French Script Request

-Rooo mais non Marcel je ne sais pas où il est, ça fait une heure qu'on devrait être partis à la montagne.
-Hey Jamie, c'est pas la peine d'aller à la montagne pour prendre de la hauteur.
-Ben t'es où?
-Ben, ça se voit pas, non? A la Tour Eiffel!Allez viens! On se rejoint en bas!
-A la Tour Eiffel?!Oh là là! Allez Marcel, à la Tour Eiffel?

Introduction/générique

-Fait pas chaud hein!Ben qu'est-ce que tu fais?
-Oh là là là là
-Ben elle n'a pas l'air jeune hein!
-Mais elle a beaucoup de succès car c'est le monument payant le plus visité au monde. 5 millions et demi de visiteurs par an! C'est énorme!
-Remarque elle à l'air drôlement haute hein
-Allez tu viens on monte. Par contre tu paies le billet.
-Non, pas besoin de billet, prends mon sac
-Il y a quoi là dedans?
-Des câbles pour monter, allez!
-Ca recommence, il ne paierait même le billet, lui.

-Hey bon courage Fred. A l'origine la Tour Eiffel mesurait 300 mètres mais aujourd'hui elle a grandi car on lui a rajouté des antennes. Aujourd'hui elle culmine à 324 mètres. Cette tour fut inaugurée lors de l'Exposition universelle de 1889 qui devait commémorer le centaine de la Révolution Française et pour cette évènement il fallait une attraction de taille. Tiens lui c'est Gustave Eiffel était déjà connu à l'époque pour ses constructions métalliques comme le viaduc de Garabit ou encore le squelette de fer de la Statut de la Liberté. Mais la Tour c'est même pas son idée.

Eiffel n'est pas l'homme qui a inventé la tour qui porte son nom. Ca semble paradoxal mais en réalité ce sont deux de ses principaux ingénieurs qui tous les deux en se concernant 3 ans avant l'ouverture de l'Exposition Universelle émettent l'idée de dessiner un projet un fou autour de 300 mètres de hauteur, 300 mètres pourquoi c'est une dimension symbolique, c'est 1000 pieds, c'est la plus haute tour qu'on aurait construite à l'époque.

Sur le premier dessin la tour ressemble à un vulgaire pylone de pont à six étages, après quelques modifications sur le croquis initial, Eiffel s'enthousiasme pour le projet qui remporte le concours pour l'édification d'une tour de 300 mètres à l'exposition universelle. Il faut dire que les autres concurrents étaient plus classiques. Non, mais vous imaginez ça sur le chant de Mars? ohohoh

En fait il aura fallu très exactement deux ans, deux mois et cinq jours pour construire la tour eiffel avec deux cents ouvriers sur le chantier. Alors on dit souvent que les pieds de la tour eiffel reposent sur des vernis hydrauliques et caissons remplis d'eau, ça c'est complètement faux, c'est une légende. Ils ne reposent pas non plus sur cette structure, c'est du toc, c'est pour le décor. Venez voir!

La preuve c'est complètement creux en fait les pieds de la tour eiffel reposent sur des fondations qui descendent parfois jusqu'à 15 mètres de profondeur et pour les construire ces fondations on a rentré justement un peu d'eau parce que Seine n'est pas très loin. On va y descendre. Allez.

Bah oui, regardez sur un plan de Paris, les piliers nord et ouest sont à deux pas de la Seine et toute cette eau a posé de sérieux problème pour atteindre le sol stable sur lequel on a bâti les fondations. Imaginez quand l'eau du fleuve s'infiltre dans le sol, les ouvriers risquaient de se retrouver dans la boue. Plus ils auraient creusé, plus l'eau aurait infiltré, plus ils se seraient retrouvés dans la boue, exactement comme nous comme on creuse un trou dans le sable au bord de la mer.

Eh bien pour éviter ce genre de problèmes, Eiffel avait une solution: un caisson parfaitement étanche dans lequel on envoie de l'air sous pression grâce à une pompe alors les hommes étaient à l'intérieur du caisson, ils creusaient et c'est finalement l'air sous pression qui chassait l'eau et l'empêchait de remonter. Alors les hommes rentraient dans le caisson par un sas et la terre était évacuée par le même sas.

