'a une seule chose dont j'ai rêvé c'est d'avoir une vie excitante, et c'est la vie que j'ai. Euh... mais y'a des moments où ça ne me convenait plus parce que euh... ça commençait à devenir euh... un petit peu moins excitant, un petit peu moins sympa, et euh... et je ne sa..., je n'ai pas su, je n'ai pas su m'en dégager euh..., et donc euh..., il a..., il est arrivé un moment où j'ai pris la décision de partir euh..., à..., aux États-Unis, et ça a coïncidé avec le décès de mon père. Donc c'était parfait.

Donc je suis à..., à la Voix du Nord, le journal à Lille et je fais des interviews, euh... des..., des audits annuels euh... de journalistes. Et... je suis dans... le bureau qui m'est affecté, et je reçois un coup de fil de ma mère, qui jamais ne m'a appelée sur mon lieu de travail, et elle me dit euh... "Papa est malade". J'ai... d'accord. Euh... il a un problème de... d'estomac euh... de..., de... bon, d'accord. Et donc on s'organise une petite..., un petit dîner ensemble, et mon père qui est toujours très euh..., qui est jovial et qui est de bonne humeur euh... ce... ce jour-là, quand maman euh... s'échappe pour aller aux toilettes me dit euh... Ben j'y dis pourquoi tu vas pas à l'hôpital? Pourquoi tu te fais pas opérer? Il me dit euh.. dans son euh... vieux jeu classique "De toute façon euh... quand on rentre à l'hôpital euh... on en sort plus malade que quand on y arrive". C'était un petit peu la façon de penser de... des personnes de cette génération. Je lui dis "Enfin, c'est stupide euh... va te faire opérer euh... et puis on en parle plus. Euh... ça c'était au mois de...mai. En août il était plus là.

Donc moi quand euh... j'ai appris qu'il allait euh.. qu'il allait décéder, euh... j'ai dit à mon boss, à Yves, je lui dis euh... "Yves mon papa est en train de mourir et il faut que je sois avec lui". Donc je suis partie... pendant deux mois. Ma maman travaillait toujours bien sûr et puis euh... donc il avait son lit d'hôpital dans la..., dans le salon et... hé ben on s'est occupées de lui quoi. Donc j'ai passé deux mois où on s'est..., on s'est presque rien dit mais je passais mes journées avec lui. Yannick était..., mon frère était en Bret..., aux États-Unis et donc je lui ai dit Yannick il va falloir que tu viennes, ça devient urgent. Euh... et euh..., bon ben on passait nos journées à s'occuper de lui et l'un des derniers souvenirs que j'ai c'est.... Il avait son arbre dans le jardin, son palmier. Il avait sa chaise longue. J'étais en train de lui couper les ongles de pieds, pour le faire beau, et puis euh..., euh... la copine de Yannick est arrivée. Elle lui a fait un massage et puis papa me dit "Ben elle au moins elle est douce (ha ha ha!). Parce que moi il m'appelait Soupline..., parce que j'étais pas... j'étais pas de la plus grande souplesse... euh... manifestement. Et puis il se faisait..., il avait des piqûres de morphine tous les jours..., plusieurs fois par jour et quand les infirmiers venaient il disait "Ma fille, elle court tous les jours", comme si c'était un truc exceptionnel (ha ha!). Donc euh..., on a eu un peu de..., un peu de temps ensemble mais..., mais on s'est jamais dit qu'on s'aimait, parce que c'était évident. Mais... avec du recul ça aurait été bien que je lui dise que je l'aimais.

Ça fait euh... vingt ans cette année. Euh... le vingt-cinq août. Il avait soixante deux ans. J'en avais trente-cinq, et mont petit frère en avait vingt-sept. Je prends quatre mois. Je prends mon sac à dos et je me fais euh... l'Everest Beskamp. Donc euh... je fais quatre mois à marcher, pendant huit-dix heures par jour, toute seule, sans guide, sans sherpa, avec ma carte, euh... mon sac à dos et euh... et mon cœur qui souffre. Et... après Katmandou, euh... après le Mont Everest, j'ai loué un vélo et je suis allée à Lhassa, et ensuite je suis rentrée. Et là, je me suis dit "Je prends ma décision, je pars aux États-Unis", parce que mon petit frère était là et qu'il souffrait et que je voulais être près de lui.

