Oui il n'y avait que des...
Il n'y avait que de la campagne à l'époque à Annecy-le-vieux, il n'y avait pas beaucoup de...
Il n'y avait pas de maisons, enfin il n'y avait pas beaooup de maison...
Ah c'était des fermes surtout hein
Que des fermes, que des fermes
Ah ouais ça n'a plus rien à voir avec maintenant
Et Monsieur Lamy je me souviens, qu'est-ce que j'étais, qu'est-ce qu'on était, qu'est-ce qu'il était gentil Pierre Lamy. C'était le mari de Madame Lamy qui nous faisait la classe.
La classe, oui.
Et il venait souvent voir sa femme, tu vois.
Donc tu l'as vu toi ?
Oh bien sûr que je l'ai vu, puisque je...
Il était grand ?
Il était grand, beau, puis beau mec. Oh moi j'étais pas mal aussi. Et quand il a été arrêté,là, à Saint-François, il a été torturé, on lui avait fait un colis, puis, tu sais, on lui avais marqué des trucs sur son gobelet, tout ça.
Ouais.
Mais il a jamais revendu...
Et il est mort torturé, lui, non ?
Oh oui oui.
Il était, il était résistant lui ?
C’était un grand résistant hein.
Mmh. Pierre Lamy ouais.
Il l’on torturé hein là-bas, sous, tout en bas, dans les, bah où ma maman, bah elle a travaillé aussi quand elle habitait rue Royale. Elle allait, pour nous payer la cantine, elle coupait du bois. Puis elle a faillit accoucher de Marius, je crois.
Oh bah oui lui il est né en quoi ? Non mais lui il est né en trente-quatre [1934]. Non ?
Il est né en 34, il est de 34.
Oui donc heu c’était avant la guerre.
Avant la guerre.
Et à Annecy, pendant l’Occupation, c’était… Enfin, c’était tranquille, c’était comment ? T’avais peur de te balader dans les rues, ou ?
Ben non y’avait pas trop [???], c’étaient plutôt mes sœurs.
Mais c’était dangereux de se balader dans les rues ?
Non, non, Maman elle descendait tout le temps en bicyclette, elle allait faire les courses, quand heu… Y’a que quand y’a eu l’histoire des miliciens, et puis y’en a un qu’à été attaqué. Ils l’ont laissé pour mort dans le champ, où ils l’ont pas trouvé. Et quand je pense que les risques que mes parents ils ont pris, dis donc. Enfin ils ont pas mis le blessé chez nous, quand même. Mais ils l’ont mis juste en face. Nous notre maison elle était là, hé ben juste en face il y avait la ferme de Monsieur Nevel.
Oui ?
Hé ben ils l’ont mis là, et c’est là ils ont tout déchiré les papiers de.Mais ma maman elle était pas bête elle en a mis, elle en a caché, tu sais là…
C’était une maison mais il y avait quand même des fissures.
Oui.
Elle cachait les …
Les papiers dans les fissures ?
Elle a toujours été…
Maligne ?
Maligne, maman.
Elle a … Comme elle s'est toujours débrouillée, elle travaillait chez des gens riches et puis eux, ils achetaient au marché noir, alors donc ils donnaient les tickets de coton - tu sais comme on était pas mal d'enfants - on avait, quand on pouvait pas acheter…
Oui vous aviez des tickets de rationnement.
On se faisait des échanges, tu vois.
Mais tu m'avais dis qu'ils avaient hébergé un…
Ils ont hébergé, ben, ce milicien, heu pas ce milicen, ce heu…
Résistant ?
Un résistant. Et nous on voulait (guiller ???) derrière la porte, parce qu'ils voulaient pas qu'on voie. Et donc ils l'ont sauvé, hein. Et il est revenu après pour les remercier.
Ah d'accord.
Mais il s'est fait tuer par la suite.
Ah bon ?
Il s'est fait tuer. Ils ont appelé un médecin. Tu sais il y avait des médecins qu'étaient pour… c'était pas pour les miliciens… Mais les miliciens c'étaient des salauds hein.
C'étaient les pires, non ?
Ah ouais. Mes parents ils en avaient pris un risque là, ils auraient pu tout le temps attaquer.
Ouais. Mais ils l'ont fait peut-être par humanité, ou…
Et c'est ma maman, avec heu, qui ont été chercher le blessé hein. Dans le sang, hein. Faut le faire, hein.
Elle y était allé avec qui ?
Ben sûrement avec mon papa.
Putain ils sont allé le chercher dans le champ et ramener…Ils auraient pu… Un voisin aurait pu les voir.
On a eu de la chance, ce jour là il n'y avait pas les exercices de tir.
Ah oui.
Ca a été une chance pour eux.
Bah de toutes façons ils y seraient pas allé.
Ils étaient cons les Allemands aussi, parce que des fois ils s'amusaient, ils tiraient sur les volets. C'était vraiment…
Ouais. C'était…
Mais vraiment elle a jamais eu de problème pour heu… Elle allait en ville, peut-être parce qu'elle allait faire ses ménages, tu vois. Et puis moi quand j'ai eu l'appendicite hé ben on habitait à Annecy-le Vieux. Elle venait à bicyclette jusqu'à l'hôpital m'apporter du tonimalt, parce que comme elle travaillait chez Monsieur Rose, du tonimalt, des biscuits. Non, ben, on n'a pas manqué hein.
Mais est-ce que tu trouves que - bon même si c'est vrai qu'a ton époque ils ont jamais été riches de toutes façons, vous avez jamais… - Mais est-ce que tu trouves qu'aujourd'hui le prix de la vie, il est plus cher qu'à l'époque ? Est-ce que tu trouves que quand t'étais jeune c'était plus facile pour acheter à manger ?
Ben je veux dire que quand t'étais, quand on était jeune, hé ben il y avait le riche et le pauvre, hein. Ca c'était net, hein.
Ah oui c'était l'un ou l'autre.
Ah oui, t'avais les filles qui venaient avec les chaussures, les autres les sabots. On allait à l'école…
Ah vous aviez pas de chaussures.
C'était des sabots, en bois. Et quand on a eu des chaussures, ben maman elle les ressemelait, c'est elle qui, ben, elle faisait cordonnier !
I'm not sure it's good material to learn french. Lots of grammatical mistakes and incomplete sentences. It's advandced bad oral french :o)
By the way i mispelled :
beaooup: is "beaucoup"
Il l'on torturé is : "Ils l'ont torturé"