Bah alors Jamie, la tour elle repose sur les caissons?

Ha ben non, parce qu'une fois qu'on a attend le sol stable eh bien on a coulé une dalle de béton, ensuite on a rempli le caisson de pierres et au-dessus du caisson on a construit un massif de maçonnerie. Cela dit, les caissons ils sont toujours là.

Bon alors reprenons, le chantier démarre le 28 janvier 1887, on creuse d'abord un grand trou pour les fondations, ha tiens, voilà les fameux caissons qu'on utilisait pour pouvoir creuser sous l'eau et par dessus on élève les massifs de maçonnerie. Au fait avec quoi on a construit tout ça?

Pour creuser les fondations de la tour Eiffel, on disposait de petits engins vapeur mais l'essentiel du travail se faisait à la pelle et à la pioche tout simplement hein. Ensuite on évacuait le déblai avec des petits wagons qui roulaient sur des rails. En fait des méthodes relativement artisanales avec peu de moyens mécaniques, même pour monter la structure de la tour on utilisait des petites grues à vapeur d'une puissance finalement assez limitée.

Limitée mais efficace, les fondations sont achevées en à peine quatre mois et les piliers s'élèvent enfin.

Et voilà sur quoi repose la tour Eiffel: des massifs de maçonnerie inclinés sur lesquels on a boulonné les pieds de la tour Eiffel, ces pieds ils sont au nombre de seize, quatre par pilier et c'est ce qu'on appelle les arbalétriers et si on regarde bien ils montent jusqu'au sommet! Eh!

Bah oui Fred parce que ces arbalétriers sont la véritable ossature de la tour, en quelque sorte. Mais dis-moi, avec toute cette déraille, elle pèse combien la tour Eiffel?

Combien elle pèse? Et bien c'est simple: sept-mille trois cent tonnes si on compte uniquement la charpente métallique et dix mille cents tonnes si on ajoute le poids des bâtiments et des ascenseurs. Il faut qu'elles soient solides les fondations Jamie hein!

T'inquiète pas la tour elle en va pas s'effondrer sur elle même

T'inquiète pas la tour elle en va pas s'effondrer sur elle même. Alors la Tour Eiffel elle pèse environ dix mille tonnes. Au passage dix mille tonnes ce n'est pas très lourd c'est le poids d'un immeuble de quatre cinq étages. Ensuite tout ce poids n'est pas concentré sur un point, il est réparti sur les quatre piliers. Dix mille tonnes divisées par quatre ça fait deux mille cinq cent tonnes par millier. Ensuite chaque pilier est constitué de quatre arbalétriers donc le poids est encore divisé par quatre, ça fait deux mille cinq cent tonnes divisées par quatre ça fait six cent vingt cinq tonnes par arbalétrier. Le poids est ensuite transmis au sol qui en fin de compte supporte trois à quatre kilomètre carrés et ça c'est pas très lourd, c'est beaucoup moins que ce que supporte un talon aiguille par exemple. Regardez en ce moment il y a trente cinq kilos sur chaque talon aiguille et croyez-moi je ne m'enfonce pas.

Eh bien moi j'en connais un qui a bien fait de ne pas mettre de talon aiguille. hihi

(bruits d'essoufflements): L'un des moments les plus délicats de la construction ça a sans douté été la construction du premier étage car il a fallu que les quatre piliers se rejoignent au même niveau et au millimètre près. Si ça n'avait pas été fait, probablement que la tour n'aurait jamais été construite car elle aurait été bancale, et ça c'est sans doute la grande prouesse de Gustave Eiffel. Je ne sais pas comment il a fait Jamie, mais il l'a fait. Oulah.

Il a réussi en plaçant sous chaque arbalétrier un verrin hydraulique autrement dit une énorme seringue, d'où la légende de la tour montée sur des verrins hydrauliques. Pour régler la hauteur des piliers, eh bien il suffisait de faire bouger les pistons des verrins en envoyant ou en retirant de l'huile avec une pompe (bruit de liquide). Bien sûr, une fois qu'on avait atteint la bonne hauteur, on enlevait les verrins hydrauliques.

