En France, le Conseil constitutionnel a donné ce jeudi 9 mai son feu vert au projet de référendum d'initiative partagé (RIP), initié le mois dernier par 248 parlementaires de tous bords contre la privatisation d'Aéroports de Paris. Mais la course d'obstacles est loin d'être finie.
En avril dernier, quelque 250 parlementaires de tous bord déclenchaient un référendum d'initiative partagée inédit. Une nouvelle étape vient d'être franchie ce jeudi avec le feu vert du Conseil constitutionnel, permettant la poursuite d'un long processus pouvant conduire à la consultation de la population sur la privatisation d'Aéroports de Paris.
Le nouvel obstacle qui s'annonce est de taille : la proposition doit maintenant recueillir la signature de près de 5 millions d'électeurs. A l'initiative du projet, le socialiste Boris Vallaud veut y croire. « Nous avons la possibilité de réunir ces 10 % de soutien du corps électoral. Parce que l'opinion est majoritairement défavorable, après le scandale des autoroutes, à la privatisation des aéroports de Paris. Ils savent que ce serait une erreur à la fois financière et stratégique », assure le député des Landes.
Les électeurs ont neuf mois pour signer la pétition. En attendant, le verdict du Conseil constitutionnel a eu un premier effet immédiat : Bercy a assuré à l'Agence France-Presse qu'« aucune décision sur la privatisation » ne serait prise durant « le délai de la procédure » du RIP. Mais le député En Marche! Roland Lescure, rapporteur général du projet de loi Pacte qui prévoit la privatisation, relativise : « Une privatisation, ça ne se fait pas au coeur de l'été, de toute façon. On n'aurait donc pas procédé à la cession d'actifs avant l'hiver prochain. Donc, d'une certaine manière la procédure va suivre son cours. »
Emmanuel Macron comptait sur cette privatisation pour faire rentrer de l'argent frais dans les caisses. Son projet a du plomb dans l'aile. Depuis la Roumanie, le président s'est refusé à tout commentaire.