La belle Otero née Augustina Otero en 1868 en Espagne est une cocotte. Que sont les cocottes ? Il s'agit de courtisanes qui ne vivent pas seulement de leurs charmes mais sont aussi actrices, danseuses.... De plus elles choisissent leurs amants (riches), et fixent leurs tarifs. Les cocottes ont existé entre la fin du 19ème et le début du 20ème, à la Belle Époque. Elles ont inspiré de nombreux artistes comme Émile Zola dans Nana et Honoré de Balzac dans Splendeurs et misères des courtisanes. Liane de Pougy, La Païva, Emilienne d’Alençon sont les plus célèbres mais Otero est la plus grandiose des cocottes.
Elle part pourtant d'un milieu très défavorisé. Elle est née dans la misère parmi 11 enfants. Elle se fait violer à 11 ans et voue depuis une haine farouche aux hommes. Sa mère la chasse de la maison à 12 ans. Pour vivre elle se prostitue dans les cabarets... Elle arrive à Paris en 1889, la veille de l’inauguration de l’Exposition universelle où elle rencontre le succès par ses talents de danseuse exotique et devient assez vite richement entretenue. Elle fait tourner de nombreuses têtes par sa beauté et son extravagance ; elle s'est par exemple allongée nue sur un plateau d’argent, dans un restaurant, pour être servie aux hommes.
On la surnomme également la « sirène des suicides » car beaucoup d'hommes délaissés par elle ont ensuite mis fin à leur jour. C'est le cas de Jurgens, directeur de l’Eden Musée de New York qui avait contribué à sa tournée aux États-Unis en 1891. Elle arrête sa carrière de danseuse vers 40 ans pour laisser une image d'elle jeune et belle. Elle perd ensuite toute sa fortune au casino. Le directeur de l'un des établissements, pris de pitié, lui offre une pension qui lui permettra de survivre jusqu'à son suicide en 1965 à Nice.