Hey Jamie, pour régler la hauteur des arbalétriers d'accord, mais comment il a fait pour régler leur inclinaison?

Alors pou régler l'inclinaison des arbalétriers et faire en sorte que la tour fasse bien trois cent mètres, il a utilisé des boites à sable utilisées sous chaque arbalétrier. Et encore une fois, ce sont des énormes seringues pleines de sable.

Alors, les arbalétriers étaient volontairement trop à la verticale, en enlevant du sable, et bien, les arbalétriers descendaient et on trouvait ainsi la bonne inclinaison. Quand on l'avez trouvée, et bien, on calait tout ça pour que ça ne bouge plus.
Après la jonction du premier étage, la Tour est montée comme un mécano géant, chaque pièce est dessinée par les ingénieurs puis assemblée dans les usines Eiffel à Levalois, près de Paris. Et elles arrivent sur le chantier prêtes àn être montées.
Et surtout on a tracé les pièces avec beaucoup beaucoup de précision, au dizième de millimètre près, ce qui fait que lorsque les pièces arrivaient sur le chantier de la tour, elles venaient s'assembler, parce qu'on perçaient les trous en usine, et les trous devaient coïncider, bien entendu pour mettre les rivets. Et ces trous venaient précisement s'adapter de façon très, très précise. Il y a eu très peu de pièces qui ont été renvoyées en usine pour être retouchées. Donc c'est finalement cette grande, grande précision du dessin, du calcul, et de l'assemblage qui a permis finalement de mener à bien ce chantier très rapidement.
Et voilà ! C'est fini. Le 31 mars 1889 on inaugure l'exposition universelle, et la star, devinez qui c'est...Ah, encore bravo, Monsieur Gustave !
J'suis là Jamie, entre le premier et le deuxième étage dans le pilier est. On va essayer de rejoindre les gars qui travaillent là-haut sur les charpentes, parce qu'il faut dire quand même que la Tour Eiffel, c'est un chantier permanent. Il faut contrôler les charpentes, enlever la rouille, repeindre, éventuellement, il faut découper les pièces métallique qui sont trop abimées. Et il y a du travail car la Tour Eiffel est composée de plus de dix-huit millle pièces métalliques qui sont assemblées entre elles, comme vous pouvez le voir par des rivets. Des rivets comme on un fait plus d'ailleurs, sauf sur la Tour Eiffel, car aujourd'hui, quand on restore sur la Tour Eiffel, et bien, on remet des rivets, c'est une technique très bien pour fixer toutes ces pièces. On y va

Des rivets comme on un fait plus d'ailleurs, sauf sur la Tour Eiffel, car aujourd'hui, quand on restore sur la Tour Eiffel, et bien, on remet des rivets, c'est une technique très bien pour fixer toutes ces pièces. On y va

Alors poser un rivet, c'est toute une histoire. D'abord on chauffe un clou à tête ronde, sous l'action de la chaleur ce clou se dilate. Ensuite on le fait passer dans des trous qui ont été faits dans deux pièces métalliques. Comme le fer est chaud, il est malléable donc on va écraser la pointe. Mais ce qui va maintenir les deux pièces métalliques entre elles, c'est ce qu'il se passe en ce moment. Le clou est en train de refroidir et est en train de se rétracter et c'est ce qui va coller les deux pièces métalliques l'une à l'autre. Et des rivets comme ça, il y en a plus de deux millions cinq cent mille sur la Tour Eiffel.

Hey Jamie attends je vais essayer un peu le visio parce qu'il neige ici. Tu sais qu'on ne rencontre pas seulement des charpentiers sur la Tour Eiffel, on rencontre aussi des guides de haute montagne. Qu'est-ce que vous faites-là vous, c'est pourtant pas tellement votre terrain?

Moi, ah pas tellement.

Bonjour

Ca va?

Bien, bien.

Qu'est-ce qu'ils font les guides ici sur la Tour Eiffel?

Ben plein de choses en fait. Ben es guides euh ils sont là euh en ce moment on est en train de réparer l'ascenseur est pour donner un coup de main aux ascensoristes. On donne un coup de main pour assurer la sécurité, on donne un coup de main aussi aux électriciens, on monte leur boulottes, en fait on fait aussi de l'assistance techniques à des sociétés qui ont leurs spécialités.