Donc je rentre en Br..., en France, et donc je prends la décision de partir aux États-Unis, et je dis à maman "Eh ben la première année sans papa à Noël, on va faire..., on va faire Noël chez Yannick, aux États-Unis. Et..., je nous vois, dans l'avion, euh... donc papa était décédé en août, donc c'est décembre, fin décembre, et j'ai toujours parlé très ouvertement à maman euh... Et donc je lui dis euh... "Et à part papa, y'a eu qui?", et elle me dit "Y'a jamais eu personne d'autre. Papa était le seul homme de ma vie. Et je souffre pour elle et je me dis "La pauvre, ça doit être horrible".

Pendant mon séjour aux États-Unis, euh..., je revenais régulièrement en France et... j'allais chez mes grands-parents. Je les adorais. Ils ont connu la guerre. Ils ont bossé. Ils gagnaient pas beaucoup d'argent. Ils ont quitté la Bretagne pour venir bosser à Paris, euh..., et pour eux c'était leur vie, travail, travail, travail, dépenser peu..., donc ils était pas..., ils étaient pas glamoureux. Ils étaient pas euh..., c'était pas excitant d'être avec eux, mais quelque part, moi, ça... je les adorais, et je savais qu'ils m'adoraient. Donc on avait une relation très très très proche. Et euh..., une fois, on est à table, déjeuner, juste tous les trois, et... on parle de maman qui.... faisait quelques cachotteries, elle nous avait pas dit qu'elle avait quelqu'un... euh euh... qui était pas..., qui était un petit peu brutal. On s'en était aperçus parce qu'elle avait quelques... quelques bleus de-ci de-là et euh..., et on est perturbés qu'elle nous en ait pas parlé. Euh... et..., à un moment donné, mon grand-père me dit "De toute façon, ta mère elle a toujours été cachottière. Elle a jamais été franche". Ah, bof, je trouve ça un peu bizarre mais bon. Et il me dit "Et je vais te dire quelque chose que personne ne t'as encore jamais dit, et que personne ne te dira jamais. Ton père, c'était pas ton père". Et là, tout s'écroule. Je me dis que..., au fond de moi j'avais toujours un doute. On a des photos à la maison où, euh..., je suis au mariage de mes parents. Bon, maintenant, c'est..., personne n'y porterait intérêt, mais euh..., à cette époque-là, cette génération-là, c'était un petit peu bizarre. Et... quand je disais "Ben pourquoi je suis sur une photo de mariage?", euh... la réponse c'était, euh..." Tu es une enfant de l'amour". Alors on était pas mariés. On s'est mariés quand t'avais trois ans... Bon, OK pas de "blème". Euh... et je me suis rendu compte qu'en fait, euh..., y'avait plein de petits euh... détails qui ne s'expliquaient pas. Et en fait, euh..., la..., la réponse est simple, c'est que mes grands-parents maternels m'ont élevée depuis ma naissance jusqu'à mes trois ans.

Donc euh... le dîner se..., le déjeuner se finit. Ma grand-mère qui ne supportait pas de faire de bulle, euh... était assez en colère. Elle était pas contente après son mari, en lui disant "Je t'avais dit qu'il fallait pas lui dire..., ça va lui faire du mal". Et là je lui dis "Tu sais mamie c'est la meilleure chose que tu puisses faire. Le plus beau cadeau que vous puissiez me faire c'est de m'avoir dit la vérité. J'ai toujours su qu'il y avait quelque chose de bizarre en moi. J'ai toujours su que... j'avais peur... d'être abandonnée, que j'avais peur qu'on me laisse, et à ce moment-là je ne me rendais pas encore compte parce que c'était, bon, j'en prends plein la tête, je ne me rendais pas encore compte que ça allait ouvrir tellement de choses et qu'en fait ça allait complètement me libérer. Que ça allait complètement ouvrir mon cœur. Et que ça allait m'apprendre que... (pfou!). Eh ben maintenant je vais aimer.

