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raflores
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La Haine​​A2
« C’est l’histoire d’une société qui tombe et au fur et à mesure de sa chute se répète sans cesse pour se rassurer : « jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien ». L’important c’est pas la chute, c’est l’atterrissage. »

La Haine de Mathieu Kassovitz sorti en 1995 est un film qui dénonce une responsabilité globale : l’indifférence. L’histoire se résume à la promenade dans la vie des trois protagonistes, trois personnages représentatifs des minorités raciales voire religieuses de notre société : un juif, un maghrébin, et un noir que nous allons suivre durant toute une journée. Le film se découpe en trois temps : tout d’abord la vision de la cité en plein marasme, suivi d’une nuit blanche au centre de Paris et enfin le dénouement dramatique. Ce reportage en noir et blanc, puisque le film relate un monde sans couleur, est rythmé par un découpage des scènes qui affiche l’heure de la journée : ce qui accentue l’intensité dramatique. La haine c’est à la fois la haine de la police, la haine d’un monde qui a renoncé à intégrer ses jeunes banlieusards, c’est aussi la haine du système, la haine du pouvoir et la haine de la fracture sociale. Onze ans après sa sortie, le film de Mathieu Kassovitz a fait figure de visionnaire au moment des émeutes de novembre 2005, comme si le drame du refus d’accorder une identité à ces jeunes était destiné à provoquer les mêmes effets.

Le film, réalisé en noir et blanc, nous donne un ton dramatique dès le départ avec des images de batailles entre jeunes et forces de l'ordre. Le scénario est très bien conçu, plus les heures passent plus on sent la pression monter entre les personnages (la haine monte…). Durant cette journée, ces 3 jeunes (Vinz, alias Vincent Cassel, Saïd alias Saïd Taghmaoui et cousin Hub alias Hubert Koundé), vont nous faire vivre leur quotidien mélangeant dialogues chocs, leur agressivité, leur malchance, leur technique de drague.

Le rythme du film parfois lent, parfois rapide, impose une musique qui, ajoutées aux ruptures de ton fait bien ressentir l'atmosphère de la cité, de longues heures à parler de tout et de rien, de ce que l'on a vu à la télé hier soir, du match de boxe…. Des mouvements de caméra très rapides, voire nerveux renforcent cet effet.

La haine est un film moralisateur qui sert non seulement à dire que les cités et les jeunes qui y vivent dedans sont en danger mais sert aussi à préciser que tout comme les policiers, les jeunes possèdent des armes mais eux ne les utilisent pas (pas encore). Lors de leur virée sur Paris, on comprend vite le contraste de ces jeunes et du monde extérieur, la cité c'est un ghetto. La drogue un revenu, la police un ennemi. La sensation du phénomène de société est bien aussi présente notamment quand on voit les journalistes arrivés puis essayer de poser des questions aux 3 protagonistes principaux.

Il est clair qu'à la manière dont le film est tourné, on se voit nettement que Kassovitz a pris le parti des jeunes envers la police. Les agresseurs ce sont les flics, pas eux. Les 3 personnages on un caractère bien défini qui correspond bien à tous ces jeunes (je sais de quoi je parle, j'y ai vécu). Vinz, lui comme il le dit, est de la rue, peu d'éducation, peu de repère, pas d'envie de s'en sortir. Hubert, lui c'est l'inverse, il représente l'amour de la famille, le grand frère sympa, le fils idéal qui aide sa mère à payer le gaz en dealant et qui veut sortir de là. Saïd est plus un mélange entre les 2 autres, ni trop l'un ni trop l'autre. De la rue avec une légère envie de s'en sortir.

Analyse détaillée du film, des personnages et de la musique

Le film

Le film met en scène la vie de jeunes hommes de banlieues autour de la haine pour les forces de maintien de l'ordre, ce qui fut à l'origine d'un débat d'opinions concernant son influence, en tant qu'œuvre cinématographique, sur la société.

Le film a été tourné en couleur, mais mis en noir et blanc au montage. En cas de non succès, il serait re-sorti en couleur.

Le scénario a la structure d'une tragédie ; deux caractéristiques qui donnent une patte classique à un sujet qui d'ordinaire est relégué aux actualités télévisées. Le découpage des scènes qui affiche l'heure de la journée contribue à l'intensité dramatique d'ensemble, et suggère l'impression que ces gens ne sont jamais laissés en paix quelle que soit l'heure de la journée.