Il y a des points communs entre la Tour Eiffel et la montagne, pour vous guides, vous vous faites plaisir ici?

On a un certain plaisir à travailler dessus car c'est une belle, c'est un bel édifice, la Tour Eiffel c'est quand même extraordinaire c'est une chance d'y travailler. C'est haut, il y a de l'air, ben euh aujourd'hui one le voit (rires) et puis

Il y a de la neige!

Oui, aujourd'hui il y a de la neige oui.

Bon, le deuxième étage c'est par où?
Là!

Ah ouais, j'y vais, je vous laisse, allez salut!

Salut!

Allez, deuxième étage, je vais essayer de rejoindre l'ascenseur ce coup-ci Jamie.
Allez c'est parti.

C'est ça Fred, bonne grimpette. Ah ou là là, ça en fait des étincelles. Et malgré tous ces travaux on a changé aucune pièce de l'ossature principale , la Tour Eiffel c'est du solide.

Ben qu'est-ce que tu fais là?

Ben j'attends l'ascenseur pour descendre au rez-de chaussée.

Et les escaliers?

Tu rigoles,non? Il y a mille six cent soixante-quatre marches entre le rez-de-chaussée et le sommet. Et oui une plus tu vas voir, celui-ci c'est une véritable petite merveille Viens voir! Cette ascenseur il date de dix huit cent quatre-vingt dix-neuf. Et tu sais comment il marche? grâce à la force de l'eau, c'est ce qu'on appelle un ascenseur hydraulique.

Alors comment fonctionne t-il cet ascenseur hydraulique? C'est simple, comme une énorme seringue, venez voir. D'abord il y a un énorme réservoir avec un gros piston. Quand le piston s'enfonce, l'eau est envoyée dans un cylindre et pousse un nouveau piston qui entraîne un câble relié a une poulie à l'extrémité duquel il y a la cabine de l'ascenseur qui monte. Pour redescendre, c'est l'inverse.

Ici Jamie, ça marche exactement pareil mais a une autre dimension bien sûr. Alors regardez bien, comme l'ascenseur est en train de monter, l'accumulator lui descend. L'accumulator c'est cet énorme cylindre jaune, il pèse cent trente tonnes et c'est lui qui vient appuyer, faire pression sur l'eau qui est enfermée ici à l'intérieur de la colonne. Dans cette colonne, il y a cinquante quatre barres de pression, c'est-à-dire cinquante quatre kilos au centimètre carré. C'est cette eau sous pression qui va pousser un piston, venez voir, c'est par là. (bruits de machine). Le piston lui il est horizontal et il vient pousser un chariot qui en avançant va tirer les ascenseurs grâce à tous ces cables, seulement voilà le problème c'est que le piston et le chariot ne peuvent parcourir que seize mètres alors que les cabines d'ascenseurs doivent parcourir cent quinze mètres pour monter jusqu'au deuxième étage. Tout le secret, toute l'astuce réside donc dans ces énormes poulies qu'on appelle le mouillage, qui offre une démultiplication si bien que lorsque le chariot avance d'un mètre les ascenseurs montent de huit mètres.

Et voilà ce que ça donne sur une vue générale. La cabine est ici, le mécanisme là avec l'idée de génie, ces poulies. Ces poulies servent à démultiplier les forces et les distances. Là en l'occurence ce sont les distances qui nous intéressent. Quand le piston parcourt un
centimètre, eh bien la distance parcourue par la cabine est multipliée par le nombre de points qu'il y a sur la cable. Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, on appelle le mouflage. La cabine parcourt donc huit centimètres et lorsque le piston parcourt seize centimètres, eh bien la cabine parcourt huit fois plus, cent vingt-huit centimètres.

Pour piloter ces ascenseurs hydrauliques, autrefois il y avait un conducteur qui était placé ici sur une nacelle juste en dessous des cabines. Et ici il pouvait ouvrir les vannes pour faire euh rentrer plus ou moins d'eau dans les circuits avec plus ou moins de pression. Et d'ailleurs ici il devait toujours avoir l'oeil sur ces énormes réservoirs jaunes que l'on voit tout en bas et qui guidaient la pression.