Je leurs dis au revoir. Je leurs dis que je les aime et puis je pars. Ma première chose que.., la première chose que je fais c'est..., je prends le téléphone, j'appelle mon petit frère. Et je dis "Yannick, t'as aucune idée de ce qui va..., de ce que je vais dire. Je viens d'apprendre quelque chose qui nous touche tous les deux. Eh ben, papa c'était pas mon papa. C'est ton papa à toi, mais c'est pas mon papa à moi". Et Yannick il s'effondre. Parce qu'en fait, ce qui est terrible, c'est que... tout le monde, sans exception, le savait autour de nous. Ça veut dire que..., tout le monde nous a menti, depuis le début. Personne n'a jamais partagé le secret, par amour pour mon père. Et c'est ce que mon grand-père m'a dit. C'est un petit peu conflictuel, c'est de se dire "Ils me l'ont pas dit parce qu'ils se sont protégés. Ils me l'ont pas dit parce qu'ils m'ont protégée. Mais peut-être qu'à la fin, eh ben c'était même plus un mensonge. C'est peut-être que j'étais sa fille".

J'ai été une adolescente tellement difficile. J'aurais tellement pouvoir aimé lui dire "Merci d'avoir... été tellement généreux, tellement bon pour moi. Alors que je suis même pas de ton sang". Il aurait pu me dire euh... "Mais tu me gaves, toi, avec tes conneries". Il l'a jamais fait. Et ce qui m'ennuie..., de la part de notre mère, c'est que..., c'est pas cool. Elle l'a toujours fait, euh..., fait paraître que, lui il était rétro, il était vieux jeu, et en fait, il a accepté dans sa famille une femme, une mère célibataire, à une époque où c'était vraiment pas, vraiment pas le truc, hein. Maintenant, bien sûr, on s'en fout. Mais..., il a imposé à ses parents qui étaient, bon sang qu'ils étaient vieux jeu ces gens, euh..., qu'il aimait une femme et que ben..., il allait l'accepter telle qu'elle était. C'est..., je trouve ça sidérant.

J'en ai voulu à la terre entière et puis après j'ai essayé de faire la paix avec ma mère, et puis je me suis rendu compte que c'était impossible parce qu'elle mentait sur tout. Donc, je ne saurai jamais qui est mon père. Elle habitait au fin fond de la Bretagne. Tout le monde connaît tout le monde. Tout le monde sait ce qui se passe dans les familles et.., et c'était la dernière chose qu'on voulait. C'était être enceinte sans avoir été mariée. C'était euh... la honte. Ma grand-mère, euh.., ils en ont fui la Bretagne à cause de ça. Ils sont venus s'installer à Paris à cause de ça. Ma grand-mère, elle a eu des cheveux blancs euh..., du jour au lendemain, euh..., c'était un euh.., un village catholique. Ça ne se faisait pas d'avoir un, ça ne se faisait pas de..., ça ne se faisait pas d'être une fille-mère. Je suis sûre qu'elle a plu à des mecs, euh.., et peut-être qu'elle a été légère, mais je m'en fiche éperdument. Elle aurait pu me le dire. Ça n'avait aucune importance pour moi. Et à cette époque-là y avait pas d'avortement. Donc elle était, euh..., elle était..., elle s'est..., elle s'est faite avoir, peu importe comment. Et donc elle a fui la Bretagne, enceinte. Elle a accouché toute seule. C'est..., c'est..., c'est inouï son histoire. Ça me fait mal pour elle. Qu'elle ait pas pu partager avec moi. Peut-être qu'elle m'a pas fait confiance. Peut-être qu'elle avait peur que je la rejette, que je les rejette. Mais..., je pense que ç'aurait été un beau cadeau à me faire que de me dire la vérité, parce que peut-être que j'aurais pu rencontrer l'homme de ma vie plus tôt. Mais en fait, la beauté de l'histoire c'est que je l'ai rencontré (ha ha ha!). Donc euh..., donc eh ben mes grand-parents ils m'ont fait ce cadeau-là.