Le découpage en trois mouvements structure également l'évolution dramatique ; scènes d'exposition de la cité en marasme, au lendemain d'une nuit de violences, suivies d'une nuit blanche au centre de Paris où le trio est confronté à diverses situations l'amenant à la perception du mépris. La troisième partie est un dénouement allant dans le sens de cette descente graduelle, justifiant son aspect inexorable. Car la haine ne fait que monter durant tout le long du film.

Mathieu Kassovitz nous montre une vision assez particulière des deux “champs de bataille” de ces trois personnages: La cité et Paris.

- La cité: La banlieue est un espace ouvert où les jeunes peuvent s'assoir et parler tranquillement (scène barbecue); même se faire interpeller sans que rien ne se passe (Scène Said); On a la sensation qu'ils sont tous en “famille” et qu'ils se sentent libres dans la Cité. Sauf pour Hubert.

- Paris: la ville a au début une image très positive (plus belle, plus propre, plus grande) par rapport à la cité mais on se rend compte au fur et à mesure le film se déroule que Paris représente un piège pour le trio (l'arrestation de Hubert et Said, la violence vue de près par Vinz, l'expulsion de la galerie d'art, la bagarre avec les skins-heads, la mort d'Abdel Ichaha). C'est important souligner la phrase de Said: “On est refermés dehors”.

Les personnages

Dans La haine on retrouve deux genres de personnages auxquels le spectateur peut s'identifier: Les jeunes de banlieue, et les policiers. Mais on ne s'arrête pas ici !! D'abord, Vinz, Said et Hubert forment un trio très spécial… tellement spécial qu'on dirait qu'il est vraiment inexistant dans la réalité des banlieues: chaque personnage représente une minorité religieuse ou ethnique de la société française : un juif, un maghrébin et un noir. L'amitié du trio est fédératrice et symbolise le sujet du film : la condition des personnes reléguées dans les cités est comparable.

Said et Hubert sont en réalité des éléments de “morale et conscience” qui essaient d'arreter la colère et la haine du personnage principal, Vinz. L'élément fédérateur tout au long du film concerne les postures du personnage de Vinz, à la psychologie comparable à Travis dans Taxi Driver, comparaison qui le fascine au point de rejouer la scène anthologique du caïd qui teste ses expressions de dureté face au miroir de sa salle de bain : « C'est à moi que tu parles ? » Les deux amis de Vinz vont tenter au fil des scènes de le raisonner face aux contradictions (scène aux toilettes, à Paris, Hubert lui dit que “la haine attire la haine”; scène du vieux qui raconte sa petite histoire), appelant à la vengeance aveugle, qui le traversent. Vinz parviendra à surmonter ces contradictions peu à peu.

Mais la succession des évènements sera la plus forte. Vinz c'est le personnage qui voulait tuer et qui finalement se fait tuer accidentellement. Hubert, la “morale” de Vinz et le plus mûr de toute l'histoire, n’hésite pas à prendre le révolver pour “venger” la mort de son ami (On met venger entre guillemets car, même si on entend un coup de feu on ne sait pas qui a tué qui).

Le personnage du policier c'est aussi sujet de malentendus: Le film La haine n'est pas un film “anti-flics” comme certains critiques et médias ont voulu nous faire croire. Le film nous montre la pile et la face des policiers: le policier éducateur, le policier conciliateur, le policier poli… Mais aussi le policier qui en a marre, le policier agressif, le policier inconscient.

La musique

Le film commence avec la musique de Bob Marley “Burning and Looting”. Une musique et une scène très politiques car on est témoignes des images des émeutes et en même temps on écoute Reggae, une musique connue pacifiste; C'est aussi important les paroles de Hubert: C'est le message par excellente du film. Les images sont des archives des années précédentes (1986, meurt de Makomé, 1991, 1992 et aussi 1994).

DJ Cut Killer est le créateur d'une scène virtuose: grâce au scratch on réussit à écouter NTM, Edith Piaf et Assassin on même temps dans une acoustique impressionnante. Il ne faut pas souligner que les paroles et les artistes n'ont pas étés choisis au hasard.