Wow, ça devait être chouette de conduite l'ascenseur. Et dites monsieur le conducteur. Comment on faisait pour démarrer?

Je prenais le volant, un petit coup de klaxon, les mecs ils fermaient leurs portent, ils disaient rien. Mes yeux, doung doung, je voyais tout. J'ouvrais mon volant mais j'ouvrais mon volant, je faisais vram et l'ascenseur montait jusqu'au premier étage. Et là il fallait absolument refermer le volant pour arrêter l'ascenseur à niveau sinon il ne s'arrêtait pas.

- Et vous n'aviez pas peur ?
- C'est vrai que c'était quand même assez angoissant, parce que vous étiez tout seul, tout seul dans la cabine, personne autour de vous, vous tourniez le volant, vous montez, "est-ce que je vais bien m'arrêter ?". Moi je n'avais pas cette crispation, non.

Mais voilà, c'est fini les conducteurs ! L'ascenseur a été automatisé. On lui a même rajouté des petits moteurs hydrauliques sur les côtés pour l'aider à avancer. Enfin, pour la tradition, on lubrifie encore le piston comme autrefois avec du suif.
Quant aux autres ascenseurs de la Tour, notamment ceux qui vont au sommet, et bien ils sont électriques, progrès oblige ! Et en matière de progrès, on peut dire que Monsieur Gustave, il s'y connaissait !

Rien ne déplaisait plus à Gustave Eiffel que d'entendre dire que sa tour ne servait à rien. C'est pourquoi il développa très vite toutes sortes d'expériences scientifiques, à commencer par un laboratoire de météorologie au 3ème, là où nous allons. T'as vu ça, Jamy ? Il y a une belle vue d'ici, hein !

Normal ! Du haut de la Tour on voit jusqu'à 80 kilomètres à la ronde !

Et bah comme ça, Monsieur Gustave pouvait profiter de la vue tout en travaillant dans son laboratoire au sommet. Et bah dis donc, il est toujours là (bonjour !).

Et regardez bien ! Gustave Eiffel, c'était même aménagé au 3ème étage un petit appartement dans lequel il pouvait dormir, travailler et recevoir des amis. On le voit d'ailleurs ici en présence de sa fille (Bonjour Madame) et de Thomas Edison. Il faut aussi préciser que c'est le télégraphe sans fil qui a sauvé la Tour Eiffel de la démolition.

Et oui ! La Tour Eiffel aurait du être démontée. Heureusement, on s'est aperçu qu'elle pouvait servir d'antenne ; c'est comme ça qu'est née Radio Tour Eiffel, en 1921. Et puis après, il y a eu la télé en 1935 (Oh, pas mal le présentateur !).
Aujourd'hui, la Tour sert toujours d'antenne de relais et de diffusion, sur la région parisienne pour les radios et les chaînes de télévision. Eux, ce sont les techniciens de TDF ; avant, ils devaient grimper au sommet chaque matin avant la mise en service des ascenseurs, et ils passaient leurs journées à travailler à 300m de haut ! Maintenant, l'orientation des paraboles et des antennes se fait automatiquement, mais il faut parfois monter y jeter un petit coup d'oeil. Alors forcément, ils se sont un peu installés.
Et voilà la cuisine la plus haute de Paris !
Le plus pénible quand on travaille au sommet, c'est le vent, parce qu'il paraît que ça bouge drôlement là-haut !

- Hey Jamy ! Tu sais que tu es tout petit, vu d'ici !
- Ouais mais vu du camion, t'es pas bien grand non plus !
- Bon, et puis contrairement à une idée reçue, le sommet de la Tour Eiffel ne se déplace pas de 70 centimètres ou d'un mètre, ça c'est des blagues ! Même lorsqu'il y a beaucoup de vent, bien sûr il se déplace, mais de 15cm seulement. Et ce n'est pas tellement dû au vent, c'est surtout dû à la chaleur, à la dilatation. Bon allez, on attaque la descente !