Au fil des années qui ont passé après... avoir eu cette révélation, je me suis rendu compte que... je restais longtemps sans homme dans ma vie. Et un jour, je me suis dit "Je suis prête à avoir une histoire amoureuse et... j'espère que je vais tomber amoureuse". Et c'est la première fois que j'ai eu envie d'être amoureuse.

Comme je travaille de chez moi, je peux pas euh.. rencontrer des gens dans ce contexte-là. Je...mets mon profil sur un site Internet. Je fais beaucoup de rencontres, qui n'aboutissent à rien, et je ne retombe pas dans le vieux schéma de... "Eh ben, je commence et puis on verra bien". Je sélectionne, jusqu'à ce que je rencontre Jo. Un mètre quatre-vingt quinze, quatre-vingt quatorze, quatre-vingt quinze, euh..., cheveux blancs, superbes yeux bleus, mince, avocat, intelligent... sur papier, deux grands enfants, et euh..., on décide de se rencontrer. Il arrive euh.. en se..., notre première rencontre c'est près de chez moi, dans un bar, classique, et euh... je le trouve un petit peu timide. C'est charmant euh... c'est séduisant. On a..., on passe une bonne heure ensemble..., c'est sympa, et on décide... de se... revoir. La deuxième fois euh... je prétends euh... que je vais à un club de jazz qui, comme par hasard, est à dix minutes de chez lui. Et donc je lui dis "Ben tiens, je vais aller à ce club de jazz, euh... demain soir, je sais pas, si t'es dispo, tu m'avais dit que t'aimais bien le jazz". Et comme je savais que j'allais partir en Europe le... le week-end qui allait arriver, je voulais pas prendre le risque qu'il m'échappe. Et la troisième rencontre, on a passé cinq heures dans un restaurant à... à se raconter notre vie et.., donc je lui ai dit "Mais t'attends quoi dans cette euh... dans cette relation, dans cette..." On s'était encore pas embrassés hein, pas eu de bisous hein. Quelque part, dans le plus profond de moi je savais qu'il allait être important et je voulais pas que ce soit facile. Donc euh... je lui demande.... "Qu'est-ce que tu attends de..., de cette..., d'une relation à cette..., à cette époque de ta vie, tu en es où..., c'est quoi pour toi?". Et donc il me dit euh..., d'une façon très nonchalante... "Moi ce que je recherche, ben c'est d'avoir des... des relations sociales, d'avoir une... une bonne amie avec qui je puisse avoir du bon temps". Moi j'interprète: "Bon, tu veux des nanas pour te les sauter quoi hein, soyons clairs (ha ha ha!)", et euh... Et donc là il me dit "Et toi qu'est-ce que tu attends?". Et je lui dit "Moi, ce que je veux c'est de rencontrer..., c'est rencontrer quelqu'un dont je vais tomber amoureuse". Le lendemain, je reçois un e-mail. Et il me dit euh..." Tu sais au fait", et on devait se retrouver ce soir-là pour aller au Blue Nut pour écouter un musicien dont euh..., qu'il aime particulièrement. Donc je nous avais eu deux tickets, et il me dit euh... "Tu sais, ce que je t'ai dit hier soir, faut que je t'en reparle, au sujet de ce que j'attends d'une relation.

Il vient me rechercher chez moi. On traverse..., on conduit sur le George Washington Bridge, et là il me dit euh... "Tu sais je pense que... j'attends la même chose que toi, et... je veux pas te laisser passer". J'ai su, là, avec lui, que je tombais amoureuse. Je suis tombée raide dingue de Jo, et ça fait huit ans. Et je suis raide dingue de Jo.

