S'il vous plaît vitesse normale
Trois spécialités réunionnaises
À l’hôtel, sur les étals des marchés ou dans les restaurants de l’île, vous trouverez une quantité de produits culinaires : légumes, épices, plantes, fruits, café, etc. Bien-dire met
aujourd’hui l’accent sur trois d’entre eux, à découvrir sans tarder! Mais kosasa* ?
Le café Bourbon pointu
Pour écrire autant – quatre-vingt-dix romans et nouvelles en seulement vingt-six années –, Balzac avait un carburant : le café. Il en buvait une cinquantaine de tasses par jour! C’est certainement cette surconsommation qui l’emporta dans la tombe à seulement 51 ans. Sa variété préférée était le Bourbon pointu, un café provenant
de La Réunion. Aujourd’hui, ce café est réputé pour être l’un des meilleurs au monde.
Tout commence au début du xviiie siècle. Le roi d’Éthiopie offre quelques plants
de moka au jeune Louis XV, qui vient juste d’accéder au trône. Les plants sont envoyés sur l’île Bourbon (l’ancien nom de La Réunion) pour être cultivés. Sur place, ils mutent sous l’influence du climat local : la feuille devient plus ronde et les grains s’allongent. Sa
nouvelle forme lui vaut le nom de «Bourbon pointu». Cette variété se distingue par la finesse de ses arômes, une faible teneur en caféine et des saveurs fruitées mélangeant orange, mandarine, et parfois litchi. Au xixe siècle, sa production est peu à peu abandonnée en raison de plusieurs facteurs : catastrophes climatiques (cyclones), épidémie tuant les plants de café et développement de la culture de la canne à sucre, nettement plus rentable. Lorsque les dernières plantations de Bourbon pointu de La Réunion et de Nouvelle-Calédonie, où il est aussi cultivé, mettent la clé sous la porte, dans les années 1950, on pense alors que cette variété va disparaître à jamais.
Quelques décennies plus tard, grâce à quelques plants retrouvés en pleine nature, un spécialiste japonais du café et un chercheur français en agronomie réintroduisent la culture du Bourbon pointu sur l’île de La Réunion. Une soixantaine de cultivateurs produisent aujourd’hui cette variété très exigeante : d’octobre à février, il faut surveiller quotidiennement les plants afin de cueillir les fruits à l’exacte maturité. Une fois les grains extraits, ils sont fermentés, puis séchés, et enfin torréfiés. Ce long processus permet d’obtenir un café exceptionnel. En 2007, la Specialty Coffee Association l’a désigné café
« Premium », c’est-à-dire ne souffrant d’«aucun défaut». La production annuelle reste faible (quelques tonnes seulement), ce qui explique les prix élevés de cette variété : 200 e le kilo! À ce prix-là, hors de question d’utiliser une machine à café standard pour le préparer : on a besoin d’une cafetière à piston et d’une eau chauffée à 94 °C pendant cinq minutes. Ainsi, vous ne buvez pas un simple café, mais un véritable nectar.
Quel est ce mot "kosasa" au début ?