Au dix-neuvième siècle, beaucoup de penseurs européens ont eu des contacts avec de soi-disant peuples primitifs. Comme on considérait les cultures qui n’avaient pas encore été en contact avec le monde moderne, comme étant inférieures à celle de l’Europe, ces intellectuels pensaient qu’ils avaient le droit d’étudier les sociétés autochtones de leur propre point de vue. Le terme mondialisation n’existait pas encore à l’époque de Lévi-Strauss, mais il savait déjà que l’Europe n'était plus le centre du monde. Avec l'ère moderne, et surtout la fin de la deuxième guerre mondiale, on s’est rendu compte que l’idée qu’une certaine civilisation pouvait être supérieure était très dangereuse. Selon Lévi-Strauss, l’anthropologue ne devait plus voir un peuple de ses propres yeux ; il devait apprendre à voir sa propre culture avec les yeux des autres. Le penseur, n’étant plus ancré dans un milieu géographique et historique figé, pourrait ainsi étudier un phénomène culturel, en se référant à un nombre presque infini d’optiques.