Il est arrivé un moment donné, peut-être deux ans après euh... qu'on commence, où je me suis dit euh... il faut qu'on se marie. Je..., moi je veux me marier avec cet homme-là. Et..., il avait été marié. Ça s'est pas bien fini, et je me suis dit euh... "Il va jamais penser à me demander en mariage, parce qu'il va.., il va se dire "Elle a quarante euh... huit ans, euh... elle a jamais été mariée. Elle a toujours dit clairement dans son entourage que c'était pas son schéma. Euh... moi je vais me ramasser une gamelle si je lui demande de m'épouser"". Donc un jour on est dans un... dans un bar, on... on s'assied au bar et on mange et je lui dis euh... "Tu envisagerais de te remarier un de ces jours ou tu es complètement perturbé par ce qui s'est passé?". Et là il me regarde, il me fait un gros sourire et il me dit "Je pense que quand mes histoires euh..., quand ma situation financière sera améliorée, j'envisagerai de..., une proposition en mariage".

Mes cinquante ans arrivent il me demande pas en mariage. Et là je suis comme une gamine. Je me dis "Tu es exactement dans le schéma de ces nanas qui t'ont fait rire toute ton existence. Peut-être qu'il va me demander en mariage ....." mais là t'es comme... une gamine à te dire "Est-ce qu'il va me proposer, est-ce qu'il va me proposer?" Quelques mois plus tard, il va fêter ses soixante ans. Je nous réserve un bon petit restaurant. Il arrive à la maison et... on a deux chats. Donc on nourrit les chats avant de partir au resto, et il me dit euh... "Tu veux bien me donner les boîtes de nourriture de chats qui sont dans..., dans notre boîte... à pain habituelle. J'ouvre la boîte à pain et je vois... une boîte de bijoux de chez Chopard, et... je... je me... je freeze, je... non, c'est pas je freeze, je gèle (ha ha ha!) et je les.., je les..., et il me dit, je lui dis "Non! je ne la touche pas. Tu me la donne (ha ha ha!). Je ne veux pas la toucher, je veux que ça soit toi qui me la donne. Je veux que tu fasses pour de vrai. Et donc, je vais m'assoir sur la chaise, et je tremble, et donc il se rapproche de moi, il se rapproche de la table et il me demande en mariage. Et je me lève, et je m'écroule et on s'embrasse et c'est MAGNIFIQUE! Et c'est comme si j'avais quinze ans! C'était le plus beau jour de ma vie. Non, le plus beau jour de ma vie c'est le jour de mon mariage. J'en pleurais avant que ça arrive et hé! je peux encore en pleurer aujourd'hui (ha ha, ha ha !).

Je me dis que j'ai perdu euh... quarante huit ans euh... d'amour, quarante huit ans de... de vie amoureuse. Alors de temps en temps on se dit avec Jo "Si on s'était rencontrés avant ça l'aurait pas fait". Mais, de m'avoir privée d'une telle..., d'un tel bonheur. D'être amoureux c'est tellement fort. Jo il va avoir soixante cinq ans. J'ai quoi? Je vais avoir vingt..., vingt années avec lui peut-être de bonheur. Peut-être pas. Alors d'un autre côté c'est aussi ce qui nous rend euh... terriblement conscients que ce qu'on a retrouvé dans l'un et l'autre est précieux, et c'est ce qui nous fait apprécier tant que ça le bonheur que l'on a retrouvé, et que l'on travaille tous les deux à..., à le protéger ce bonheur-là. Mais j'aurais pu avoir une vie totalement différente euh... si euh..., si ils avaient pas menti.

(musique)

J'ai réalisé cette épisode avec Alexandre Monial, Pauline Thomson à la musique, Jean-Baptiste Bonnet au mixage. On attend toujours vos commentaires sur Facebook, sur iTunes et en attendant le prochain Transfert, tâchez de rire comme Gwen, (ha ha ha ha!). A très vite.

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