Recordings

  • La Haine - L’important c’est pas la chute, c’est l’atterrissage ( recorded by pearljess ), français

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    La Haine​​A2
    « C’est l’histoire d’une société qui tombe et au fur et à mesure de sa chute se répète sans cesse pour se rassurer : « jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien ». L’important c’est pas la chute, c’est l’atterrissage. »

    La Haine de Mathieu Kassovitz sorti en 1995 est un film qui dénonce une responsabilité globale : l’indifférence. L’histoire se résume à la promenade dans la vie des trois protagonistes, trois personnages représentatifs des minorités raciales voire religieuses de notre société : un juif, un maghrébin, et un noir que nous allons suivre durant toute une journée. Le film se découpe en trois temps : tout d’abord la vision de la cité en plein marasme, suivi d’une nuit blanche au centre de Paris et enfin le dénouement dramatique. Ce reportage en noir et blanc, puisque le film relate un monde sans couleur, est rythmé par un découpage des scènes qui affiche l’heure de la journée : ce qui accentue l’intensité dramatique. La haine c’est à la fois la haine de la police, la haine d’un monde qui a renoncé à intégrer ses jeunes banlieusards, c’est aussi la haine du système, la haine du pouvoir et la haine de la fracture sociale. Onze ans après sa sortie, le film de Mathieu Kassovitz a fait figure de visionnaire au moment des émeutes de novembre 2005, comme si le drame du refus d’accorder une identité à ces jeunes était destiné à provoquer les mêmes effets.

    Le film, réalisé en noir et blanc, nous donne un ton dramatique dès le départ avec des images de batailles entre jeunes et forces de l'ordre. Le scénario est très bien conçu, plus les heures passent plus on sent la pression monter entre les personnages (la haine monte…). Durant cette journée, ces 3 jeunes (Vinz, alias Vincent Cassel, Saïd alias Saïd Taghmaoui et cousin Hub alias Hubert Koundé), vont nous faire vivre leur quotidien mélangeant dialogues chocs, leur agressivité, leur malchance, leur technique de drague.

    Le rythme du film parfois lent, parfois rapide, impose une musique qui, ajoutées aux ruptures de ton fait bien ressentir l'atmosphère de la cité, de longues heures à parler de tout et de rien, de ce que l'on a vu à la télé hier soir, du match de boxe…. Des mouvements de caméra très rapides, voire nerveux renforcent cet effet.

    La haine est un film moralisateur qui sert non seulement à dire que les cités et les jeunes qui y vivent dedans sont en danger mais sert aussi à préciser que tout comme les policiers, les jeunes possèdent des armes mais eux ne les utilisent pas (pas encore). Lors de leur virée sur Paris, on comprend vite le contraste de ces jeunes et du monde extérieur, la cité c'est un ghetto. La drogue un revenu, la police un ennemi. La sensation du phénomène de société est bien aussi présente notamment quand on voit les journalistes arrivés puis essayer de poser des questions aux 3 protagonistes principaux.

    Il est clair qu'à la manière dont le film est tourné, on se voit nettement que Kassovitz a pris le parti des jeunes envers la police. Les agresseurs ce sont les flics, pas eux. Les 3 personnages on un caractère bien défini qui correspond bien à tous ces jeunes (je sais de quoi je parle, j'y ai vécu). Vinz, lui comme il le dit, est de la rue, peu d'éducation, peu de repère, pas d'envie de s'en sortir. Hubert, lui c'est l'inverse, il représente l'amour de la famille, le grand frère sympa, le fils idéal qui aide sa mère à payer le gaz en dealant et qui veut sortir de là. Saïd est plus un mélange entre les 2 autres, ni trop l'un ni trop l'autre. De la rue avec une légère envie de s'en sortir.

    Analyse détaillée du film, des personnages et de la musique

    Le film

    Le film met en scène la vie de jeunes hommes de banlieues autour de la haine pour les forces de maintien de l'ordre, ce qui fut à l'origine d'un débat d'opinions concernant son influence, en tant qu'œuvre cinématographique, sur la société.

    Le film a été tourné en couleur, mais mis en noir et blanc au montage. En cas de non succès, il serait re-sorti en couleur.

    Le scénario a la structure d'une tragédie ; deux caractéristiques qui donnent une patte classique à un sujet qui d'ordinaire est relégué aux actualités télévisées. Le découpage des scènes qui affiche l'heure de la journée contribue à l'intensité dramatique d'ensemble, et suggère l'impression que ces gens ne sont jamais laissés en paix quelle que soit l'heure de la journée.