Vous savez tous que sous l'effet de la chaleur les métaux se dilatent. Et bien la Tour Eiffel, qui passe ses journées au soleil, se dilate. Enfin, côté après côté. Celui qui se trouve au soleil chauffe plus que les autres, il se dilate plus, la Tour penche du côté opposé au soleil. Mais comme la course apparente du Soleil va d'est en ouest, et bien trois côtés successivement se dilatent. Et le soir et bien, la tour reprend sa position initiale. Si bien qu'en une journée, le sommet de la tour a dessiné une sorte de patate de quelques centimètres de diamètre.
Mais vu le temps qu'il fait aujourd'hui, ça doit pas se dilater beaucoup !

L'essentiel du travail d'entretien sur la Tour Eiffel, ça reste quand même la peinture. Chaque campagne de peinture dure environ 1 an et demi, et évidemment, on va lui mettre plusieurs couches, puisqu'on utilise 60 tonnes de peinture au total sur la Tour Eiffel. Et on fait ça de façon tout à fait artisanale, puisqu'il s'agit pas d'utiliser un pistolet, mais un pinceau. On va aller le rejoindre.

Et depuis le début du siècle, les méthodes n'ont guère évoluées. Les peintres jouent toujours les acrobates pour refaire une beauté à la Tour. Coucou !

- Alors, en quoi ça consiste, votre travail, précisément ? Vous commencez par quoi ?
- On commence par lavage à haute pression au Karcher. Ensuite, grattage, ponçage à la meule électrique et deux couches d'anti-rouille. Et finition.
- Alors pourquoi vous peignez à la brosse, encore ? Il n'y a pas d'autres techniques ?
- Parce qu'à la brosse, ça accroche mieux sur la ferraille, qu'au pistolet ou tout ça, c'est de la projection, on en foutrait un peu partout.

D'autant que c'est un sacré boulot ! Il y a 220.000 mètres carrés à repeindre, soit à peu près la surface de 30 terrains de football. Et il faut aller dans les moindres recoins de la charpente. Heureusement, comme la Tour Eiffel n'est pas en acier mais en fer très pur, elle ne rouille pas beaucoup. On n'a donc pas besoin de la décaper entièrement avant de la repeindre.

Jusqu'à présent, on lui redonnait des couleurs tous les 7 ans, mais on s'est aperçu que la partie basse, jusqu'au premier étage, s'abîmait moins vite que le reste de l'édifice. Elle ne sera donc repeinte que tous les 10 ans. En revanche, le haut de la Tour, du premier étage jusqu'au sommet, sera désormais rénové tous les 5 ans. Depuis sa construction, la Tour Eiffel a déjà été repeinte 18 fois.

- Hey Jamy ! Tu devineras jamais où je suis !
- Ah bah non, tu es où ?
- Coucou ! Je suis là ! A l'intérieur de la Tour Eiffel. Et oui, mon vieux ! Les arbalétriers, ils sont creux, et il faut les entretenir aussi, alors on les repeint à l'intérieur. Il y a du boulot ! Je descends.
- Bonne route !

Tiens, à propos de couleurs, je suis sûr que vous ne savez pas que la Tour Eiffel est peinte de trois couleurs différentes. Je sais, ça ne se voit pas, mais vous allez comprendre : plus on monte vers le sommet, plus les poutrelles sont serrées les unes contre les autres. Par conséquent, si on avait utilisé la même peinture des pieds à la tête, et bien le sommet paraîtrait beaucoup plus foncé que la base. Par conséquent, on utilise trois variantes de couleur. En ce moment, on utilise trois variantes de marron : du marron foncé en bas au marron clair en haut.
Et puisqu'on parle de couleurs, la Tour Eiffel en 107 ans, elle a changé de couleur. Au départ, elle était plutôt jaune, ensuite elle est devenue rouge et maintenant, elle est plutôt dans des tons marrons.

Bon quand vous êtes au premier étage de la Tour Eiffel, pour redescendre, vous avez le choix entre trois solutions : ou vous prenez l'ascenseur, ou vous prenez les escaliers, ou si vous avez un peu de chance, vous pouvez rencontrer la brigade des sapeurs pompiers de Paris, qui s'entraîne ici régulièrement, je crois à peu près une fois par mois, et alors là, vous pouvez descendre la Tour Eiffel, en rappel ! Salut les gars ! C'est parti ! Ca fait quand même 57 mètres !

