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SamSSF
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La décision de François Hollande de rendre hommage aux victimes de la guerre d'Algérie, le 19 mars, jour du cessez-le-feu, a provoqué la colère de la droite. Pour l'historien Gilles Manceron, ces critiques montrent un réveil de l'idéologie coloniale.

En choisissant d’assister aux commémorations du 19-Mars, date du cessez-le-feu en Algérie scellé par les accords d'Évian en 1962, le président français François Hollandes’est attiré les foudres de la droite.

Plus de cinquante ans après l’indépendance algérienne, cette date, devenue la Journée nationale de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc, fait toujours polémique. Spécialiste de la période coloniale, l’historien Gilles Manceron explique à France 24 les raisons de cette profonde division.

France 24 : En se rendant samedi au Mémorial national de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie, situé Quai Branly, François Hollande va devenir le premier président français à assister à des commémorations du 19-Mars. Pourquoi ?

Gilles Manceron : Cette journée nationale du souvenir a été votée en décembre 2012, après l’élection de François Hollande comme président de la République. Cela ne fait donc pas très longtemps qu’elle a été instituée et c’est la première fois que le président va s’exprimer à cette date-là. Cela montre un certain engagement de sa part pour insister sur l’existence de cette journée nationale du souvenir des victimes des combats d’Algérie, du Maroc et de la Tunisie.

L’ex-chef de l’État Nicolas Sarkozy a critiqué hier cette décision en expliquant que cette date n’était pas acceptée par tous. Pourquoi cette journée reste-t-elle au cœur d’un douloureux débat ?

Parce que les partisans de l’Algérie française de l’époque, qui s’étaient opposés au cessez-le-feu des accords d’Évian, ont continué à faire entendre leur vision de l’Histoire, à savoir qu’il aurait fallu maintenir la présence française. C’était tout le combat de l’OAS (l’Organisation armée secrète, créée en 1961 pour défendre l’Algérie française, NDLR) contre l’indépendance. Cette vision a continué à se diffuser dans la société française à l’extrême droite d’une part, et dans la droite (classique, NDLR) d'autre part. Au sein cette dernière, le courant gaulliste, héritier de cet acte politique qu’était la reconnaissance de l’indépendance de l’Algérie par Charles de Gaulle, s’est comme dissous.

Cette vision d'une légimité de l'Algérie française, qui est portée dans le Midi de la France (où vit une importante communauté de pieds-noirs, NDLR) par un certain nombre de personnes, très actives et même majoritaires dans l’opinion (locale, NDLR), a acquis une certaine hégémonie culturelle dans cette région. Politiquement, elle a conquis la droite française. Plus personne ne défend l’œuvre du général de Gaulle qui consistait à dire que 'le colonialisme, c’est fini'. D'un autre côté, à gauche, où existe toujours un certain antigaullisme dans cette affaire algérienne, on voit aussi s’insinuer des discours de réhabilitation de la colonisation.

Cette date du 19 mars est aussi critiquée par les rapatriés qui estiment qu’elle ne marque pas la fin de la guerre. Ils avancent notamment le fait que plusieurs milliers d'Européens et de harkis ont été tués après cette date.Qu'en est-il ?

C’est un fait qu’il y a eu encore des victimes après le 19 mars en Algérie et en France. Mais si elles ont existé, c’est en raison du refus de l’OAS de reconnaître l’indépendance et l’application des accords d’Évian. Cet argument ne tient pas non plus la route au regard de l’Histoire. Si vous regardez le 8 mai 1945 par exemple, il y a eu après cette date encore de nombreux Français tués dans le Pacifique, notamment dans des camps japonais. Cela ne nous empêche pas de dire que le 8 mai marque la fin de la Seconde Guerre mondiale. Même chose pour le 11 novembre 1918. Il y a aussi eu des morts français dans les Balkans dans des opérations militaires dans les mois qui ont suivi.