    Le découpage en trois mouvements structure également l'évolution dramatique ; scènes d'exposition de la cité en marasme, au lendemain d'une nuit de violences, suivies d'une nuit blanche au centre de Paris où le trio est confronté à diverses situations l'amenant à la perception du mépris. La troisième partie est un dénouement allant dans le sens de cette descente graduelle, justifiant son aspect inexorable. Car la haine ne fait que monter durant tout le long du film.

    Mathieu Kassovitz nous montre une vision assez particulière des deux “champs de bataille” de ces trois personnages: La cité et Paris.

    - La cité: La banlieue est un espace ouvert où les jeunes peuvent s'assoir et parler tranquillement (scène barbecue); même se faire interpeller sans que rien ne se passe (Scène Said); On a la sensation qu'ils sont tous en “famille” et qu'ils se sentent libres dans la Cité. Sauf pour Hubert.

    - Paris: la ville a au début une image très positive (plus belle, plus propre, plus grande) par rapport à la cité mais on se rend compte au fur et à mesure le film se déroule que Paris représente un piège pour le trio (l'arrestation de Hubert et Said, la violence vue de près par Vinz, l'expulsion de la galerie d'art, la bagarre avec les skins-heads, la mort d'Abdel Ichaha). C'est important souligner la phrase de Said: “On est refermés dehors”.

    Les personnages

    Dans La haine on retrouve deux genres de personnages auxquels le spectateur peut s'identifier: Les jeunes de banlieue, et les policiers. Mais on ne s'arrête pas ici !! D'abord, Vinz, Said et Hubert forment un trio très spécial… tellement spécial qu'on dirait qu'il est vraiment inexistant dans la réalité des banlieues: chaque personnage représente une minorité religieuse ou ethnique de la société française : un juif, un maghrébin et un noir. L'amitié du trio est fédératrice et symbolise le sujet du film : la condition des personnes reléguées dans les cités est comparable.

    Said et Hubert sont en réalité des éléments de “morale et conscience” qui essaient d'arreter la colère et la haine du personnage principal, Vinz. L'élément fédérateur tout au long du film concerne les postures du personnage de Vinz, à la psychologie comparable à Travis dans Taxi Driver, comparaison qui le fascine au point de rejouer la scène anthologique du caïd qui teste ses expressions de dureté face au miroir de sa salle de bain : « C'est à moi que tu parles ? » Les deux amis de Vinz vont tenter au fil des scènes de le raisonner face aux contradictions (scène aux toilettes, à Paris, Hubert lui dit que “la haine attire la haine”; scène du vieux qui raconte sa petite histoire), appelant à la vengeance aveugle, qui le traversent. Vinz parviendra à surmonter ces contradictions peu à peu.

    Mais la succession des évènements sera la plus forte. Vinz c'est le personnage qui voulait tuer et qui finalement se fait tuer accidentellement. Hubert, la “morale” de Vinz et le plus mûr de toute l'histoire, n’hésite pas à prendre le révolver pour “venger” la mort de son ami (On met venger entre guillemets car, même si on entend un coup de feu on ne sait pas qui a tué qui).

    Le personnage du policier c'est aussi sujet de malentendus: Le film La haine n'est pas un film “anti-flics” comme certains critiques et médias ont voulu nous faire croire. Le film nous montre la pile et la face des policiers: le policier éducateur, le policier conciliateur, le policier poli… Mais aussi le policier qui en a marre, le policier agressif, le policier inconscient.

    La musique

    Le film commence avec la musique de Bob Marley “Burning and Looting”. Une musique et une scène très politiques car on est témoignes des images des émeutes et en même temps on écoute Reggae, une musique connue pacifiste; C'est aussi important les paroles de Hubert: C'est le message par excellente du film. Les images sont des archives des années précédentes (1986, meurt de Makomé, 1991, 1992 et aussi 1994).

    DJ Cut Killer est le créateur d'une scène virtuose: grâce au scratch on réussit à écouter NTM, Edith Piaf et Assassin on même temps dans une acoustique impressionnante. Il ne faut pas souligner que les paroles et les artistes n'ont pas étés choisis au hasard.