Attention, ce ne sont pas des pompiers comme les autres, ils font partie du GREP, le Groupe de Recherche et d'Exploration Profonde. Enfin, "profonde", là ce serait plutôt "en hauteur" !
Bref, ils sont spécialisés dans toutes les interventions délicates, notamment les sauvetages qui nécessitent, devinez quoi ?, des techniques d'escalade !

Et qu'est-ce que vous faites là, aujourd'hui ?
- On vient ce matin s'entraîner parce qu'il faut s'habituer au site. Nous sommes le groupe qui va intervenir sur la Tour, donc on s'habitue, on s'habitue au vide, on s'habitue à descendre en rappel, à utiliser les techniques de montagne ou de spéléologie.
- Et tout ça pour aller secourir les inconscients qui se retrouvent coincés dans les poutrelles, ou suspendus à un fil. N'est-ce pas mon petit Fred ?
- Alors il faut dire aussi que la Tour Eiffel a toujours été un terrain d'entraînement pour des gens en mal de record en tout genre. Il y en a eu qui ont descendus la Tour Eiffel en vélo, d'autres qui ont essayé de battre les records dans les escaliers, en montant le plus vite possible, d'autres qui ont tendu des fils entre le Trocadéro et la Tour Eiffel pour passer comme des funambules. Espérons qu'aujourd'hui il n'y aura pas le Baron Noir pour passer entre les arches de la Tour Eiffel parce que sinon, on n'est pas très bien. Quand je dis "on", c'est moi et le caméraman qui m'accompagne bien sûr. Salut Arnaud, on se retrouve en bas, hein !

Euh, c'est pas le Baron Noir mais c'est un aviateur fou quand même alors Fred, fais attention, un conseil ! Il faut dire que des cinglés de la Tour, il y en a toujours eu.
Déjà, en 1912, Franz Reichelt a sauté avec des ailes de sa fabrication, mais ça n'a pas marché très fort. C'est quand même mieux avec un parachute, c'est sûr !
Ah ! Mais qu'est-ce qu'ils ont tous à être pressés comme ça ? Encore des alpinistes qui rêvent des hauteurs ? Ah bah voilà, ils sont tous en haut, ils sont contents !
Elle, c'est Rose Gold. Ouhlala, moi j'ai le mal de mer ! C'est ce qui s'appelle "travailler sans filet", on doit être bien la tête en bas, parce que d'autres ont continué après elle.
Alan John Hackett par exemple, en 1987. Là, c'était au bout d'un élastique. Mais bien sûr, tout ça c'est rigoureusement interdit. Non mais !

Ohlala. Hey Fred, qu'est-ce que tu fais ? Faut descendre, maintenant ! Allez, on va aller allumer la Tour !
- Tu sais où est l'interrupteur ?
- C'est par là-bas !
- Tu m'emmènes !

Ah bah non ! Ca, ce sont les illuminations des années 20. On dirait un sapin de Noël. Aujourd'hui, la Tour Eiffel est entièrement éclairée de l'intérieur. Les projecteurs s'allument progressivement dès que la nuit commence à tomber. Et en plus, elle scintille !
Cet éclairage, conçu pour le passage à l'an 2000 ne devait durer que quelques mois, mais il a eu un tel succès qu'en 2003 la Tour a inauguré un nouveau scintillement qui illuminera pendant 10 ans.
20.000 spots s'allument pendant les 10 premières minutes de chaque heure, de la tombée de la nuit jusqu'à 2 heures du matin en été, et seulement jusqu'à 1 heure en hiver.

- Allez, encore un petit effort !
- Hé, doucement, ma tête ! Heureusement que j'ai mis un casque. Dis-donc, si on s'amusait à la faire clignoter la Tour Eiffel ?
- Pas de problèmes !
- Mais comment on fait ?
- J'ai installé un interrupteur.
- Ici, là ?
- Vas-y !
- Tu crois que ça va marcher ?
- Vas-y, je regarde !
- Eteint, éteint, allumé, éteint, allumé, éteint, éteint ...
- Il marche plus !
- Tu contrôles plus rien, là !
- Non non !
- Allez, on s'en va !