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    La décision de François Hollande de rendre hommage aux victimes de la guerre d'Algérie, le 19 mars, jour du cessez-le-feu, a provoqué la colère de la droite. Pour l'historien Gilles Manceron, ces critiques montrent un réveil de l'idéologie coloniale.

    En choisissant d’assister aux commémorations du 19-Mars, date du cessez-le-feu en Algérie scellé par les accords d'Évian en 1962, le président français François Hollande s’est attiré les foudres de la droite.

    Plus de cinquante ans après l’indépendance algérienne, cette date, devenue la Journée nationale de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc, fait toujours polémique. Spécialiste de la période coloniale, l’historien Gilles Manceron explique à France 24 les raisons de cette profonde division.

    France 24 : En se rendant samedi au Mémorial national de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie, situé Quai Branly, François Hollande va devenir le premier président français à assister à des commémorations du 19-Mars. Pourquoi ?

    Gilles Manceron : Cette journée nationale du souvenir a été votée en décembre 2012, après l’élection de François Hollande comme président de la République. Cela ne fait donc pas très longtemps qu’elle a été instituée et c’est la première fois que le président va s’exprimer à cette date-là. Cela montre un certain engagement de sa part pour insister sur l’existence de cette journée nationale du souvenir des victimes des combats d’Algérie, du Maroc et de la Tunisie.

    L’ex-chef de l’État Nicolas Sarkozy a critiqué hier cette décision en expliquant que cette date n’était pas acceptée par tous. Pourquoi cette journée reste-t-elle au cœur d’un douloureux débat ?

    Parce que les partisans de l’Algérie française de l’époque, qui s’étaient opposés au cessez-le-feu des accords d’Évian, ont continué à faire entendre leur vision de l’Histoire, à savoir qu’il aurait fallu maintenir la présence française. C’était tout le combat de l’OAS (l’Organisation armée secrète, créée en 1961 pour défendre l’Algérie française, NDLR) contre l’indépendance. Cette vision a continué à se diffuser dans la société française à l’extrême droite d’une part, et dans la droite (classique, NDLR) d'autre part. Au sein cette dernière, le courant gaulliste, héritier de cet acte politique qu’était la reconnaissance de l’indépendance de l’Algérie par Charles de Gaulle, s’est comme dissous.

    Cette vision d'une légimité de l'Algérie française, qui est portée dans le Midi de la France (où vit une importante communauté de pieds-noirs, NDLR) par un certain nombre de personnes, très actives et même majoritaires dans l’opinion (locale, NDLR), a acquis une certaine hégémonie culturelle dans cette région. Politiquement, elle a conquis la droite française. Plus personne ne défend l’œuvre du général de Gaulle qui consistait à dire que 'le colonialisme, c’est fini'. D'un autre côté, à gauche, où existe toujours un certain antigaullisme dans cette affaire algérienne, on voit aussi s’insinuer des discours de réhabilitation de la colonisation.

    Cette date du 19 mars est aussi critiquée par les rapatriés qui estiment qu’elle ne marque pas la fin de la guerre. Ils avancent notamment le fait que plusieurs milliers d'Européens et de harkis ont été tués après cette date.Qu'en est-il ?

    C’est un fait qu’il y a eu encore des victimes après le 19 mars en Algérie et en France. Mais si elles ont existé, c’est en raison du refus de l’OAS de reconnaître l’indépendance et l’application des accords d’Évian. Cet argument ne tient pas non plus la route au regard de l’Histoire. Si vous regardez le 8 mai 1945 par exemple, il y a eu après cette date encore de nombreux Français tués dans le Pacifique, notamment dans des camps japonais. Cela ne nous empêche pas de dire que le 8 mai marque la fin de la Seconde Guerre mondiale. Même chose pour le 11 novembre 1918. Il y a aussi eu des morts français dans les Balkans dans des opérations militaires dans les mois qui ont suivi.

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