  • La Haine - L’important c’est pas la chute, c’est l’atterrissage ( recorded by isa80 ), unspecified accent

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    « C’est l’histoire d’une société qui tombe et au fur et à mesure de sa chute se répète sans cesse pour se rassurer : « jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien ». L’important c’est pas la chute, c’est l’atterrissage. »

    La Haine de Mathieu Kassovitz sorti en 1995 est un film qui dénonce une responsabilité globale : l’indifférence. L’histoire se résume à la promenade dans la vie des trois protagonistes, trois personnages représentatifs des minorités raciales voire religieuses de notre société : un juif, un maghrébin, et un noir que nous allons suivre durant toute une journée. Le film se découpe en trois temps : tout d’abord la vision de la cité en plein marasme, suivi d’une nuit blanche au centre de Paris et enfin le dénouement dramatique. Ce reportage en noir et blanc, puisque le film relate un monde sans couleur, est rythmé par un découpage des scènes qui affiche l’heure de la journée : ce qui accentue l’intensité dramatique. La haine c’est à la fois la haine de la police, la haine d’un monde qui a renoncé à intégrer ses jeunes banlieusards, c’est aussi la haine du système, la haine du pouvoir et la haine de la fracture sociale. Onze ans après sa sortie, le film de Mathieu Kassovitz a fait figure de visionnaire au moment des émeutes de novembre 2005, comme si le drame du refus d’accorder une identité à ces jeunes était destiné à provoquer les mêmes effets.

    Le film, réalisé en noir et blanc, nous donne un ton dramatique dès le départ avec des images de batailles entre jeunes et forces de l'ordre. Le scénario est très bien conçu, plus les heures passent plus on sent la pression monter entre les personnages (la haine monte…). Durant cette journée, ces 3 jeunes (Vinz, alias Vincent Cassel, Saïd alias Saïd Taghmaoui et cousin Hub alias Hubert Koundé), vont nous faire vivre leur quotidien mélangeant dialogues chocs, leur agressivité, leur malchance, leur technique de drague.

    Le rythme du film parfois lent, parfois rapide, impose une musique qui, ajoutées aux ruptures de ton fait bien ressentir l'atmosphère de la cité, de longues heures à parler de tout et de rien, de ce que l'on a vu à la télé hier soir, du match de boxe…. Des mouvements de caméra très rapides, voire nerveux renforcent cet effet.

    La haine est un film moralisateur qui sert non seulement à dire que les cités et les jeunes qui y vivent dedans sont en danger mais sert aussi à préciser que tout comme les policiers, les jeunes possèdent des armes mais eux ne les utilisent pas (pas encore). Lors de leur virée sur Paris, on comprend vite le contraste de ces jeunes et du monde extérieur, la cité c'est un ghetto. La drogue un revenu, la police un ennemi. La sensation du phénomène de société est bien aussi présente notamment quand on voit les journalistes arrivés puis essayer de poser des questions aux 3 protagonistes principaux.

    Il est clair qu'à la manière dont le film est tourné, on se voit nettement que Kassovitz a pris le parti des jeunes envers la police. Les agresseurs ce sont les flics, pas eux. Les 3 personnages ont un caractère bien défini qui correspond bien à tous ces jeunes (je sais de quoi je parle, j'y ai vécu). Vinz, lui comme il le dit, est de la rue, peu d'éducation, peu de repère, pas d'envie de s'en sortir. Hubert, lui c'est l'inverse, il représente l'amour de la famille, le grand frère sympa, le fils idéal qui aide sa mère à payer le gaz en dealant et qui veut sortir de là. Saïd est plus un mélange entre les 2 autres, ni trop l'un ni trop l'autre. De la rue avec une légère envie de s'en sortir.

    Analyse détaillée du film, des personnages et de la musique

    Le film

    Le film met en scène la vie de jeunes hommes de banlieues autour de la haine pour les forces de maintien de l'ordre, ce qui fut à l'origine d'un débat d'opinions concernant son influence, en tant qu'œuvre cinématographique, sur la société.

    Le film a été tourné en couleur, mais mis en noir et blanc au montage. En cas de non succès, il serait re-sorti en couleur.

    Le scénario a la structure d'une tragédie ; deux caractéristiques qui donnent une patte classique à un sujet qui d'ordinaire est relégué aux actualités télévisées. Le découpage des scènes qui affiche l'heure de la journée contribue à l'intensité dramatique d'ensemble, et suggère l'impression que ces gens ne sont jamais laissés en paix quelle que soit l'heure de la journée.

