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La vanille Bourbon
On la trouve à Madagascar, aux Seychelles ou dans l’archipel des Comores. Mais le lieu de naissance réel de la vanille Bourbon est La Réunion. La vanille a beaucoup voyagé.
Elle provient, à l’origine, du Mexique, où les Aztèques l’utilisaient pour aromatiser les boissons au cacao. Rapportée en Europe au xviie siècle, elle est alors très recherchée par les chocolatiers et les confiseurs ou pour parfumer le tabac. Pourtant, les botanistes ne comprennent toujours pas comment la cultiver à grande échelle. On envoie quelques plants de vanille sur l’île Bourbon au début du xixe siècle.
Le climat tropical facilitera peut-être sa culture ? La tentative est vaine : aucun oiseau ou insecte de l’île ne peut polliniser la vanille. En 1841, Edmond Albius, un jeune esclave
initié à la botanique par son maître, découvre comment féconder manuellement la vanille. Il suffit de soulever avec une épine la cloison séparant l’organe femelle et l’organe mâle de la fleur. La vanille peut enfin être cultivée massivement.
La Réunion en devient rapidement le premier producteur mondial. La variété réunionnaise, baptisée «vanille Bourbon », est ensuite cultivée dans
les autres îles de l’océan Indien (Madagascar, les Seychelles, etc.). Comme le café, la vanille nécessite de l’attention et du temps : comptez deux ans pour que la fleur devienne une belle gousse noire telle qu’on la trouve dans le commerce. En 1925, à l’occasion d’une exposition coloniale, un blason est spécialement créé pour La Réunion.
La devise de l’île, « Florebo quocumque ferar » (« Je fleurirai là où je serai portée »), est sertie par une liane de vanille.
Face à la concurrence de Madagascar – le principal producteur mondial de vanille Bourbon –, la production réunionnaise est passée de 80 t dans les années 1990 à 10 t en 2019 ! Chaque année, au mois d’août, une « fête de la Vanille » à la mémoire d’Edmond
Albius est célébrée à Sainte-Suzanne. Plusieurs vanilleraies (plantations de vanille) sont ouvertes aux visiteurs. En 2011, un producteur de l’île a mis au point, sans produits chimiques, une vanille 100% comestible. Même la gousse se mange ! Pour obtenir un tel résultat, un travail d’affinage, tenu secret et breveté, est nécessaire. Le processus est trois fois plus long que pour une vanille classique. Très recherchée par les chefs étoilés et récompensée par plusieurs prix internationaux, cette variété est baptisée « vanille bleue ».
Les tisanes réunionnaises
Commençons par des chiffres. Mille sept cent huit espèces végétales, dont deux cent trente-quatre endémiques et deux cents plantes médicinales sont présentes à La Réunion. Parmi ces dernières, dix-neuf plantes médicinales réunionnaises ont été ajoutées à la pharmacopée française. Ce répertoire très officiel garantit que les plantes inscrites possèdent de réelles propriétés médicinales.
Chacune de ces dix-neuf plantes a sa fonction : les feuilles de bois d’olive noire sont utilisées contre l’hypertension ; les feuilles de café marron soignent le diabète; les feuilles de bois d’osto permettent de mieux cicatriser; la fleur jaune favorise la circulation
du sang, etc.
On trouve ces plantes directement dans la nature ou cultivées dans les jardins des habitants de l’île. « Les pratiques de soins par les plantes sont encore
très ancrées dans les familles créoles », explique l’Association pour les plantes
aromatiques et médicinales de La Réunion. Aussi, dans tous les marchés de
l’île, trouve-t-on des étals de tisaniers. Ces derniers sauront vous expliquer comment doser et bien préparer votre tisane.
En cette période d’hiver, on a bien besoin d’un petit coup de pouce naturel pour ne pas tomber malade. Pour beaucoup, La Réunion n’est malheureusement pas la porte à côté.
Installée à Saint-Benoît, la marque Tizane Mémé propose des sachets de tisanes réunionnaises. Pour nettoyer le foie, après les excès des fêtes de fin d’année, il y a l’orthosiphon, appelé également « thé de Java » à cause de son origine indonésienne. L’ayapana, introduit à La Réunion à la fin du xviiie siècle, est la plante médicinale la plus utilisée sur l’île : « Ses bienfaits sur le système digestif ont permis aux premiers explorateurs de La Réunion de survivre aux troubles gastriques qui les assaillaient. Ils le consommaient alors en salade », explique le porte-parole de Tizane Mémé. Les changements de saison peuvent occasionner des troubles de santé (dépression, prise de poids, etc.). Les habitants de La Réunion les combattent en prenant des infusions de lingue café, une plante qui doit son nom à ses feuilles et à ses graines, qui rappellent celles du caféier. Si vous souffrez de brûlures d’estomac à cause du stress ou d’une mauvaise alimentation, l’ambaville saura les calmer. À chaque souci sa tisane
réunionnaise miracle !
étal d’un tisanier sur un marché réunionnais
Je ne sais pas si j'ai bien prononcé la devise de l'île de La Réunion! J'espère que cela conviendra.