    Le découpage en trois mouvements structure également l'évolution dramatique ; scènes d'exposition de la cité en marasme, au lendemain d'une nuit de violences, suivies d'une nuit blanche au centre de Paris où le trio est confronté à diverses situations l'amenant à la perception du mépris. La troisième partie est un dénouement allant dans le sens de cette descente graduelle, justifiant son aspect inexorable. Car la haine ne fait que monter durant tout le long du film.

    Mathieu Kassovitz nous montre une vision assez particulière des deux “champs de bataille” de ces trois personnages: La cité et Paris.

    - La cité: La banlieue est un espace ouvert où les jeunes peuvent s'assoir et parler tranquillement (scène barbecue); même se faire interpeller sans que rien ne se passe (Scène Said); On a la sensation qu'ils sont tous en “famille” et qu'ils se sentent libres dans la Cité. Sauf pour Hubert.

    - Paris: la ville a au début une image très positive (plus belle, plus propre, plus grande) par rapport à la cité mais on se rend compte au fur et à mesure le film se déroule que Paris représente un piège pour le trio (l'arrestation de Hubert et Said, la violence vue de près par Vinz, l'expulsion de la galerie d'art, la bagarre avec les skins-heads, la mort d'Abdel Ichaha). C'est important souligner la phrase de Said: “On est refermés dehors”.

    Les personnages

    Dans La haine on retrouve deux genres de personnages auxquels le spectateur peut s'identifier: Les jeunes de banlieue, et les policiers. Mais on ne s'arrête pas ici !! D'abord, Vinz, Said et Hubert forment un trio très spécial… tellement spécial qu'on dirait qu'il est vraiment inexistant dans la réalité des banlieues: chaque personnage représente une minorité religieuse ou ethnique de la société française : un juif, un maghrébin et un noir. L'amitié du trio est fédératrice et symbolise le sujet du film : la condition des personnes reléguées dans les cités est comparable.

    Said et Hubert sont en réalité des éléments de “morale et conscience” qui essaient d'arreter la colère et la haine du personnage principal, Vinz. L'élément fédérateur tout au long du film concerne les postures du personnage de Vinz, à la psychologie comparable à Travis dans Taxi Driver, comparaison qui le fascine au point de rejouer la scène anthologique du caïd qui teste ses expressions de dureté face au miroir de sa salle de bain : « C'est à moi que tu parles ? » Les deux amis de Vinz vont tenter au fil des scènes de le raisonner face aux contradictions (scène aux toilettes, à Paris, Hubert lui dit que “la haine attire la haine”; scène du vieux qui raconte sa petite histoire), appelant à la vengeance aveugle, qui le traversent. Vinz parviendra à surmonter ces contradictions peu à peu.

    Mais la succession des évènements sera la plus forte. Vinz c'est le personnage qui voulait tuer et qui finalement se fait tuer accidentellement. Hubert, la “morale” de Vinz et le plus mûr de toute l'histoire, n’hésite pas à prendre le révolver pour “venger” la mort de son ami (On met venger entre guillemets car, même si on entend un coup de feu on ne sait pas qui a tué qui).

    Le personnage du policier c'est aussi sujet de malentendus: Le film La haine n'est pas un film “anti-flics” comme certains critiques et médias ont voulu nous faire croire. Le film nous montre la pile et la face des policiers: le policier éducateur, le policier conciliateur, le policier poli… Mais aussi le policier qui en a marre, le policier agressif, le policier inconscient.

    La musique

    Le film commence avec la musique de Bob Marley “Burning and Looting”. Une musique et une scène très politiques car on est témoins des images des émeutes et en même temps on écoute Reggae, une musique connue pacifiste; C'est aussi important les paroles de Hubert: C'est le message par excellente du film. Les images sont des archives des années précédentes (1986, mort de Makomé, 1991, 1992 et aussi 1994).

    DJ Cut Killer est le créateur d'une scène virtuose: grâce au scratch on réussit à écouter NTM, Edith Piaf et Assassin on même temps dans une acoustique impressionnante. Il ne faut pas souligner que les paroles et les artistes n'ont pas étés choisis au hasard.

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